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Où ont lieu les agressions sexuelles ?

Où ont lieu les agressions sexuelles ?

C’est quoi l’attouchement sexuel ? Elles sont définies comme « un acte à caractère sexuel sans pénétration commis sur la personne d’autrui, par violence, contrainte, menace ou surprise ». Où se trouve la violence ? C’est assez compliqué de bien comprendre ce phénomène dont on parle beaucoup à l’heure actuelle. On trouve de la violence partout où il y a des êtres humains : dans la rue, dans le couple, à l’école, dans les institutions, dans la famille, etc. Elle est souvent liée à des problèmes de communication.9 juin 2020 Comment savoir si ma fille a eu des attouchement ? Quelques signes physiques qu’il ne faut jamais négliger Comment savoir si une fille est consentante ? Le seul moyen de le savoir est d’en parler avec elle. Si une personne dit oui, cela ne veut pas dire forcément qu’elle est consentante, il faut tout de même s’en assurer. Le consentement, c’est une personne qui affirme un oui explicite. C’est quoi l’abus physique ? L’abus physique sous-entend l’utilisation d’une force physique envers un enfant qui peut lui causer des blessures ou lui en a causées.

Qui provoque la violence ?
Comment savoir si j’ai été abusé dans mon enfance ?
Comment savoir si c’était une agression ?
Comment savoir si elle a couché avec un autre ?
Comment tester une fille timide ?
Qu’est-ce que l’ABU ?
Comment éviter la violence physique ?
Pourquoi les jeunes sont agressifs de nos jours ?
Comment faire pour aller mieux après un attouchement sexuel ?
Comment agit une femme infidèle ?
Comment savoir si une fille a eu beaucoup de rapports sexuels ?
Qui abuse de son pouvoir ?
Pourquoi les jeunes ne sortent pas ?
Quelles sont les conséquences de l’agression ?
Comment savoir si c’est un attouchement ?
Qui est le plus infidèle la femme ou l’homme ?
Quelle est l’âge normal pour faire l’amour ?
Comment on appelle un homme qui n’a jamais fait l’amour ?
Quelles sont les trois critères de l’abus de fonction ?
Comment éviter l’abus de pouvoir ?
Pourquoi les gens vont en boite de nuit ?
Pourquoi les jeunes vont en boite ?
Comment pense un agresseur ?
Qui voir après une agression ?
Quel métier trompe le plus ?
Comment on fait sa première fois à 13 ans ?
Pourquoi boire de l’eau avant de faire l’amour ?
C’est quoi le commettant ?
Pourquoi les gens veulent du pouvoir ?
Est-ce bien d’aller en boite ?
Quel âge aller en boite ?
Quel âge la boite à formes ?
Comment survivre à une agression sexuelle ?
Comment se sortir d’une agression sexuelle ?
Quel métier calme ?
Quel âge le premier rapport ?
Comment Ken à 15 ans ?
Est-ce que faire l’amour donne faim ?
C’est quoi un préposé en droit ?
Qui est un préposé ?

Qui provoque la violence ?

Parmi les autres facteurs d’ordre culturel figurent : les stéréotypes et les préjugés fondés sur le genre, les attentes normatives à l’égard de la féminité et de la masculinité, la socialisation du genre, la perception de la famille comme une sphère privée placée sous l’autorité masculine, et une acceptation générale …

Comment savoir si j’ai été abusé dans mon enfance ?

Comment déceler les signes d’un attouchement de son enfance ?

Comment savoir si c’était une agression ?

La plupart des violences physiques sont précédées de signes posturaux chez l’agresseur. Beaucoup d’entre nous ont vu, ou rencontré, des situations où une personne agressive s’avance, criant des injures, proférant des menaces, le menton en avant, et faisant des grands gestes avec leurs bras.12 mars 2016

Comment savoir si elle a couché avec un autre ?

10 signes que votre partenaire couche avec quelqu’un d’autre

Comment tester une fille timide ?

Comment savoir si une fille timide vous aime – À retenir :

Qu’est-ce que l’ABU ?

Mauvais emploi, usage excessif ou injuste de quelque chose.

Comment éviter la violence physique ?

Réduire la disponibilité et la consommation nocive de l’alcool. Réduire l’accès aux armes à feu et aux armes blanches. Promouvoir l’égalité entre les sexes afin de prévenir la violence contre les femmes. Changer les normes culturelles et sociales qui favorisent la violence.

Pourquoi les jeunes sont agressifs de nos jours ?

faible niveau intellectuel et mauvais résultats scolaires; manque d’investissement scolaire et échec scolaire; chômage; exposition à la violence au sein de la famille.8 juin 2020

Comment faire pour aller mieux après un attouchement sexuel ?

Outre la thérapie classique, des méthodes comme l’EMDR (intégration neuro-émotionnelle par les mouvements oculaires) peuvent s’avérer efficaces. «Lorsqu’il s’agit d’agressions sexuelles la thérapie EMDR peut être très intéressante car il s’agit d’une thérapie qui ne contraint pas la personne à tout raconter.4 sept. 2015

Comment agit une femme infidèle ?

La femme infidèle se sent surveillée en permanence, même quand ce n’est pas le cas. Du coup elle aura tendance à être sur la défensive souvent, par peur de se faire démasquée. Si elle réagit de manière disproportionnée quand vous lui posez des questions sur sa journée, ou si elle en devient carrément agressive.18 nov. 2021

Comment savoir si une fille a eu beaucoup de rapports sexuels ?

Grâce à ces signes, vous vous surprendrez peut-être à la comprendre un peu mieux.

Qui abuse de son pouvoir ?

Définition de l’abus de pouvoir Un abus de pouvoir est l’exercice excessif d’un pouvoir conféré par un statut. Il s’agit de l’utilisation de capacités en dehors du champ d’action donné, d’outrepasser ses droits. L’utilisation anormale des pouvoirs donnés par une fonction est une faute.

Pourquoi les jeunes ne sortent pas ?

La peur de l’avenir y est aussi pour beaucoup. Au cœur des préoccupations des jeunes, leur mal-être et leur stress est en hausse notamment avec la pandémie. En 2021, 62% des 18-24 ans ont eu des pensées suicidaires. En 2016, The Guardian parlait déjà du désintérêt des jeunes Anglais pour les clubs.1 août 2022

Quelles sont les conséquences de l’agression ?

Des problèmes physiques, comme des maux de tête, de la fatigue, des problèmes de sommeil (cauchemars), des flash-back, des moments d’angoisse, des infections transmissibles sexuellement, une grossesse non désirée et des blessures.

Comment savoir si c’est un attouchement ?

Découvrez-les ici.

Qui est le plus infidèle la femme ou l’homme ?

Selon une étude, les femmes sont de plus en plus infidèles Selon une étude réalisée par le site de rencontres extraconjugales Gleeden, l’infidélité serait de plus en plus fréquente chez les femmes.28 juin 2022

Quelle est l’âge normal pour faire l’amour ?

En 2010, l’âge médian au premier rapport sexuel, c’est-à-dire l’âge auquel la moitié des adolescent-e-s a déjà eu une relation sexuelle, est de 17,4 ans pour les garçons et de 17,6 ans pour les filles chez les 18-24 ans, selon l’enquête le baromètre Santé de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la …

Comment on appelle un homme qui n’a jamais fait l’amour ?

L’asexualité, dans son sens le plus large, est l’état d’une personne (asexuelle) qui ne ressent pas ou peu d’attirance sexuelle pour une autre personne ni/ou pour elle-même. L’asexualité a aussi été définie comme un désintérêt pour le sexe ou plus rarement comme une absence d’orientation sexuelle.

Quelles sont les trois critères de l’abus de fonction ?

Selon une conception extensive, il y a abus de fonctions quand 3 critères sont cumulativement réunis : préposé hors fonction, poursuite de fins étrangères à ses attributions sans autorisation.]

Comment éviter l’abus de pouvoir ?

2. Analyser les faits au regard des pouvoirs de l’auteur. Dans un second temps, il faut mettre en relation les faits considérés comme abusifs avec l’étendue des pouvoirs de l’auteur. En effet, une décision peut apparaître comme étant abusive alors qu’elle reste dans le cadre des fonctions ou missions du décideur.17 janv. 2019

Pourquoi les gens vont en boite de nuit ?

Une boîte de nuit vous permet d’écouter de la bonne musique et de danser pour arrêter de penser au travail et à toutes les sources de stress autour de vous. Une fois plongé dans l’ambiance, vous pouvez être certain de ne penser qu’à vous et à ce qui pourrait vous faire plaisir.13 oct. 2019

Pourquoi les jeunes vont en boite ?

La principale : ces générations sont beaucoup moins enclines à consommer de l’alcool ou de la drogue en excès. Aller en boîte a aussi un coût non négligeable et pas mal de jeunes n’ont pas envie de dépenser le peu d’argent perçu dans des verres en soirée. La peur de l’avenir y est aussi pour beaucoup.1 août 2022

Comment pense un agresseur ?

Rejet et humiliation : faible estime de soi, colère/rage, culpabilité, manque de régulation affective… Ces personnes ont tendance à être violentes et à maltraiter sur le plan émotionnel. Attachement insécure: beaucoup de jalousie et d’envie de tout contrôler. La rage devient plus intime.13 août 2020

Qui voir après une agression ?

Vous pouvez contacter les proches de la victime avec son accord ; Lui conseiller d’aller voir un spécialiste dans la prise en charge de ces situations (psychologue ou psychiatre) : celui-ci pourra lui expliquer les symptômes et leurs évolutions, mais également l’aider à dire ce qu’elle ressent.25 févr. 2021

Quel métier trompe le plus ?

Les métiers les plus infidèles Infirmière. Banquière. Commerçante. Esthéticienne.

Comment on fait sa première fois à 13 ans ?

Réponse. Quand faire sa première fois n’est pas vraiment une question d’age ! Il est plutôt question de le faire de manière à ce que l’on sente que ce que l’on fait nous convient, que l’on se respecte et se sent respectée, que l’on fait le nécessaire pour que cela se passe au mieux.26 sept. 2019

Pourquoi boire de l’eau avant de faire l’amour ?

Buvez un grand verre d’eau avant l’acte sexuel Le fait de boire beaucoup d’eau vous permettra en effet d’uriner fréquemment (dans l’idéal environ 1 fois toutes les 3h) et donc de nettoyer régulièrement votre vessie.2 févr. 2018

C’est quoi le commettant ?

1. Toute personne ayant sous sa direction des préposés à qui elle donne des instructions et des ordres. 2. Client du commissionnaire, qu’il charge d’acheter ou de vendre des marchandises pour son compte.

Pourquoi les gens veulent du pouvoir ?

La vraie motivation de certains politiques est de préserver l’emprise qu’ils ont déjà plutôt que d’en briguer une nouvelle, même plus importante.» Ne pas perdre, avoir une maîtrise sur les événements: chez certains, la quête du pouvoir est d’abord un moyen imparable de lutter contre une angoisse de mort lancinante.3 oct. 2011

Est-ce bien d’aller en boite ?

L’équivalent d’un jogging de 40 minutes Les résultats sont sans appel : tous les participants ont fait 7 000 pas pendant leur soirée en boîte de nuit. En réalité, c’est l’équivalent d’un jogging de plus de 40 minutes ou de 17 tours de stade.28 mai 2019

Quel âge aller en boite ?

L’entrée en discothèques et établissements assimilés (bars) est autorisée aux mineurs âgés de 16 ans et plus. L’entrée en clubs de nuit et établissements assimilés (clubs de striptease, par exemple) est autorisée dès l’âge de 18 ans.

Quel âge la boite à formes ?

Une boîte à formes est le cadeau parfait pour faire plaisir au petit enfant et aux parents. A partir de 1 an, les enfants sont capables d’apprendre à reconnaître les formes et les couleurs et à les placer dans la bonne case.

Comment survivre à une agression sexuelle ?

Exprimer ses émotions et sentiments: tristesse, colère, révolte, doute, peur, honte, culpabilité, etc. Le thérapeute pourra aider la victime à se départir des sentiments de honte, de culpabilité ou autres émotions dévastatrices pour l’estime de soi, souvent induits par les manipulations de l’agresseur.

Comment se sortir d’une agression sexuelle ?

Dis-lui qu’il t’est arrivé quelque chose de très grave, et que tu as besoin de lui en parler. Demande-lui de te laisser parler sans t’interrompre, à ton rythme, mais surtout d’être là pour toi, et de t’aider à surmonter ça. Le fait d’être écouté et de recevoir du soutien te fera te sentir mieux.11 juin 2020

Quel métier calme ?

LES 9 MÉTIERS IDÉAUX POUR PERSONNES INTROVERTIES OU TIMIDES

Quel âge le premier rapport ?

17,6 ans

Comment Ken à 15 ans ?

N’embrasse que si tu te sens prêt(e). Entre 12 et 15 ans, les adolescents commencent à avoir leur premier baiser. Ne te sens pas obligé d’embrasser quelqu’un parce que les gens de ton âge l’ont déjà fait et ne te précipite pas si tu ressens de l’appréhension.

Est-ce que faire l’amour donne faim ?

“L’envie de grignoter est due aux changements d’hormones sexuelles. Pendant les rapports sexuels, le système nerveux sympathique entre en jeu, ce qui vous fait transpirer et accélère votre rythme cardiaque et votre respiration. Une fois l’acte terminé, notre système nerveux parasympathique entre en jeu.14 févr. 2022

C’est quoi un préposé en droit ?

Le préposé est la personne qui exécute un acte ou exerce une fonction sous la subordination d’une autre (appelé le commettant).23 sept. 2018

Qui est un préposé ?

1. Personne chargée d’une fonction spéciale, en général subalterne : La préposée au vestiaire. 2. Personne qui accomplit un acte pour un commettant.


-Moi, j’ai une petite question.Parmi vous tous, qui a porté plainte et peut lever la main ? -“Entre la police et les quartierspopulaires, il n’y a pas de dialogue.” -“Quand on est vierge,on te met la pression.” -C’est “le” cliché. -On nous infantilise beaucoup vis-à-visdu fait qu’on joue aux jeux vidéo. -C’est ce qui m’énerve le plus,c’est les gens qui parlent sans savoir. -Apparemment,on est tous sportifs en banlieue. -Quand je lui ai dit : “J’ai été violée”,il m’a dit “Oh, c’est qu’un coup de bite.” -Je m’appelle Sandrine. J’ai 33 ans.J’ai été victime de viol à mes 15 ans dans un établissement scolairelorsque j’étais en 3e. -Je suis Claudine Cordani,Parisienne de bientôt 55 ans. J’ai été violée à 17 ans. -Moi, c’est Tom, j’ai 20 ans. Je suis transgenre et autiste Asperger. J’ai vécu une agression sexuelleà l’âge de 8 ans. -Je m’appelle Jules, j’ai 19 anset j’ai été agressé sexuellement il y a un an. Il y a un an tout pile. -Moi, c’est Lara. Je suis victime d’inceste. Donc j’avais 6 ans. -Je m’appelle Éva, j’ai 19 anset quand j’ai rencontré mon copain, il me faisait culpabiliser de, parfois,ne pas avoir envie d’avoir des rapports. Donc je le faisais quand même,même si j’en avais pas envie. Ça a été ça pendant un an et demi. -Je m’appelle Fadma. J’ai 18 ans. Je suis lycéenne et j’ai été violéeà l’âge de 5 ans. L’année d’après, j’ai subi une tentative de viol,mais je m’en suis sortie. -“Les victimes d’agression sexuellene connaissent pas leur agresseur.” -Moi, je me suis mise en faux parce que je sais que ça arrivedans des relations de couple. Ça arrive aussi au sein de gensde la même famille, par exemple. Mais je pense que ça arrive aussi bienavec des gens qu’on connaît qu’avec des inconnus. -Alors, moi, je te rejoinsparce que je me suis mise dans le faux étant donné que je suis victime d’inceste. Donc c’est vrai que j’entends souvent qu’on peut plus êtrevictime d’agression sexuelle lorsqu’on traînedans des endroits qui font “peur” ou avec des personnesen qui on peut pas avoir confiance ou des choses comme ça. Et quand j’entends ça,c’est sûr que ça me… Bien sûr, directement, ça me fait tiltparce que je sais, aujourd’hui, qu’il y a 25 % des cas qui sont issusde la même famille pour les agresseurs et les victimes. Et voilà. Du coup, pour moi, c’est absolument faux.-Alors, c’est dur de dire vrai/faux parce qu’en fait, il y a les deux.Moi, personnellement, c’était des gens que je connais pas,j’ai été enlevée dans la rue. On parle beaucoup en ce momentde pédocriminalité, d’inceste, chez des bébés, des enfants. Donc ça se passe, apparemment,d’abord dans un cercle super proche. -C’est un des plus gros sujets tabousqui existe dans notre société. -Tout à fait.-Tout est créé pour que la première personne qu’on pense qui va nous agresser, ça va êtreune personne qu’on ne connaît pas. Parce qu’aujourd’hui, moi j’entends :”Mais quand même…”, “Il faut arranger ça” ou “Il faut…”. Moi, je le vois comme mon agresseur.Mais aujourd’hui, quand je dis ça, je sens que c’est politiqueet que c’est quelque chose… Les personnes sont mal à l’aiseà partir du moment où je dis ça. Mais il s’agirait d’une personneque je ne connaitrais pas et ce serait complètement acceptéde dire que c’est mon agresseur parce que oui, c’est mon agresseur.-Quoique… Parce que les victimes, bizarrement, c’est quand même… Ça reste… En fait les personnes les moins acceptéesdans la société. En général, le message c’est :”T’as été victime, OK, mais ça regarde pas grand monde.”On n’est pas tant accepté que ça. On nous regarde pas de la même façon. -Mais c’est pour ça, aussi,qu’on n’en parle pas, je pense. C’est pour ça que les victimesde violence sexuelle, elles ont du mal aussi à en parler.Que ce soit à leur entourage ou aux autres personnesparce qu’il y a tout cet imaginaire : “Oui, la victime de violence sexuelle,elle a voulu”, “C’est une personne qui a des problèmes”. Du coup,on veut pas se mettre dans cette case et du coup on évite d’en parler. -Je me suis mis dans le vrai,mais je suis assez mitigé dans le sens où on peut connaître son agresseur, enfant,mais pas forcément se souvenir de qui il est puisqu’on peut connaîtrel’agresseur inconsciemment, mais avoir une amnésie traumatique par rapport à ça pour que le cerveause bloque pour éviter la souffrance. Même si le traumatisme, il reste, et qu’au fond,on peut connaître l’agresseur. C’est pour ça que je me suis miségalement dans le vrai. -Moi, c’était un élève de mon établissementscolaire, donc au collège. Du coup, je pense qu’il y a un gros tabousur ça parce que ça gêne. Ça gêne vraiment de se dire que c’estdes gens de notre entourage proche qui nous font du mal. Et voilà. Mais non, moi,c’était quelqu’un de proche, du coup, que je voyais tous les jours également. -Là, je vais te rejoindre. Parce que moi aussi, également,c’était quelqu’un de proche. Une amie qui avait 15 ans et qui…Enfin, c’était le “coron du nord”. Et c’était quelqu’un que je voyaispratiquement tout le temps quand j’allais jouer et tout ça. -Et puis le viol, aussi, je penseque c’est pas dans un parking, seule, c’est souvent dans des lieux où on est censése sentir le plus en sécurité. -Alors, dire “c’est souvent”, je sais passi on peut dire “c’est souvent”. Mais c’est aussi dans ces lieux-là.C’est partout, en fait. C’est partout, tout le temps. -Je pense que pour les personnesqui connaissent leur agresseur, je pense qu’il y a aussi tout un mécanismed’isolement de la victime qui fait que quand on est concerné dans le sensoù on connaît notre agresseur, on va complètement culpabiliser et passer par tous les mécanismesde dévalorisation, d’isolement et en fait, de se sentir absolument seul.Et je pense que ça, ça joue énormément sur tout ce qu’on vitjusqu’au moment d’accepter, de se dire : “OK, c’est pas normalce que j’ai vécu et c’est pas… Je vais pas garder ça toute ma vie comme ça et accepter de vivre avec çasans en parler.” -Et puis la société ne va pas continuerà nous faire payer aussi cher que ça. Parce qu’au bout du compte,la honte, c’est pas pour nous. C’est pour l’agresseur.-Ah bien sûr, oui. -Donc c’est un poids supplémentaire dont on ne veut pas.-Bien sûr. -Qu’on n’a pas à accepter. Et les féministes sont là pour dire :”Nous, on refuse ce rôle que vous voulez nous faire endosser.” -Moi, je sais que c’était une agressionparticulièrement atypique. Mais j’ai pris 8 ans à en parlertellement je me sentais coupable. Alors que j’aurais pu le direquand j’avais 8 ans, quand ça s’est passé. Et pendant 8 ans, je me suis battuavec ça en me disant : “Je suis coupable, je suis coupable,je suis coupable. Je suis agresseur.” Alors que non. Je me sens encore agresseurmaintenant alors que je sais que je suis victime.Et je pense que c’est… J’espère que c’est un truc qui va pas nouspoursuivre toute notre vie. Mais en tout cas le traumatisme, il sera là. Il a été fait. Il sera là, malheureusement. -Excuse-moi, il y a quelque choseque je n’ai pas compris. Tu disais que tu te sentais agresseur ?-Oui. -Ça veut dire… Je comprends pas trop. Tu peux nous expliquer ?-C’est-à-dire que dans les faits, moi, on m’a forcéà toucher un organe génital d’un enfant. Ça s’est pas passé sur moi, c’est une ado de 15 ans qui m’a forcé.-D’accord. -Quand j’avais 8 ans et je me disais : “À 8 ans, non,on sait le bien et le mal. On peut pas.” Et puis il y a des médecins,il y a plusieurs personnes qui m’ont expliqué :”Mais à 8 ans, tu sais pas.” -Mais t’étais un enfant.-Oui, c’est ça. -C’est pas toi le coupable. C’est la personne plus âgée que toiqui t’a utilisé. C’est pas toi le coupable. -Mais malgré ça, je me sens toujourscoupable. Je me sens toujours agresseur. Malheureusement, moi, quand j’en ai parlé,la pédopsychiatre de l’époque, j’étais en famille d’accueil,et l’éducatrice ne m’ont absolument pas cru. Et la pédopsychiatre disait :”Si tu l’avais fait, tu l’aurais refait également.”Sauf que ça, c’est un cliché. Ça, c’était pas vraiment aidant à l’époque et c’est quand j’ai rencontré des personnesbienveillantes qui m’ont cru. Qui m’ont dit : “Oui, tu as vécude la violence sexuelle.” “Les victimes d’agression sexuellecachent leur agression à leur entourage.” -“Cachent” ? C’est bizarre. “Cachent”… Alors… En fait… J’ai envie de me mettre entre les deux. Ma première intention, ça a été de dire fauxparce que moi, je l’ai dit tout de suite. Mais voilà, je suis la première mineureà avoir refusé le huis clos en France. Voilà, c’est particulier. Donc j’ai faitquelque chose de particulier. J’ai réalisé ça beaucoup plus tard.J’en ai parlé, moi, à mon entourage, donc… Voilà, parce que chacunparle surtout de son histoire. Mon réflexe a été de me mettre là.Mais je peux être au milieu parce que la plupart du temps, c’est vrai. Dès l’instant où on en parle un peu,ça gêne les gens, ils savent pas quoi nous dire, quand c’est pas une connerie.Moi, j’ai entendu de la part d’un ami… Quand je lui ai dit “J’ai été violée”,il m’a dit : “Oh, c’est qu’un coup de bite.” Et ça m’a tellement choquée,je me suis dit : “C’est pas un ami.” Donc voilà.Je crois qu’on ne parle pas… C’est pas qu’on cache parce qu’on n’a rien à… Pour reparlerde la culpabilité, c’est pas de notre faute. On n’a rien fait de mal. Simplement, on sait qu’on va s’exposer à des réflexions de gens idiotsqui veulent dire quelque chose pour dire quelque chose, qui ne saventmême pas de quoi ils parlent et les réflexions les plus honteuses, j’en ai entendu beaucoupde la part d’hommes. De femmes aussi, des fois. Toutes les femmes sont pas intelligentes. Toutes les femmes ne soutiennent pasd’autres femmes. Donc je pense que les victimes ne cachentrien, je pense qu’elles se protègent. Si la société était davantage prête, je pense que les personnesse sentiraient plus à l’aise pour en parler. -Je suis d’accord avec ce”Elles se cachent pas, elles se protègent” au vu de la négativité qui peut venir par les autres. “Je te crois pas”ou “Non, mais c’est rien”. -Au début, c’est pas tant que je l’ai caché,mais c’est que… Étant dans le contexte d’une relation amoureuse, j’ai mis énormément de temps, en fait,à mettre des mots et à accepter que, oui, c’était une agression sexuelle.Parce que, en fait, c’était dans le contexte relation amoureuse.Donc c’était : “C’est normal d’avoir des rapports avec”alors que… Relation amoureuseou pas relation amoureuse, le consentement existe quand même.-Exactement. -Sauf que j’ai mis… J’ai mis presque 2 ansà mettre des mots dessus. -Moi, j’ai été violée à l’âge de 5 ans. Alors… J’en ai parlé le lendemain,quand ça s’est passé. Sauf qu’on m’a pas cru. Donc… J’ai compris qu’il fallait pasen parler, que… C’était pas accepté,qu’il fallait se taire et du coup, j’ai essayé de le cacher… Jusqu’à l’âge de mes 13 ans.Jusqu’à ce que… J’en puisse plus, en fait.Jusqu’à ce que ce soit trop dur à porter. C’est trop compliqué, c’est trop difficile de venir, d’en parler et de… Au début, quand on en parle,on n’est même pas sûr que c’est ce qui s’est passé.On n’est même pas sûr que… Est-ce c’est vraiment un viol ?Est-ce que… Est-ce que c’est pas moi qui ai décidé… C’est pas moi qui ai faitquelque chose de travers ? Et qui a peut-être… Engendré cette situation ?Et du coup, on a peur, on se dit qu’on va peut-être pas encore… On va peut-être pas nous croire.On va peut-être nous rejeter et du coup, on essaie, pour se protéger, pour continuer d’avancerdans notre vie, de pas en parler. Jusqu’à ce que ça nous rattrape. -Moi, on m’a même déjà dit :”Mais en fait, c’était qu’un rêve.” -Ouais. -Ce qui m’a semblé absurde. On différencie les rêves de la réalité. -Et des cauchemars.-Mais on veut que ce soit un cauchemar. Ça doit pas être vrai. -Qu’est-ce que vous en pensez ? Est-ce qu’on cacheen tant que victime ce qu’on a vécu ou est-ce que c’est la sociétéqui nous empêche d’en parler ? -C’est la société.-Moi, je pense que ça vient des deux côtés.Je pense pas que les gens sont des idiots et je pense qu’ils ont juste besoind’être formés et je pense qu’on gagnerait tous et toutes à comprendre les mécanismesde ce qui se passe dans notre société. Et pourquoi on en est tous et toutes là aujourd’hui et pourquoi il y aautant de personnes concernées. L’agression sexuelle, je suis d’accordavec le fait qu’on essaie de se protéger parce qu’en fait,si personne ne le fait pour nous et si la personne qui est censéeme protéger, me détruit, on est bien mieux à se protégersoi-même que d’en parler. Moi, le fait de le cacher,je pense que ça a été ça. C’est de me dire que les personnesqui sont censées m’aider à me construire, me donner une vision de la masculinitéqui est protectrice et qui va être tout le tempsde bon conseil et tout ça, pour moi, ça n’existe pas. Donc j’ai préféré me protéger toute seule, le cacheret me dire que je… Comment dire ? En imaginant le retour que je pouvais avoiren disant ce qui m’était arrivé, je m’imaginais que ça allait êtreune double violence, que j’allais avoir… On allait me remettreun couteau dans le dos et d’ailleurs, c’est ce qui s’est passé par les personnes qui étaient pas du toutbienveillantes à mon égard quand je l’ai dit et que j’étais déjà un peu plus sûre de moi, bien qu’à l’époque je pensais vraimentque j’étais schizophrène et que je m’étais inventé toute une vieparce que j’avais 6 ans. Donc je pensais… J’ai vraiment vécu 20 ans avec ce ping-pongdans ma tête qui me disait : “Non finalement, t’es… OK, c’est vrai,mais non, il y a quelque chose qui revient.” C’était tout le temps, tout le tempsun aller-retour de je dis vrai, je dis faux. Et je pense que je me le cachais à moi-même parce que j’étais dans un déni profond,mais je pense que la société, aujourd’hui, elle est organisée pour que… Pour qu’on le garde pour nous. Et c’estmême pas on le cache volontairement, c’est juste qu’il vaut mieuxle garder pour soi. Vraiment. -Moi, je me suis mis dans le fauxque pour… Me concernant parce que… J’ai eu des écoutes bienveillantesrapidement d’une ou deux amies et en fait, c’est le fait que, elles, ellestiquent un peu sur ce qui m’était arrivé. Moi, j’ai rapidement…C’était hyper curieux, j’en ai rigolé. Enfin, j’en ai rigolé…Je le prenais pas au sérieux et je mettais à distanceplus ou moins consciemment et du coup, le fait d’en rire, mais ça créait un malaisedans la conversation quand même. Je me disais : “OK, il y a plus que ça”et c’est progressivement le fait qu’elles mettent un peu le doigtlà-dessus ou en tout cas qu’elles viennent m’amenerà me questionner un peu sur le… Est-ce que c’était normal,est-ce que c’était complètement OK. Et ça l’était pas. Du coup, le faux, il est vraiment pour moi. C’était le fait que c’est en en parlantrelativement rapidement que j’ai pris au sérieux le trucet que je me suis dit : “S’il y a des choses à en penser, s’il y a des choses à dire, s’il y ades choses à parler, à extérioriser, il faut que je le fasse. Si je m’en sens capable et j’en ai la force ou pas, mieux vaut le traiter maintenant plutôt que de dire que c’est rien.” -Alors, moi, je trouve que c’est vrai parce que, dans un sens,déjà il faut le conscientiser. Moi, je sais qu’on m’a fait… Ça m’estarrivé à mes 15 ans quand j’étais en 3e et en fait, cet enfant a dit à tout le mondequ’il avait couché avec moi. Donc déjà, moi, consciemment… Et en plus, après,ça a suivi sur du harcèlement scolaire et sexuel parce que j’avaisune réputation, en fait, de salope. Enfin, voilà. Et du coup, en tant qu’enfant,déjà, j’avais un peu ce… Cette étiquette qu’un viol c’était… Un adulte sur un enfant. Mais je pense que c’est par rapport à ce queje voyais dans les médias, dans les films. Et du coup, j’ai conscientisé qu’à mes 23 ans. C’est mon médecingénéraliste qui m’a posé une question parce que mon corps parlait, en fait.À chaque relation sexuelle, j’avais des douleurs incroyableset j’avais tout le temps des infections. Mais je savais pas ce qui se passait. Et en fait,quand elle a mis des mots dessus, j’ai beaucoup été dans le déni. J’en ai parlé, mais je me suisprise en charge toute seule. Et en fait, je me suis dit :”J’en parlerai jamais à mes parents parce que je veux les protéger de ça. Je sais pas comment ils pourront réagir etj’ai pas envie qu’ils se sentent coupables de rien avoir vu.” Parce que moi-même,je le savais pas. Et ce qui est dingue, c’est que j’étaisharcelée dans un établissement scolaire et que, quand tu parlais de formation,on passe beaucoup de temps à l’école et que j’ai pas du tout été protégée. J’étais pas la seule filleà être insultée, touchée, etc., devant les professeurs, les surveillantset personne ne nous a protégées. -Excuse-moi, je veux juste rebondirvite fait sur ce que tu as dit. J’ai remarqué en tant que…Maintenant que je suis comme un homme, il y a beaucoup de privilègesqui sont acquis. J’ai remarqué que je suis plus pris… Plus pris en compte, j’ai plus deharcèlement sexuel dans la rue et tout ça. -On te laisse plus tranquille.-D’un côté, c’est agréable, mais je me dis :”C’est incroyable, c’est n’importe quoi.” -Surtout, c’est injuste.-Alors qu’à 11 ans avec ma sœur, on rentrait de l’école, on avait toujoursdes “Eh la gazelle” et tout ça. -Ben voyons…-Donc je me suis dit : “Mais la société,il faut qu’elle change absolument.” -La société, c’est un peu nous,j’ai envie de dire. La société, c’est…Il y a le monde vieux, d’avant, et puis il y a ce que, nous, on peut faireaujourd’hui toutes et tous ensemble. -“Les victimes d’agression sexuellene portent pas plainte.” -Je vais venir làparce que t’es toute seule. -T’as de la place. En fait, je suis… Bien sûr,je suis un peu mitigée parce que… Pour l’instant, en tout cas,j’ai pas porté plainte. Moi, dans mon cas, j’ai… La prescription qui fait que je peux… Aller jusqu’à mes 38 anspour porter plainte. Donc j’ai plus ou moins le temps, je dirais, et j’ai envie de le faire, bien sûr,à partir du moment où je serai… Bien reconstruite et que j’aurai la forcede pouvoir attaquer cette grosse étape et, encore une fois, cette…Comme on le disait tout à l’heure, par rapport au fait de cacher,là, encore une fois, je me dis : “Ça peut être, encore une fois, violent.” Et ça me donne pas… Je ressens pas la confiance de me direque j’ai envie de le faire là, maintenant, prochainement. Et j’attends aussi que la loi évolue. Donc, ça, c’est,en tout cas, pour mon cas à moi. Ensuite, je pense que… Il y a beaucoup de victimesd’agression sexuelle qui portent plainte. Malheureusement,elles sont classées sans suite. Trop souvent, en fait. Et du coup,je pense que ça décourage, en effet, beaucoup de monde.Mais je pense pas que c’est une volonté, par rapport aux clichés, de ne pas porterplainte. Je pense que c’est pas la victime qui ne veut pas porter plainte,mais je pense que c’est… Qu’elle est découragée. Et ça, franchement,je le comprends absolument. Voilà. -Il y a plusieurs choses. Elle est découragée ou c’est peut-être pasencore le bon moment, comme tu parlais de moment. C’est l’occasionde reparler de l’amnésie traumatique. Parce qu’en fait, le cerveau nous protège. Mais en fait, il nous demande pascombien de temps il va nous protéger. Donc on peut s’en rappeler30 ou 40 ans après. Pourquoi limiter… Moi, je suis…Je sais pas ce que vous en pensez. Moi, je suis contre la… L’impunité dans le sens où il faut lever cette prescription. Ça veutdire quoi de demander aux victimes : “OK, vous avez ce délai pour parleret puis alors après, vraiment, on veut plus vous entendre.”Mais qu’est-ce que ça veut dire ? -Je rebondis sur le fait qu’effectivement,je comprends pas qu’il y ait une prescription parce qu’en fait, à partir du momentoù ça nous est arrivé, on l’aura jusqu’à la fin de notre vie.-Évidemment. -Donc en fait,pourquoi il y a 10 ans qui sont légaux. En fait, au-delà de 10 ans, donc à 11 ans…-Pour les mineurs… -11 ans après, il y a plus rien.-Pour les mineurs, c’est porté à 30 ans. C’est-à-dire, pour les mineurs,c’est jusqu’à leurs 48 ans. C’était 20 ans, c’est passé à 30 ans. -Mais ça reste une prescription.-Ah mais bien sûr. Je suis pas en train de défendre,je remets les chiffres. Moi, je suis pour la levée de la prescription.Nous, on prend perpète. Et eux alors ? Non mais ça va. Nous on prend perpète, ça c’est clair. -En fait, c’est dur, déjà,d’aller au commissariat, de parler plusieurs fois de son viol, de le répéter, de le revivre et puis… Et puis c’est une parole contre une autre. Il y a pas de…C’est très difficile d’avoir des preuves. C’est-à-dire que si… On peut avoir des preuves si on vaau commissariat une heure après son viol parce qu’on a des trucs ADN et tout. Mais sinon,c’est compliqué de prouver son viol. Donc voilà. Et c’est pour ça que moi,par exemple, je sais que… Je me vois pas porter plainteparce que c’est… Énormément d’énergie gaspillée et je me vois pas revivre,encore, plusieurs fois ce qui m’est arrivé. -Quand tu parles de l’énergie,c’est vraiment ça. Enfin… Pour moi, en tout cas,je me suis dit : “Est-ce que… Où est-ce que j’y gagnerais le plus,finalement.” Et là, aujourd’hui,l’énergie qu’on peut tous prendre à raconter çaou à se remémorer tout ça, etc., je préfèrerais la faire comme ça,dans cette idée de… De sensibilisation. Je sais pas.C’est pas parce qu’il nous est arrivé ça qu’on a un rôle, d’un coup,mais en tout cas, s’il y a du plus à apporter… Moi, le fait de porter plainte, finalement, ce serait resté un peuentre moi et moi-même. Déjà qu’au départ, on est un peuson seul témoin donc il faut déjà se croire soi suffisamment.Le fait de pouvoir avoir… Trouver sa légitimité et ensuite de pouvoir aider un peu à sensibiliserou à amener à se poser des questions, plus de questions. Ça permet aussi de se détacher de ce truc-là et de se sentir…Je sais pas… De se relier un peu aux autres et de dire : “Je parle pas uniquement de moi et ça fait du bien à moiet peut-être aux autres.” C’est cet effet de boule de neige.Boule de neige, plutôt que d’avoir l’impressionconstamment de prendre un mur quand on prend, éventuellement,la décision de porter plainte. -Je suis 50/50, je dirais.Je dirais faux dans le sens où, je pense qu’il y en a plusqui portent plainte que ce qu’on pense. Seulement c’est classé sans suitecomme le disait Lara tout à l’heure ou alors c’est complètement tu,c’est étouffé parce que ça reste quand même très tabou, ça reste des chosesdont il ne faut pas parler parce que… “Oui, mais est-ceque ça s’est vraiment passé ?” Finalement, on décrédibilise les victimes.Donc en fait, c’est drôlement étouffé, je pense eten même temps, c’est vrai dans le sens où… Déjà, je trouve ça assez compliqué demanière générale d’en parler aux proches. Donc je trouve ça encore plus compliqué,selon moi, d’aller en parler à la policeet de se dire : “On va porter plainte.” Sachant que si on en parleau niveau de la justice, ça va ressortir encore plus fort derrière et selon moi, c’est encore plus dur après,derrière, d’encaisser si on n’est pas préparé complètement dans l’entourage, etc.,à en parler à ce niveau-là. -Moi, j’ai trouvé ça plus faciled’en parler dans un commissariat. J’ai trouvé ça plus facile parce que cespersonnes, moi, je les connaissais pas. Et parce que de toute façon, moi,j’étais là, elles faisaient leur travail. C’est-à-dire, on est payé pour un travail.Leur travail, c’est de prendre les plaintes. Donc j’ai été au commissariatpour qu’ils prennent ma plainte. C’est tout ce que je voulais, moi. -Très courageux, je trouve. -Alors… Le courage que j’ai eu,d’abord, c’est de survivre à un viol. Pour moi, le plus dur,c’est d’avoir subi ce qu’on a subi. C’est-à-dire, rien ne peut être… Rien ne peut être plus durque le viol en lui-même. Donc après, bien sûr, en parler, ça réactive des traumas, bien sûr. Mais après, il faut… Enfin, il faut.Je souhaite à toute victime de trouver les solutionspour arriver à s’accompagner elle-même, se reconstruire. Mais pour moi,le plus dur, ça reste le viol en lui-même. -Moi, je… En tout cas, dans mon cas,je trouve que ce qui a été le plus dur et ce qui m’a vraiment tuée de l’intérieur, c’est le silence, plus que ce que j’ai vécu.C’est vraiment de me sentir seule, de sentir que j’étais la seule à avoir vécu ça,que je pouvais en parler à personne. -Tu veux dire au sein de ta famillequand tu disais seule ? -Au sein de la société en général.Si je parlais de ce qui m’étais arrivé, je sentais que j’allais… Qu’on allaitme regarder et qu’on allait me dire : “Mais t’es folle !”Enfin, que vraiment j’allais… Que j’allais m’inventer… J’allais croire que c’était moiqui m’inventais cette histoire. -En fait, t’avais peur de ça.T’avais peur qu’en le disant… -Mais c’était la culture du silenceet le fait de subir cette culture du silence qui fait que j’ai… Ce qui m’était arrivé, en soi, bien sûr,ça m’a bouleversée complètement. J’avais 6 ans. Mais en soi, je pense que si j’avais pu en parleret si j’avais pu être écoutée au moment où j’en avais besoin, je pense que ça aurait changéfondamentalement toute ma vie. Donc je pense que ce qui a été le plus durpour moi, c’est vraiment le silence. Vraiment. -Moi, j’ai une petite question. Parmi vous tous, qui a porté plainteet peut lever la main ? -“Ben, t’avais qu’à dire non !” -OK… -En fait, si je me trompe pas, il me semble que lors d’un viol,une personne peut être totalement paralysée et sans rien dire. En fait, sur les réseaux sociaux,il y a eu l’amalgame. Quand ils disaient :”T’avais qu’à dire non”, c’est “On vous met un couteausous la gorge ?” et on dit “T’avais qu’à dire non”.Dans ces cas-là, non. Non, en fait, on a un couteau sous la gorge,on veut se protéger. On se met en mode survie.-Exactement. Exactement. -Et puis, si t’as 5 ans, 6, 7, 8 anset qu’un adulte te dit : “Tu dois faire ça”,tu obéis parce que c’est un adulte. Donc cette question-là, pour moi,elle a pas de sens parce que… On peut aussi êtredans un état de sidération. C’est-à-dire qu’on ne peut plus bougeret dans notre cerveau, il y a une espèce d’électrochoc et il y a tellement de pressionqu’on peut pas gérer et que le corps n’arrive pas à bouger. Et du coup,on se retrouve dans des situations où on ne peut pas dire non. En tout cas, moi, j’ai été violéequand j’étais très jeune. Du coup, on n’a pas forcément…On se construit avec ce viol. Du coup, je pense qu’à 17 ans,on a peut-être plus une force de caractère ou du moins, on sait ce qui s’est passéet on est conscient de ça. Donc on peut plus l’affronterque quand on est plus jeune et qu’on comprend pas forcémentce qui se passe. -Moi, j’ai eu l’impression,presque de prendre… Enfin, je l’ai remarqué après. Mais de prendre moins de risquessur le moment à laisser la chose se faire ou en tout cas, ne pas avoir suffisammentde force physique ou verbalement, de verbaliser, d’oraliser ce que j’avaisà dire et j’avais l’impression que… Il fallait laisser les choses se passeret qu’ensuite, ça allait être mon affaire plutôt que de prendreun plus gros risque avant. -Le plus important, à ce moment-là,c’est de rester en vie, en fait. -Oui, c’est ça. -Je crois que l’enjeu,on le comprend tout de suite. C’est très clair. C’est… “OK, là, il se passe un truc super…”Moi, je me souviens. Ça s’est passé il y a maintenant 37 ans. Et je me souviens très bien avoir pensé : “Il se passe quelque chose de très grave,je vais peut-être y passer.” J’ai eu cette conscienceque j’allais peut-être mourir. Après, voilà. Je me suis retrouvée avecun flingue sur la tempe et je me suis dit : “Waouh, c’est chaud.” Et donc… Moi, j’aimerais demander à ces personnes…Enfin, on peut pas demander aux personnes “Si ça vous était arrivé ?”Parce que ça leur est pas arrivé. Moi, j’ai envie de dire aux personnesà qui ça n’est pas arrivé : “Merci de vous taire.” -Bien sûr.-Parce que cette question, moi, je suis furax. Cette question,elle est super culpabilisante. C’est-à-dire que dans tout…Et les mots, c’est super important. Dans les formulations, on a souvent “l’intention”. Parce que… Au lieu de poserdes questions si bêtes. -Encore une fois, c’est pas bête. Moi, j’ai l’impression que c’estun gros manque d’empathie et que c’est, encore, un mécanismede l’inversion de la culpabilité. C’est-à-dire qu’on veut projeterla culpabilité directement sur la victime. “T’aurais dû faire autrement”,”T’aurais dû faire ci, faire ça.” Moi, quand j’en ai parlé au bout de 20 ans, les seules personnesà qui j’en ai parlé, au début, c’était : “Ben pourquoi tu l’as pas dit avant ?” Donc, moi, j’ai pas eu droit à :”Pourquoi t’as pas dit non ?” Enfin, “T’avais qu’à dire non.” C’est : “Ben pourquoitu l’as pas dit avant ?” -C’est pareil.-J’étais là : “Mais en fait, c’est pas la question. C’est pas la question.” À chaque fois,j’étais là : “C’est pas la question. Juste, j’en parle. Soyez juste là à accueillir ce que j’ai à direpour que moi, je puisse être soutenue et qu’on puisse, ensuite,en faire quelque chose, ajuster et pouvoir comprendre ce qui s’est passé.”Mais projeter directement en disant : “T’avais qu’à dire non”,”T’avais qu’à le dire avant”, toutes ces phrases qui font que,encore une fois, on projette de la culpabilité et on dit à la victimeque c’est elle qui aurait dû agir autrement. La victime, elle y est pour rien. Là, je pense que tout ce qu’on décrit,c’est pas une histoire de sexualité. C’est une histoire de domination.À ce moment-là, quand on est victime et quand on subit ça,ça a rien à voir avec la sexualité. -Eh ben non.-Ça n’a rien à voir. Et du coup, à partir de ce moment-là,quand la personne te dit : “T’avais qu’à dire non”…On n’est pas en couple. C’est pas… Enfin, je veux dire…Il y a pas de question de sexualité. -Mais attention avec la notion de couple.Tu dis : “Je suis pas en couple.” Le viol conjugal existe.Donc attention avec la notion de couple. -Je voulais rebondir là-dessus, parce que,du coup, j’ai un point de vue, je pense, qui est un peu différentpuisque c’était vraiment une personne de très, très grande confianceà ce moment-là. Et en fait… J’ai mis énormément de temps à en parler parce que je savais que les agressionssexuelles au sein d’un couple, ça existait, mais je me disais : “Non, c’est pas ça.C’est pas possible, c’est pas à moi.” Et quand j’ai commencé à en parler, j’ai pas eu le :”Ouais, t’avais qu’à dire non.” J’ai eu, au tout début, j’en parlais pasforcément aux bonnes personnes, j’ai eu droit au : “Oui, mais bon,vous étiez en couple, c’est normal.” Et quand j’étais en coupleavec la personne encore à l’époque, lui-même avaitune espèce de manipulation sur moi où il me faisait culpabiliserquand je ne voulais pas ou c’était du : “Ouais, ben en fait,si tu veux pas, c’est que tu m’aimes pas, tu me désires pas.”Alors qu’en fait, c’était pas ça. Je pouvais juste être stressée,être fatiguée et puis j’ai pas envie,j’ai pas envie, quoi. -Tout simplement. -Et en fait, il y avaittellement une pression sur moi que j’étais dans le…Il avait réussi à me mettre dans le crâne qu’on est en couple, c’est normal.Sauf qu’en fait, avec le recul, je me dis… J’ai réalisé qu’à aucun moment,couple ou pas couple, le sexe est un dû. -“Une agression sexuellechange une vie à tout jamais.” On a envie de savoir. -Je ne veux pas me résumer à çaet je ne me suis jamais résumé à ça et je ne veux pas qu’on me voit que pour ça. Il y a pas de “Tout arrive pour une raison”.Ça, ça n’arrive pour rien, il y a pas de “Qu’est-ce que ça m’a appris, qu’est-ce que j’en retiens, qu’est-ce que je vous raconte”, “Il fallait que je passe par làpour pouvoir le comprendre”. -Non, non, on est d’accord. -Du coup,le “change une vie à tout jamais”… Je… En fait, ce que je me suis refusé, c’est que je voulais pasaller trouver des raisons et des explications à un mal-êtreou quoi que ce soit qui pouvait arriver après, de tout résumerà ça parce que je voulais pas non plus biaiser un peu mon évolutionavec la sexualité, avec les autres, etc. J’ai pas eu… Tout de suite après, peur de ressortir dans la rue,peur de tous les autres, etc., et j’ai vraiment voulumettre l’accent sur : “OK. Visiblement, ça ne m’a pas mis à terre.Bon, on va essayer de profiter de ça pour continuer à”, au départ,”faire comme si…”, enfin, faire comme si de rien n’était…”continuer au mieux et ensuite, voir progressivement ce que… Tout ce que ça déclencheet ce que ça amène.” Donc, je suis dans le faux pour moiet en même temps, peut-être dans le vrai. -Ouais, c’est pas toujours simple. On a envie de prendre une pincette de çaet une pincette de ça. -Je pense que c’est au-delà de la questionde “Ça m’a mis à terre”. Je pense que c’est plutôt dans le sens de… Que ça nous ait mis à terre ou pas, qu’onl’ait vécu plus ou moins difficilement, plus ou moins entouré, on en ressort… Grandi,j’ai envie de dire même si c’est… Je trouve ça très malheureuxde dire “On sort grandi de ça” parce que ça devrait pas. Mais je pense que ça change des choses. Alors, est-ce que ça changevraiment la vie en soi ? Je veux dire, on continue de se lever le matin, d’aller en cours,d’aller au travail, de manger, de voir ses proches… -Pas forcément. Parce qu’on peut tomberen dépression, après. -Oui, oui. Non, mais bien sûr. Il y a un moment donné où quand même…On continue de vivre. On est tous là, etc., je suis d’accord. La perception des choses,l’expérience, le mental, notre aspect psychologique,je pense que c’est quelque chose qui change quand même et qu’on garde après,qu’on fait suivre toute notre vie. -Dès l’instantoù on a vécu un traumatisme… Moi, je vais dire “Oui, ça a changé ma vie”.Je ne sais pas quelle aurait été ma vie si je n’avais pas vécu ça.Mais je sais quel a été mon parcours parce que je l’ai vécu.Par contre, ça, je le sais. -Tout à fait. -Quand tu dis que ça change… Enfin, on continue à aller en cours,on continue à vivre notre vie, il faut pas oublier qu’il y a aussi beaucoup de personnes qui se sont suicidées après ça, qui… Qui ne s’en sont pas relevé.Et moi, par exemple, dans mon cas, je l’ai vécu et ça… Ça a construit ma personnalité. C’est-à-dire que j’ai essayé, plus tard,de ne pas me retrouver dans des situations où, peut-être, j’allais… Subir une agression et l’année d’après,on a essayé de me violer et du coup, j’ai compris que mon corpsétait un danger pour moi et pour survivre,il fallait que je fasse tout pour ne pas me retrouverdans des situations comme ça. Donc ça a… Ça a créé ce que je suismaintenant et c’est pour ça, aussi, que j’ai dit que ça changeune vie parce que, moi, dans mon cas, ça a créé ma personnalitéet ça va influencer, aussi, mon futur. Et voilà. -Moi, il faut savoir qu’en fait,ça m’est arrivé à 15 ans, et que, par exemple, j’ai été suiviepar un thérapeute à mes 26 ans. En fait, quand elle m’a posé la questionde savoir si j’avais des souvenirs de mon enfance… En fait, c’est commesi ma vie avait commencé à ce moment-là. C’est-à-direque je ne me souviens pas de choses qui se sont passées… Avant mon agression. Et j’ai beaucoup vécu à travers ça. Je me suis définie sans… Inconsciemment, je me suis définieà travers ça. Aujourd’hui, j’essaie de me sortir de ça, mais je pensequ’en fait, toute personne qui vit ça, il y a quelque chose qui se brise, en fait.Et même si on se reconstruit, effectivement, je suis d’accord,on sait pas ce qu’aurait été… Ce qu’aurait pu être notre vie sans çaet on souhaite ça à personne, en fait. Mais moi, je pense que oui,ça a un impact toute notre vie. Après… Nous, on a la force d’être làpour en parler. -C’est sur ça que je voulais rebondir.Parce que je me dis, changer notre vie à tout jamais… Il y a certaines personnes,je pense, aujourd’hui, qui pourraient même pas être là pouren parler parce qu’il ne faut pas oublier que quand on est victimed’agression sexuelle, victime d’inceste, victime de viol,dans pas mal de cas, les victimes qui arrivent pas à vaincre le silenceet qui se retrouvent seules là-dedans peuvent aller jusqu’au suicide. Il faut pas oublier ça. Et je te rejoinscomplètement sur ce que tu dis, sur le fait que tu veux pasavoir cette étiquette de victime à vie. Et moi, aujourd’hui, je me vois plus comme une survivanteque comme une victime. Mais je pense qu’en effet, tu as raisonet je pense qu’on va pas rester… On va pas être limité à ça et on peut pas être représenté…Enfin, en tout cas, moi, c’est pas la raison pour laquelle je suis là aujourd’hui.C’est pas pour que les personnes de mon entourage soient là tout le tempsà me caresser dans le sens du poil et me dire : “Oh, pauvre fille !” Pas du tout. Mais c’est juste que… Voilà.Plus on va arriver à se dire que, finalement, tous les traumatismes qu’on a, tous et toutes,même s’ils sont pas reconnus en justice, ils changent drastiquement notre vie, mais je pense qu’en fait, on pourraiten parler plus facilement entre nous. Et déjà, le silence sera rompu.-C’est révéler un peu toute cette force qu’on aet dont on peut faire preuve et venir… Pas venir cacher ça. Dire : “Tu peux le faire.” -Et encourager les gensà sortir du silence, en fait. Et pas forcément que témoigner anonymementparce qu’encore une fois, voir quelqu’un s’exprimer,c’est aussi important et de se dire : “Peut-être que moi aussi,je pourrai le faire un jour.” Et effectivement, je rebondissur le fait que, d’une certaine manière, ça nous formate aussi parce que, toi, le rapportque tu as aux hommes, moi aussi et en fait, tout le monde par rapport à ce qu’on a vécu.Et c’est plus ou moins difficile, du coup, de vivre avec ça, mais…-Il faut s’adapter. -Mais aujourd’hui, nous, on a la force de venir et de porter cette voix. -Pour moi, c’est une expérience très désagréable qu’on vitet je sais pas comment je serais si je l’avais pas vécue. Je pense que je serais mieux. Mais je sais que niveau sexualité,j’ai eu beaucoup de mal, j’ai du dégoût très fort et tout ça. Ça impacte beaucoup. -J’ai entendu beaucoup de femmesme dire : “Depuis mon viol, j’ai décidé que j’aurai pas d’enfants.” J’en connais beaucoup.Moi-même, je ne voulais pas avoir d’enfants. Pour moi, on pouvaitme parler de tout ce qu’on voulait, les enfants, c’était justeun sujet qui m’intéressait pas. Pourquoi ?Parce que j’étais morte de trouille. J’avais super peur de me dire : “Si je fais un enfant, en même temps,je vais fabriquer un être qui, potentiellement, si c’est une fillesurtout, mais pas que, risque ça.” Je voulais absolument un garçon. Quand l’échographiea dit que j’avais une fille, j’ai pleuré pendant 2 jours quand même. Je crois qu’expliquer et se montreren disant : “Voilà, moi, j’ai vécu ça, je peux vous regarder dans les yeuxparce que juste, j’ai pas honte. Et juste, j’ai envie de vous expliquerque c’est pas à nous d’avoir honte, que si on s’entraide, c’est la meilleure façonpour qu’on accompagne la société à prendre soin de nous, toutes et tous et que… Et qu’on a cette force-là,cette envie-là et ce courage-là et que ça serait vraiment dommagede s’en passer.” -Bien sûr.

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