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Comment mettre la pression à un maire ?

Comment mettre la pression à un maire ?

Quel motif pour un blâme ? Le choix du blâme comme sanction disciplinaire, par définition, se fait exclusivement pour sanctionner une faute légère ou une faute simple. Une faute simple peut également être sanctionnée par l’avertissement du salarié ou encore une mise à pied de courte durée.15 sept. 2021 Quelles sont les obligations d’un maire ? Le maire représente la commune à l’égard des tiers. Il est chargé de préparer et d’exécuter le budget et les délibérations du conseil municipal. Il peut également être chargé en tout ou partie, de certaines de ses compétences par délégation de l’assemblée délibérante. Qui contrôle le maire ? Pour ses fonctions administratives, le maire est soumis à l’autorité du Préfet ou du sous-préfet, tandis que ses fonctions judiciaires relèvent du contrôle du Procureur de la République. Qu’est-ce qu’un abus de pouvoir d’un maire ? Les abus d’autorité dirigés contre des particuliers tels que les atteintes à la liberté individuelle, les discriminations, les atteintes à l’inviolabilité du domicile ; Les manquements au devoir de probité tels que la corruption, le trafic d’influence, la prise illégale d’intérêts, le délit de favoritisme. Quels sont les obligations de la mairie ? Il doit respecter et faire respecter la loi et de veiller au maintien de l’ordre public dans sa commune. Le maire doit se mettre au service de l’intérêt général ; il doit représenter tous les habitants de sa commune, sans exception et sans distinction.3 mars 2020

Quand le maire ne fait pas son travail ?
Qui gère les maires ?
Quels sont les types de fautes professionnelles ?
Quelle sanction pour mauvais comportement ?
Quelles sont les devoirs d’un maire ?
Quelles sont les trois critères de l’abus de fonction ?
Quels sont les pouvoirs d’un maire ?
Quelles sont les fautes graves dans la fonction publique ?
Quelles sont les fautes graves ?
Qui ne respecte pas la hiérarchie ?
Qu’est-ce qu’un blâme fonction publique ?
Comment prouver un abus de pouvoir ?
Comment signaler un abus de pouvoir ?
Comment prouver une faute grave ?
Comment faire une faute simple ?
Comment se faire virer de la fonction publique ?
Quels sont les abus de pouvoir ?
Quels sont les fautes graves ?
Comment licencier un employé de mairie ?
Qu’est-ce que l’insuffisance professionnelle fonction publique ?

Quand le maire ne fait pas son travail ?

En cas d’échec, l’intéressé peut saisir le défenseur des droits. Les responsabilités civile, pénale et disciplinaire du maire peuvent être engagées. Toutefois, ce représentant de l’autorité municipale ne peut pas être tenu personnellement responsable dans son rôle administratif.14 sept. 2021

Qui gère les maires ?

Lorsque le maire intervient en tant qu’agent de l’Etat, il agit, selon le cas, sous le contrôle de l’autorité administrative (préfet ou sous-préfet) ou judiciaire (procureur de la République).

Quels sont les types de fautes professionnelles ?

Faute grave

Quelle sanction pour mauvais comportement ?

Une lettre d’avertissement est la sanction disciplinaire la plus légère en cas de mauvais comportement de votre salarié sur son lieu de travail. La lettre d’avertissement du salarié permet de prévenir les futurs éventuels débordements et de lui rappeler ses obligations.

Quelles sont les devoirs d’un maire ?

Le maire représente la commune à l’égard des tiers. Il est chargé de préparer et d’exécuter le budget et les délibérations du conseil municipal. Il peut également être chargé en tout ou partie, de certaines de ses compétences par délégation de l’assemblée délibérante.

Quelles sont les trois critères de l’abus de fonction ?

Selon une conception extensive, il y a abus de fonctions quand 3 critères sont cumulativement réunis : préposé hors fonction, poursuite de fins étrangères à ses attributions sans autorisation.]

Quels sont les pouvoirs d’un maire ?

Il représente la commune en justice, passe les marchés, signe des contrats, prépare le budget, gère le patrimoine communal ; il exerce des compétences déléguées par le conseil municipal et doit alors lui rendre compte de ses actes.14 janv. 2021

Quelles sont les fautes graves dans la fonction publique ?

1 – Suspension de fonctions La faute grave s’entend soit de manquements graves aux obligations professionnelles soit de la commission d’infractions de droit commun, la faute ou l’infraction pouvant avoir été commise en service ou en dehors du service.

Quelles sont les fautes graves ?

Faute grave

Qui ne respecte pas la hiérarchie ?

5) L’insubordination Il s’agit d’un manquement au respect de la hiérarchie qui peut faire l’objet d’une lettre d’avertissement. Le motif de la lettre est donc l’insubordination du salarié envers son employeur, comportement qui peut être lourd de conséquences en cas de récidive (licenciement).

Qu’est-ce qu’un blâme fonction publique ?

Blâme : Sanction disciplinaire prise par arrêté adressé à l’agent, dont une copie est insérée dans son dossier individuel, et par lequel l’employeur relève un comportement fautif. Exclusion temporaire de fonctions 3 jours maximum.

Comment prouver un abus de pouvoir ?

En parler à vos collègues, afin de vous assurer que vous êtes bien victime d’abus, et que votre employeur n’est pas tout simplement en train d’exercer ses droits. Une fois l’abus constaté, vous pouvez tenter une médiation. Enfin, la dernière solution est de saisir le Conseil des prud’hommes.

Comment signaler un abus de pouvoir ?

Comment signaler un abus ? L’inspection du travail est disponible sur l’ensemble du territoire français avec plus de 2 000 agents. Pour signaler un abus, la première étape consiste à envoyer un courrier précisant la date et le type d’abus relevé. Celui-ci donnera lieu à un rendez-vous avec un inspecteur du travail.6 mars 2019

Comment prouver une faute grave ?

3. COMMENT PROUVER LA FAUTE GRAVE? Il appartient à l’employeur de rapporter la preuve de la faute grave. Pour se faire, il peut s’appuyer sur des attestations, des courriers échangés entre les parties, des lettres de réclamations des clients…

Comment faire une faute simple ?

La procédure de licenciement pour faute simple commence par une convocation du salarié à un entretien préalable à un éventuel licenciement. Cette convocation peut lui être adressée par lettre recommandée avec avis de réception ou lui être remise en main propre contre décharge.

Comment se faire virer de la fonction publique ?

Le fonctionnaire peut être licencié pour insuffisance professionnelle après avis du conseil de discipline. L’insuffisance professionnelle consiste en l’incapacité à exercer les fonctions correspondant à un grade par rapport aux capacités que l’administration est en droit d’attendre d’un fonctionnaire de ce grade.

Quels sont les abus de pouvoir ?

Un abus de pouvoir est l’acte d’une personne qui dépasse les limites légales de sa fonction, qui en fait un usage déloyal. L’abus de pouvoir peut se traduire par des actes d’intimidation, de harcèlement, de menace, de chantage, de coercition…

Quels sont les fautes graves ?

Faute grave

Comment licencier un employé de mairie ?

L’administration doit informer le fonctionnaire qu’il peut, s’il le souhaite, consulter son dossier individuel ou les pièces sur lesquelles elle se fonde pour envisager son licenciement. Le licenciement est prononcé après avis de la CAP : CAP : Commission administrative paritaire .

Qu’est-ce que l’insuffisance professionnelle fonction publique ?

L’insuffisance professionnelle consiste en l’incapacité à exercer les fonctions correspondant à un grade par rapport aux capacités que l’administration est en droit d’attendre d’un fonctionnaire de ce grade.


Un vent de révolte soufflesur la zone commerciale de Pérols, aux portes de Montpellier. Quatre-vingts caravanesde gens du voyage se sont installéesil y a deux semaines, sans aucune autorisationsur les parkings des magasins. Ils sont toujours là, 15 jours qu’on a cette vuesur les poubelles, sur les caravanes,dans notre zone d’activités, nos commerces. Ils squattent. Comme cet opticien,tous les commerçants sont sonnés par la présence massivedes gitans devant leur vitrine. Avec des caravanes juste surson parking à l’entrée de son magasin. Aubert bébé, quand vous venez avecvotre enfant faire les courses, vous tombez surces caravanes qui sont partout. Hygena qui a, du coup,fermé la boutique, ils n’ont pas voulu s’enleverpour que les magasins ouvrent, donc ils ont fermé. Nous on en a assez, ça ne peut plus durer. On est en période de soldeset les clients ne sont pas là alors que d’habitudeça marche très bien. On est tous en pertede chiffre d’affaires. 10, 20, 30 pointspour certains, c’est la catastrophe. On va arriver surnotre parking où on est envahi, il n’y a pas d’autre termesdepuis presque trois semaines. Christophe, lui,vend des lits et des matelas, il est un des commerçantsles plus pénalisés. Cinq caravanessont collées à sa vitrine et bloquentune partie de son parking. La police municipale est venue et a dit ne rien pouvoir faire, que l’on passeranos matelas entre les caravanes. Il faudra s’adapter. Moi surpris, j’ai dit :”C’est à nous de s’adapter à ces gens ?” Pas de réponse. On m’a dit qu’ils ne pouvaientrien faire donc il faut les laisser. En plus d’une chutede son chiffre d’affaires, la boutique de Christophesubit des nuisances quotidiennes. Voilà le résultat,les vitrines du magasin. Là on ne voit pas les détritus,mais au fond, il y en a. Ils se sont même amusés à uriner sur les vitrinesdu magasin ouvert avec les clients à l’intérieur,en montrant leurs attributs sans être dérangés,c’est vraiment du sans gêne. Avec le vent,on échappe aux odeurs. Les relations avec les gensdu voyage sont devenues conflictuelles. Tu n’as rien à faire là. C’est très bien. C’est vous les racistes. Oui bien-sûr.- C’est toi le raciste. Voilà dans quoi on vit, ils nous traitentde racistes et tout le monde va partir et ils vont laisser comme ça. On ose nous traiter de racistes. Je ne le suis pas, mais je pourraisle devenir parce que c’est honteux. C’est hallucinant. Ils vont à Paris ?- Non, ils ne font que mentir. Depuis trois semaines ils disent qu’ilspartent demain, on ne les écoute plus. Ce qui choque le plus Christophe, c’estle manque d’hygiène des nouveaux voisins. L’arrière de son magasins’est transformé en toilettes géantes. Vous voyez tous les papiers,c’est leur papier hygiénique. Là ce sont les chiottes ouvertesquand on parle vulgairement et c’est pour çaqu’ils ne voulaient pas se garer là. Une zone qui était propreet là, on voit derrière, tout ce qu’il y a par terre. Ils vont partir, et tout nous laissercomme ça, débrouillez-vous. Après, on nous ditqu’on manque de respect, je ne sais pas. Moi j’ai du mal à comprendre parce queje n’ai pas été éduqué comme ça. J’ai été éduqué à bosser, ils réclamentsans arrêt de l’argent, des matelas. Ce n’est pas mon problème aujourd’hui. J’en ai tellement assez. Pour nous les soldessont des mois importants. On s’est fait insulterdepuis trois semaines. La pitié,elle est derrière. Vous comprenez qu’ilsne veulent plus vous voir ou pas ? Oui, ça nous dérange.Ça c’est d’autres gens qui viennent ici. C’est vraiment honteuxet comme on le disait à Monsieur le Maire, on a la sensationd’être tout seul, d’être laissé tout seul, on a téléphoné,on a porté plainte et ça fait presque trois semaines. Là, je ne peux plus,je ne supporte plus. Le maire de Pérols,Jean-Pierre Rico, est tout aussi exaspéré. À six kilomètres de là, un terrain a été spécialement aménagépour accueillir les gens du voyage. Mais ce dernierreste désespérément vide. Nous sommes icisur l’aire de grand passage du Sud de la métropole. Cette aire grand passage avait été proposéla semaine dernière aux fameux gens du voyagepour qu’ils viennent s’installer. Ils ont refuséde venir s’installer ici. Pourtant, cette aireest conforme à la loi. Elle est alimentée en eau et enélectricité pour accueillir les voyageurs. Apparemment, cela n’a pas suffit. Le terrain ne leur convient pas. En hiver, ils souhaitentdes aires goudronnées parce que la bouerentre dans les caravanes, et en été, ils souhaitentdes aires enherbées ou engazonnées, sur le goudron, c’est chaud,ils préfèrent être sur l’herbe. On ne peut pas fairedes aires d’hiver, des aires d’été alors que les airesne sont pas utilisées. Souvent ils nous disentqu’ils s’installent n’importe où car il n’y a pas d’aires prévues. Mais lorsqu’onprévoit des aires, ce n’est pas suffisant. Pour tenterde calmer les esprits, le maire rencontresouvent les commerçants. Ça va bien ? Oui, ça va. Une plainte aété déposée il y a 15 jours, mais pour le moment,aucune évacuation n’a été ordonnée. Monsieur Liège,propriétaire de la Maison de la literie. Ils sont carrément sur son parking. Il faut faire intervenir quelque chose. Le propriétaire a faitun référé et la justice suit son cours. Effectivement, c’est attendreque la justice fasse son chemin. Qui va nous rembourserce qu’on a perdu ? Le chiffre d’affaires qui a été perdupendant la période des soldes, personne ne va nous rembourser. Au total, la pertese chiffrerait à plus de 200 000 euros pour l’ensemble des boutiques. J’ai perdu 50 pourcent de chiffred’affaires. Comment je fais ? Je fais des mois à 45 000,là je suis à 15 000. En 25 ans de métier,je n’ai jamais vu ça de ma vie. Monsieur Rico,comment je vais faire ? Il faut respecter çacar ils sont conseillés par des avocats. On paye des impôts,on paye des taxes. Comme les taxis, il fauttout casser pour être entendus. C’est malheureux. On a l’impressionqu’il faut faire casser, brûler des pneuspour être entendu. S’il faut, on le fera etje ne sais pas comment ça finira. Mais ça finira mal. Des situations explosivescomme celle de Pérols éclatent régulièrementen France entre les riverains et les gens du voyage. Il existe une loi qui devraitarranger tout le monde. La loi Bessondepuis 2000, elle oblige les villes de plus de 5000habitants à se doter d’une aire d’accueil. Mais une ville sur troisne respecte pas cette loi. Les gitanss’installent où ils peuvent, créant des centainesde campements sauvages sur tout le territoire. Résultat : des conflits sans fin. Quand je voismes impôts qui augmentent pour des gens qui ne bossent pas, il y en a assez. D’un côté des riverainsqui voient d’un mauvais œil l’invasiondes caravanes devant chez eux. S’il faut aller jusqu’à la préfecture,moi je suis prêt à y aller. Des élus qui appellentà la mobilisation des habitants. Je compte sur vouspour rester mobilisés et solidaires. Face à eux,des gitans qui ne supportent plus d’être chasséscomme des pestiférés. Ils ont peurde nous avec nos caravanes. L’image du gitanest souvent associée à ces personnages bling bling exhibantchaînes en or et grosses voitures. La réalité est souventmoins flamboyante. À l’image de Rolando, il vit du RSAet passe sa vie à être expulséde parking en parking. Le rappeur Henock Cortèsse bat pour ces gitans qui vivent indignement. J’inciterai à faire du mal, cassezet ne reparez plus mettez-vous surun terrain et restez-y, ils veulent la bagarre,on leur donne. Il a déclaré la guerre aux élusqui ne respectent pas la loi. Le bad boy au grand cœur lutte pour queperdure le mode de vie de ses ancêtres. Dans le centre de la France,à l’hôpital de Montluçon, une petite fillevient de naître. Au revoir messieurs dames. Merci, au revoir. Passez juste là.- Ne la perdez pas en route ! Cassiopée,Séverine sa mère et Henock son père,appartiennent tous les trois à la communautédes gens du voyage. Mais eux ont fait le choixde ne plus vivre sur les routes. Ça y est ! Impeccable,à cinq heures et quelques elle est née. Je suis content, j’ai pleuré. J’ai essayé de ne pas pleurer,mais j’ai pleuré quand même. Ça coulait tout seul. Je ne contrôlais plus les larmes. Ce jeune papa aux allures de gros dur,mais très ému par la naissance de sa fille est une personnalitéde la communauté gitane Henock Cortès, 32 ans,est un rappeur à l’image sulfureuse qui revendiqueson statut de gitan, mais aussi de bad boy. Ses clips violents et provocateursfont des millions de vues sur internet. La famille Lopez,les cousins du rappeur, font le buzz sur internetdepuis des années. Dans ces vidéoss’insultent et se défient deux clans de la famille Lopez,l’un de Clermont-Ferrand les cousins d’Henock,les Lopez du 63. L’autre de la Nièvre,les Lopez du 58. L’origine du conflitremonte à 2011. À l’issue d’un repasde famille trop arrosé, une rixe éclate entre les deux clans,puis pendant deux ans, la bataille virtuelle fait rage sur le netpour le grand plaisir des internautes. En février 2013, le clash des gitansse termine dans le sang. L’un des Lopez,est blessé par arme à feu, l’agresseur a été condamnéà trois ans de prison ferme. Cette guerre des clansest derrière eux. Je suis content. Henock savourele bonheur d’être père. Cassiopée, quelle beauté ! Rien à voir avecla mère, mais elle est belle. Est-ce que vous trouvezque c’est une société accueillante pour votre petite fille ? Alors ça,c’est autre chose. J’espère que pour elle, ça va changer.- Qu’est-ce qui va changer ? Toutes les discriminationsdont on est victime, quand on arrive surdes places, dans des mairies, quand on arrive mêmeprésenter des fois nos enfants à l’école. Quand ma petiteira à l’école en 2020, j’espère queça n’arrivera plus. Pour tenter de protégerCassiopée de la mauvaise image dont souffrentles gens du voyage, Henock a prisune décision radicale. À quelques kilomètresde Montluçon, le rappeur et sa femmeont décidé de troquer leur caravane contre cette petite maison. Ils y viventdepuis deux mois avec leur bébé et la première fille de Séverine. Mon amour. Elle a sursauté. Tu as vu le salon ? Ne faites pasattention aux dégâts. On l’a acheté il y a deux mois,le temps de tout refaire. Je vais arracher la tapisserie. Je vais mettredu placo partout. Il faut refaire le mur,c’est une vieille maison. Là, tu rentresdans la salle de bain. Alors ici, je vais faireune belle douche à l’italienne. Un pavillon de quatre pièces et 85 mètres carrésau prix de 39 000 euros. Ici, ça va êtrela salle de jeux enfants. Là on a mis le parquet,on a stocké tous les jouets. Pour devenir propriétaire Henock a investitoutes ses économies plus la vente de sa caravane. Là, ça va être le bureau. Ici, la chambre de la petite. Malgré tout,le gitan pense être gagnant financièrement sur le long terme. Les terrains d’accueil,c’est très cher. Ça veut dire queça coûte une fortune au jour d’aujourd’hui de voyager. Tu comptes les places, c’est 300 ou 400 eurospar mois sans APL. De prendre sa caravane, le camionet de voyager sur les autoroutes ça coûte une fortune donc autant acheterla maison, c’est pourquoi je l’ai achetée. La caravane ne vous manque pas ? Si, je vais t’expliquerce qu’il manque dans une caravane. Quand il pleut,les petites gouttes qui tombent tu les entendset tu ouvres ton carreau, tu sens la fraîcheur,tu es dans ton bon lit douillet, ton gros duvet de plumes et tu entendsces petites gouttes, ça me manque. Si le rappeur gitana décidé de se ranger, c’est pour pouvoir scolariserla grande fille de Séverine. Excellent travail. 19,5 sur 20. Henock tient à lui donnerla chance qu’il n’a pas eue, lui fournir les armespour s’intégrer dans la société. Vous ne pouvezpas aider votre fille ? Je ne sais pas lire,je ne sais pas écrire, c’est une punitionde ne pas savoir lire. Une punition qu’Henockattribue essentiellement à sa conditiond’enfant du voyage. J’ai connu l’écolequand on s’arrêtait, on y allait. Vous voyagiez ? Oui je voyageais,j’arrivais toujours en cours d’année, puis ça évolue, maintenanton s’occupe plus des voyageurs, mais on ne s’occupait pas de moi. Ils ne savent pasce que vous êtes, vous n’êtes pas comme eux,vous n’êtes pas blanc, vous n’êtes pas noir,vous n’êtes pas arabes, donc vous n’êtes pas comme eux. Le collège, c’est très dur,ce sont des insultes. Tout mon collège,on me disait “Sale gitane”. Des insultes, des moquerieset on n’a pas envie d’y retourner. Des insultes, des railleries,des souffrances dues, selon Henock, à la mauvaise réputation des gitans. Le gitan est voleur,si tu écoutes les gens, ça veut direqu’ils ne peuvent pas s’imaginer que tu n’es pas un voleur. Ça veut dire quec’est collé à notre peau. Tu ne peux pas savoir à quel pointle vol est collé à notre peau. N’importe quel filmsur les gitans. Ils nous mettent quand on vole,même dans le Bossu de Notre-Dame, on est les rois des voleurs, On est le vice et le péché. On est une immonde vermine. J’ai l’impressiond’être un fauve des fois et c’est pour ça que j’ai faitdes bêtises dans ma vie. C’est qu’a forced’être traité de fauve, tu mords, tu comprends ? Quelle bêtisevous avez faite ? J’en ai faitquelques-unes. Mais quel genre ? Quelques-unes. Dites-moi. J’ai beaucoup volé,j’ai braqué et j’ai venduun peu de drogue. Je n’ai pas eu d’éducation, tu as tendance à fairedes bêtises quand tu n’as pas d’éducation. J’ai choisi la facilité. Malgré ce passé agité,à en croire le rappeur, il n’auraitjamais fait de prison. Aujourd’hui, il consacre sa vieà sa famille et à sa musique. Va à côté, je parle mal. Henock veut créer le buzz, provoquer pour être entendupar le plus grand nombre, car le rappeur a un message à l’attention des élus qui chassentles gitans dans leur commune. Ils nous disent de respecterla loi mais eux ne le font pas. C’est eux qui écrivent la loi. Ce que je voudrais, c’est qu’on affronte,qu’on ne se laisse plus faire. On veut se mettre là,on se met là, le mal par le mal. Mettez-voussur un terrain et restez-y, ils veulent la bagarre,on leur donne. J’incite à faire çaparce que les bonnets rouges l’ont fait, les étudiants l’ont fait,pourquoi pas nous ? C’est tout. C’est quand mêmeviolents comme propos. Tu crois que ce n’est pas violent de venirembêter les gens tout le temps ? Quand ils viennentavec des cars de CRS pour faire partir des familles,des femmes et des enfants. Moi j’ai vu ma mère prendre une droitepar un policier quand j’étais petit. Ils lui ont misun coup de poing. Tu comprends ?Comment les aimer ? Henock ne se contente pas des mots,il compte bien passer à l’action. Dans quelques jours,il va interpeller le maire d’une ville qui, selon lui,maltraite sa communauté et ne respecte pas la loi. Rolando, lui,n’a pas les moyens d’acheter une maison. Il vit au rythmedes expulsions. Il y a un mois,il s’est installé avec sa famille sur ce parking d’une usinedésaffectée en région parisienne. Le groupe d’une quinzainede caravanes est en stationnement illégal. Un arrêté préfectoral leur a étédélivré pour les sommer de partir. On est bien là, il fait beau. La gendarmerie,on ne la voit pas. Quand ils aurontl’ordre, ils vont venir. Pour l’instant, aucun ordre. Ça n’a pas évolué, quand j’avaiscinq ans, on se perdait, on patinait, c’était l’hiver,il n’y avait pas de terrain. Et maintenant,j’ai 60 ans, c’est encore pareil. J’ai toujours connu ça,j’ai toujours connu partir pas de terrain, pas de placeet maintenant encore j’ai pu m’apercevoirque c’est toujours pareil. Il y a bien un terrainà proximité, mais il est complet. Alors Rolando et sa famille se contententde ce parking sans aucun équipement. Le courant est pris illégalementsur l’armoire électrique de la ville. L’eau est raccordéeà la borne d’incendie à l’aide d’un simple tuyau d’arrosage. C’est ma femme. Je l’ai l’épousée,on a eu quatre enfants, elle est toujours jolie,elle était belle, bronzée, mate. Tu es tombé amoureux d’elle.- Oui, directement. Elle avait 16 ans, moi 24 ans. Je ne l’ai jamais quittée,je ne l’ai jamais trompée. J’ai toujoursété fidèle et elle aussi. J’ai huit petits enfants. Mon garçonqui est là 30 ans, ma fille Tara a 28 ans, on esttrès heureux dans le couple. Rolando n’a pasd’autres revenus que le RSA. Pour agrémenter le quotidien,il a ses petites combines. Plus de 50 ans que le gitansillonne le département de l’Essonne. Il en connaîtles moindres recoins et les bonnes adresses. Les poubelles des supermarchés sontune bonne source d’approvisionnement. Des produitslégèrement abîmés, mais, d’après lui,encore propres à la consommation. Fouiller dans ces poubellesn’est pas autorisé par le magasin. Justement, un employé a repérél’intrusion de Rolando. Il y a du pain, intéressant.Il a une journée. Il est mangeable,il faut mettre dans le four. Je sais,mais j’ai l’habitude. Il ne faut pas. On n’est pas riche,on a des enfants. Rolando a beau négocier,l’employé compte bien faire respecter les consignes de la direction. Pourquoi ? C’est méchant monsieur. On n’a pas le droit. Il y a des gens méchants sur la terre, d’autres bien,il y a des gens stupides. La preuve, il est tout jeune,il ne comprend pas la vie. Nous ne sommes pas riches,le pain c’est pour mes enfants ça part à la poubelle,au lieu de nous le donner. Vous pouvez baisser ça ? Autoritaire,il fait comme les gendarmes. Vous voulez quej’appelle la sécurité ? Allez-y monsieur,ils ne peuvent rien me faire. Vous pouvez être au moins poli. Comme si vousne rabâchez pas de la bouffe. Nous on travaille.Vous vous volez. Monsieur, je ne vole pasc’est dans la poubelle. Si, si. C’est privé mais vous jetez. Bon, ce n’est pas grave. On a échoué. Un échec que Rolandoaccepte avec philosophie. Rolando a l’habituded’être rejeté par la société. Comme ses ancêtres, toute son existencea été une vie de paria. Le couple de gitansest la mémoire d’un peuple opprimé. Durant la Seconde Guerre mondiale, plusieurs membres de sa famille ont étépersécutés parce qu’ils étaient gitans. Dès 1941, considéré comme dangereuxpar le gouvernement, des milliersde tsiganes sont parqués dans des campsd’internement français. D’autres proches de Thérèseont même été exterminés au camp d’Auschwitz. Comme seul souvenir, ces documents émispar le ministère des Anciens Combattants. Ils ont été tous casésau camp d’Auschwitz. C’est la policefrançaise qui les ont pris et déportédans les camps. C’est la police française. Peut-être pour çaaussi que les gens du voyage ont peur des maires et de la police. Ils se sont méfiés, pour les Allemands et même les Français,on n’était pas des gens normaux. Aujourd’hui encore, la communauté gitanese sent souvent persécutée par les mairieset les forces de l’ordre. Dans quelques jours,Rolando va devoir faire face à une énième tentative d’expulsion. À Pérols, les gens du voyageparalysent toute la zone commerciale depuis maintenant trois semaines. Mais Christophe,le vendeur de matelas, a bon espoir queson cauchemar prenne fin aujourd’hui. La veille au soir,la justice a donné raison aux commerçants. Je vais voir la police, voir s’il va se passerquelque chose ou pas. La décision d’expulsiona été prononcée. Les gitans devront partiraujourd’hui de gré ou de force. Je voulais savoirs’il se passait quelque chose, parce qu’on travaille là,il n’y a pas encore d’ordre qui a été donnépour les évacuer. Je viens d’avoir la police municipale,ils disent être sur site qu’ils doivent êtrepartis avant 18 heures. Comme onne voit personne… OK, merci,bon courage. La mairie te dit qu’ils doiventpartir avant 18 heures, et eux te disent,qu’ils font le comptage, L’autre passe en voiture,nous fait des bras d’honneur. Qui ?- L’homme qui est là-bas. Les heures passentet les CRS ne sont toujours pas sur place pour expulser les caravanes. Le maire de Pérols, Jean-Pierre Rico,prend les choses en main. Vous avez pris rendez-vous pourl’urbanisme ce matin, c’est ça ? Malheureusementje ne pourrais y être puisque j’ai une problématiquede gens du voyage. Je suis désolé, confus, mais c’est l’actualitéqui me contraint. C’est une galère, vraiment. En l’occurrence,c’est un groupe qui est très dur Vraiment très dur. Ce sont des Françaiscomme nous, mais ils n’en respectent rien. L’objectif est de mettre le plusde pression possible pour qu’ils partent. Le maire veut jouerla carte de la diplomatie. Messieurs, bonjour. Il écoute d’abordles chefs de famille. Tous ont une bonne raisonde ne pas quitter les lieux. Avec tout le respect que je dois, autantpour le maire et la loi française, si nous sommes là,c’est à cause d’un problème, nous avons quelqu’unde la famille qui est très malade. Un mobile,on ne peut pas le bouger, on a des problèmespour le déplacement. Il faut chercher les voituresau garage sur la tête de mes enfants, demain matin on part. Jouez la solidarité. Aujourd’hui on a le référé d’expulsion. Depuis hier soir minuit, on esten situation pour intervenir. Là ça parlemente mais il faut partir,parce que si ce n’est pas possible, ça va devenir musclé. Il ne faut pas faire ça,ça ne sert à rien. Avant que ça ne devienne musclé,l’aire elle est ouverte, il faut y aller. Je vais demander les CRS. Ce n’est pas la peineça coûte trop cher. Non, pas du tout. Dimanche,on n’est plus là. Ce qu’ils font,c’est qu’ils connaissent la loi, ils négocient, ils utilisentles dispositifs nécessaires pour rester là 15 jours. La loi est tombée, ça parlementepour essayer d’obtenir un jour ou deux jours de plus. S’ils ne partent pas ?- On appellera les CRS. C’est rageantd’en arriver à l’extrême. L’intransigeance du maire et la présencede la police vont finir par payer. Deux heures plus tard,les premières caravanes se mettent en mouvement. Les caravanes partent,ça part aussi de ce côté. Après trois semaines de bataille,c’est la délivrance pour Christophe. Même ceux du fond, ils s’en vont. Ça me soulage de les voir partir. La difficulté c’estqu’on ne sait pas où ils partent. On joue au chat et à la souris Un jeu du chat et de la sourisauquel nous nous sommes prêtés. Pour tenter de comprendrecomment les gitans s’installentsur des parkings privés, nous suivonsl’une des caravanes du groupe, mais nous sommes vite repérés et arrivés à ce carrefour, cette camionnette blancheva tenter de nous barrer la route en faisant mine de tomberen panne juste devant nous laissant ainsila caravane prendre le large. Des voitures venant en face,impossible de doubler la camionnette. Quelques minutes plus tard, aux portes de Montpellier, nous réussissonsà rattraper la caravane. Le petit groupe s’installeà nouveau sans autorisation sur le parkingde cette usine désaffectée. Notre arrivée sur les lieuxn’est pas la bienvenue. On espère qu’on varester quelques semaines ici. C’est une usinequi ne fonctionne pas ? Aussitôt arrivée,l’installation commence, un rituel immuable. Caler les caravanes,sortir le matériel de fortune pour raccorder le campementen eau et en électricité. Vous allez faire commentpour l’eau et l’électricité ? On va trouver. Effectivement,quelques minutes plus tard. Quelques tours de clé à moletteet l’eau jailli de terre. Pour l’électricité, les gitans vont sebrancher sur l’armoire électrique voisine. C’est toi le spécialiste ?- Tout le monde sait faire ça. Des gants isolantset un simple tournevis suffisent. Une manipulation risquée. Quelques joursaprès le tournage de cette séquence, à quelques kilomètres de là,deux gitans ont été gravement brûlés dans les mêmes circonstances. Pour notre groupede voyageurs, après 30 minutes de bricolage, les caravanes sont alimentéesen eau et en électricité. Le tout aux fraisde l’entreprise voisine. Ça ne vous gêne pas de volerde l’électricité comme ça ? Deux jours plus tard, ces famillesont finalement trouvé un accord avec la mairie de Montpellier pour allers’installer sur un terrain communal. Le maire de Pérols, lui,ne veut surtout pas les voir revenir sur la zone commerciale. Il vient d’ordonnerla destruction de ce parking désaffecté prisé des voyageurs. L’objectif,c’est d’arrivé à soulever le goudron de façon à rendre le parkinginaccessible qui ne soit pas carrossable. D’accord,il n’y a pas de souci. C’est une solution radicale. Oui,il n’y a pas d’autres solutions. On vient de vivre 15 jours avec une invasion sur ce parking. Bilan, il y ades commerçants très affectés. On monte d’un cran dans la défensede ce territoire. Dans le centre de la France,en banlieue de Montluçon, c’est un grand jourpour le rappeur et Henock Cortès. Il organise une fête gitane pour célébrerla naissance de sa fille. On a pris un peu de canards,on a pris des merguez, des saucisses,on a encore de grosses poules. Pour faire la broche ce soir. Tu as 13 ou 14 litresd’alcool de Jack Daniels, sans compter la vodka, le Ricard,il y a de quoi se faire plaisir ce soir. Il n’y a rien de volé. Comme tu le vois,rien n’est volé. Henock,comme beaucoup de gens du voyage, vit de petits boulots et du RSA. Pour financer la fête de Cassiopée,tous ses cousins ont participé. Pour combien il y en a ?- 600 euros en tout. C’est quand mêmeune grosse somme. C’est pour la naissance d’une petite, on n’a pas des petits tous les jours,c’est une grosse somme ou et non. On est beaucoup, il faut le dire. On économise un peu,on a tous un peu d’argent de côté. Vous voyez, comme vous. Selon Henock dans le caddie,tout juste de quoi rassasier les 40 personnesattendues ce soir. Malgré la générositéde sa famille, le budget est serré,chaque euro compte. À chaque foistu fais exprès ? Chaque fois il fait ça. Idiot. Tu le fais à chaque fois ! Ne rigole pas !C’était 20 euros. On a perdu une bouteille. Avant la naissance de Cassiopée,Henock était un habitué des gardes à vue pour des affairesde vol ou de drogue. Aujourd’hui, le pèrede famille dit s’être rangé, il continue malgré tout de prendrecertaines libertés avec la loi. Je n’ai pas le permis, je conduisdepuis l’âge de 15 ans Ce n’est pas gênantde conduire sans permis ? Si, parce que si tu fais un accident,tu perds tout. Je me suis occupé de moi et je vais le passer cet hiver. J’ai eu ma petiteet depuis que je l’ai, je change. Écoute ça,tu va voir ! Malgré ses propos Hénockne semble pas avoir conscience que conduire sans permis met en danger la viedes autres usagers de la route. Le rappeur n’a pas le budgetpour louer une salle communale. Alors il a trouvéune solution gratuite. Le temps d’une soirée,il va squatter un hangar abandonné, perdu en pleine campagne. Henock a déjà commencéà installer le mobilier. Deux de ses cousinssont là pour l’aider. Reste la question du ménage. Pour le rappeur gitan,la répartition des tâches est assez claire. Je ne veux pas passer le balai.- Pourquoi ? Je ne suis pas une femme,j’ai une femme et je passe le balais ? Je n’ai pas été élevé comme ça. Je n’ai jamais balayé de ma vie. J’ai l’habitudeque ma mère fasse toujours tout, que ma femme fasse toujours tout. C’est propreà la communauté du voyage ? Oui, c’est vrai. Fidèle à la tradition gitane,Henock se contentera de déplacer quelques meubles. Quelques heures plus tard,le hangar est prêt à accueillir la famille du rappeurqui arrive au compte-gouttes. Henockassigne à chacun sa mission. La plus importantepour une fête gitane réussit, préparer un beau barbecue. Chez nous,on appelle ça du retcha. Tu as de vrais spécialistesde la préparation. Ce n’est pas nousqui arrivons à faire quelque chose. Le spécialiste,c’est David Lopez, le patriarche du clanet doyen de la soirée. C’est la technique gitane,on appelle ça chez nous g’piza. C’est-à-dire ? C’est la broche. Je ne suis pas spécialiste,tout le monde aime bien. Oui, c’est moi le plus ancien ici, malgré queje ne suis pas trop vieux. Chez les gitans, le respect des anciensest une valeur très importante, car ils sont garantsde la cohésion du clan et des traditionscomme celle de se marier et de faire des enfants très jeunes. Combien de petits enfants ?- Dix. Dix petits enfants ?- À 45 ans. Je n’ai pas fait exprès. Vous étiez grand-père à quel âge ? 36 ans. Chez nous,quand les enfants se marient, d’entrée ils veulent avoir un bébé, ils n’attendent pasde dire qu’on va profiter. Ils veulent un enfant. C’est comme ça. Pour fêter la naissance de la filled’Henock, les fameux Lopez, les célèbres gitans du Webont fait le déplacement. Ce soir, pas de guerre des gangs, ils sontlà pour célébrer le clan qui s’agrandit. L’ambiance est bon enfant, mais les Lopez du 63tiennent quand même à nous montrerleur impressionnante bague, un des signesde reconnaissance du clan. Chez vous,vous avez des alliances aux doigts. Nous notre alliance,c’est familial. On représentetoute la famille Lopez. Chez nous les Lopez,on n’est pas agressif, mais si on nous cherche,on est là pour dégainer. Mais ce soir,les seules victimes des Lopez, ce sont les canards cuits à la broche. Dans une fêtegitane traditionnelle, le concert de guitareest un incontournable. Par amitié pour Henocket sa famille, Franck Marcou, musicien professionnel, est venugracieusement de Montpellier. Pour Franck, gitan sédentarisédepuis plusieurs générations, la musique représente bien plusqu’un simple divertissement. Le gitan est néavec une guitare à la main, et dès qu’il n’a plus sa guitare,on ne le veut plus dans sa maison. Ça, c’est notre clé. Il y a les clés du paradiset les clés pour s’intégrer. La guitare,c’est fait pour s’intégrer dans le monde. Ce soir,tout le clan Cortès Lopez est réuni. La petite Cassiopéeest officiellement accueillie dans la famille gitane. On est en famille,c’est déjà une grosse réussite. Quoi qu’il arrive,on est heureux, on est ensemble. En région parisienne,Rolando et sa famille occupent ce parkingdésaffecté depuis plus d’un mois. Mais ce matin,comme il le redoutait, la gendarmerie estsur place pour les expulser. Les gendarmes emploientune curieuse méthode. Alors qu’ils veulentles faire partir, ils les empêchentde sortir avec leurs fourgons. La gendarmerienous séquestre depuis hier. Rolando faitune tentative pour sortir. Il va au contactdes forces de l’ordre. Approchez les enfants, bonjour. Bonjour Monsieur. On veut sortir.- Vous avez une sortie là-bas. Nous on est là pour uneraison, parce qu’il n’y a pas de terrain. On n’a rien, tant que vousresterez ici, on ne partira pas, vous pensezque ça nous met la pression. Quelques minutes plus tard,l’un des gitans se plaint. Un gendarme aurait menacé sa sœuralors qu’elle le prenait en photo. La discussions’envenime et très vite, le souvenirdes persécutions nazies resurgit. C’est à lui de se calmer.Qu’il reste dans le camion. Ce n’est pas un homme. On veut une place,c’est impossible. On veutun terrain assez plat. On se met dans les usinesprivées, mais ça ne marche pas. Thérèse, la femme de Rolando,est révoltée. On dirait qu’on n’est pas Français,on ne l’est peut-être pas. Ils ont peur de nousavec nos caravanes. La France a dit égalité, fraternité,il n’y en a pas pour nous. On est des êtres humains, pas des bêtes,ils nous prennent moins que des bêtes, un chien, on va faire attention,on leur donne à manger. Nous non. Reste tranquille. Trois jours plus tard, la gendarmeriea finalement levé son blocus. Contrairementà celui de Montpellier, ce campement ne cause que très peude nuisances et la mairie ferme les yeux. Mais certains élussont moins compréhensifs. À Bussy-Saint-Georges,en région parisienne, Chantal Brunel poursuit une politique sans concessionà l’égard des gens du voyage. Depuis des années, la villeaurait investi plus d’un million d’euros pour barrer la route aux caravanes. Des mesures scandaleusespour le rappeur et Henock Cortès. Un million et demipour nous empêcher. Pourquoi ne pas dépenser un millionet demi pour nous construire une place pour pouvoir nous installeret te mettre dans les règles ? La maire s’était expriméeil y a quelques mois sur ce sujet. Ses proposavaient fait bondir le rappeur. Les gens du voyageposent les problèmes suivants utilisation de l’eau,de l’électricité de façon sauvage. Nous avonsdes problèmes de mendicité, des problèmesde propreté de la ville. Ce sont des proposqui sont insoutenables et qui condamnenttoute ma communauté. Ça veut dire clairement, qu’elle ne veut pas de gitanset de voyageurs dans sa commune. Chantal Brunela néanmoins accepté de recevoirle rappeur dans sa mairie; Henock veut la mettreface à ses responsabilités. Venez, bonjour monsieur. Bonjour madame,je vous remercie de me recevoir. On voit le drapeau françaisderrière l’égalité, fraternité, vous connaissez ces valeurs ? Tout à fait. Pensez-vous que pour nous, les valeurs de la Républiquesont respectées ? Envisagez-vous quelque chose ? Honnêtement. Il y a des d’airesd’accueil tout près d’ici. Nous, aujourd’hui,on est dans la légalité. Henocka raison de la contredire, la mairie ne respecte pas la loi. Bussy-Saint-Georges devrait être dotéd’une aire d’accueil de 40 places, il n’en existe aucune. La maire cherche à se justifier. Il y a une ville qui s’appelle Lagnyqui fait 23 000 habitants. J’en fais 25 000,on m’en demande plus qu’à Lagny. Ce n’est pas en fonction de ça,la ville doit faire une place. La commune avecplus de 5000 habitants doit se faire une place. Je n’en doute pas que vous êtes d’une générositéfolle envers les sédentaires. Là où je trouve qu’on est moins,c’est envers ma communauté madame. Écoutez monsieur, en conclusion, je vous disque je respecterai bien sûr la loi et qu’on va travaillerà respecter la loi. Vous avez un délai ?Faites-moi rêver, madame. Je ne sais pas. Je pense qu’il faut six à huit moispour faire quelque chose. Soyez la première maireenvers ma communauté, à faire respecterles valeurs de la République. Merci.- Merci de m’avoir reçu, au plaisir. Henock repart avec une belle promesse,mais conserve de sérieux doutes. Satisfait de votre rencontre ? Je te le dirai dans quelques moissi elle tient ses engagements. Elle a dit qu’elle ferait une place. Je serais satisfait si à Bussy-Saint-Georgesj’obtiens une place désignée. Je serais satisfait quand toutes lesmairies auront une place à donner. Ce n’est pas une demande queje fais à la France, c’est une loi. Je ne l’ai pas inventée,ce sont eux, alors il faut respecter,c’est tout ce qu’on demande. À Pérols, les commerçantspensaient s’être débarrassés définitivement de leur problème. On m’envoie un message,je suis devant les gitans arrivent. Ils ont été trop optimistes. Trois moisaprès l’occupation de leur parking une trentaine de caravanesvient d’être repérée à proximité de la zone commerciale. Il sait quesi les caravanes arrivent à s’installer, la procédure pour les faire partir prendra de nouveauplusieurs semaines. Il est prêt à tout pour faire barrageaux gitans et à leurs caravanes. Il y a la police ?Tu en as vu passer en caravane? Oui, là-bas, OK. Oui, je le vois,je vois une caravane. Il s’en vont. Ils sont partis ? Fausse alerte pour cette fois. Le problème c’est qu’on vaconstamment être obligé d’être vigilant, de mettre nos voituresà droite à gauche pour essayer de bloquer au casoù, on ne peut pas continuer comme ça. Les gitans, un grouped’une trentaine de caravanes ont cette fois-ci jeté leur dévolusur le parc d’exposition, juste à la sortie de Pérols. Un stationnement illégal,une histoire sans fin. Après 60 ans de cette vieà jouer à cache-cache, Rolando a enviede poser ses valises. Il a repéré un terrainqui appartient à la mairie avec un mobil homeabandonné depuis des années qu’il rêve de retaper. Un mobil home ici. Ça serait chez moi,je pourrais être tranquille. Regardez, il n’y a pas de maison,il n’y a pas de bruit. Le soir, on dort.Regardez comme c’est joli. À mon âge, ça me plairaitparce que c’est joli, c’est calme. Pour l’instant,la mairie n’a pas donné l’autorisation à Rolandode s’installer sur ce terrain. Ce soir,il dormira dans sa caravane, sur le parkingqu’il occupe depuis quatre mois.

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