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Qui est le mari de Nathalie Corre en couple ?


À 47 ans,durant la journée, Marie-Ange est toujours fixée devantson petit ordinateur quoi qu’elle fasse. Depuis des mois, elle entretientune relation amoureuse sur Internet avec un jeune hommeâgé de 24 ans, vivant en Tunisie. Arrête,tu vas me faire pleurer. Il se prénomme,Nejmeddine. Leur relation virtuelledure depuis neuf mois et Marie-Ange a décidé de le rencontrerpour la première fois dans son pays. C’est un conte de fées puisque chaque foisque j’en parle, j’ai des frissons. Marie-Ange est tellement amoureuseet sûre de ces sentiments qu’elle a déjà pris la décision de semarier avec lui dans quelques mois. Une aventure qui laisseperplexe beaucoup de ses amis. Tu pars dans un truc…- C’est absurde. Pour moi,ce n’est pas clair ça. La plus inquiète,c’est sa meilleure amie, Victoire. Soucieuse, elle a décidéelle aussi de faire partie du voyage pour se faire son opinionsur le jeune homme. Sa principale crainte est claire. S’il veut se marier avec Marie-Ange,c’est pour venir s’installer en France. Toutes ces mises en garde ne semblent pasatteindre Marie-Ange qui est sûre d’elle. Tu es sûre de toi ?- Oui. Sûre ?- Oui. C’est sur un nuage,une fois arrivé là-bas, qu’elle va pouvoir découvrirNejmeddine en vrai. Tu es très belle. Il sera surveillé par Victoire, qui n’aqu’une hantise, s’assurer de sa sincérité et que Marie-Angene se fasse pas duper. Je suis tombée amoureused’un Tunisien sur Internet. 20 ans nous sépare. J’ai décidé de l’épouser. Avec moi, j’emmène ma meilleure amie,Victoire, qui doute de ses sentiments. Elle est tombée amoureuse d’un jeunehomme sur Internet qui vit en Tunisie. Ils ont envisagé de se marier et moi j’ai très peurqu’elle se fasse avoir. Elle est amoureusecomme ça par Internet. C’est vraimenttrès étonnant pour moi. Je suis amoureux d’elle, mais je saisque son entourage doute de ma sincérité. Aubin, lui, doit se préparerà un autre événement de taille. Il sera bientôt papa d’une petitefille avec Ludivine, sa compagne. Pour lui, c’est un bouleversementqui le met déjà dans tous ses états. C’est devenu une obsessionpour lui au quotidien. Il a tout pris en main. Pas question qu’elle mangeune salade sans la désinfecter avant. Tu as mis de la javel ?- Oui. Quand on prescrit un médicamentpour Ludivine, Aubin le veut aussi. Vous vouliez de l’homéopathie ? Ça accélère ?- Ça accélère, ça déstresse. Je peux le prendre ? Parce que je suis stressé, tendu. Le soir, j’ai du mal à dormir. Son comportement ressemblede plus en plus à une couvade. Pour sa famille, son ventre grossissaiten même temps que celui de Ludivine. En quelques semaines,il a rapidement pris près de dix kilos. J’ai l’impressionqu’il est un peu enceinte à ma place. C’est lui qui a eutous les symptômes. Je n’en ai pas eude toute ma grossesse. Aubin est incapablede se contrôler et un rien, le stress. Il a voulu visiter la maternité pour voirles lieux avant la naissance de sa fille. Sauf que l’ambiance icine le rassure pas trop. Ici, on peut aussi accoucher,mais c’est sans péri ici. Là, il y a une dame qui accouche.- A priori, oui. Sans péridurale peut-être,ou avec, je ne sais pas. En général, c’était fortcomme ça ou ça dépend ? Elle a l’air de souffrir. L’accouchement sera chose compliquée pourAubin qui aura de mal à garder son calme. Ne lâche pas. Tire ! Cris si tu veux. Au point d’êtreau bord du malaise. Je vais être papa pourla première fois de ma vie. J’y pense tous les jours.C’est devenu une obsession. Il me tarde de la voir,mais j’ai peur que ça se passe mal. La question est s’il vasupporter de me voir souffrir. Il a peur de ne pas êtreà 100 % là pendant l’accouchement. Il a peur de ne pas supporter. De nature, il est angoissé. Le moindre petit problème, ça prenddes proportions importantes chez lui. Il dit qu’il va couper le cordon,mais Aubin ne coupera pas le cordon. Non, je suis persuadée. Il n’aura pas le courage. Non. Nous sommes dans un petitvillage non loin de Limoges. C’est ici, dans cette HLM, que vit seuleMarie-Ange avec sa petite chienne, Donka. Qu’est-ce que tu veux, Donka ? Tiens, regarde. À 47 ans et sans emploi,les journées sont longues pour elle. Salut, Jolibois !À bientôt. Deux fois mariée, elle a quatre enfantsâgés de 9 à 24 ans, vivant chez leur papa. Il y a neuf mois, sa vie a été bouleverséepar une rencontre faite sur Internet. Tous les matins,après son réveil, Marie-Ange n’attend qu’une chose,pouvoir se connecter à Internet et discuter avec l’homme qu’elle arencontré et dont elle est amoureuse. C’est la première choseque je fais le matin. Je vais voir dansma boîte mail si j’ai un message. Si j’ai quelque chose. C’est mon quotidien maintenant. Je ne pourrais pasconcevoir qu’il ne soit pas là. Ce n’est pas possible. Pour le moment, elle n’a parlé à personnede cette relation amoureuse virtuelle. Si elle garde le secret,c’est à cause de la différence d’âge. L’homme qu’elle a rencontré, le voici. Il se nomme Nejmeddine,il est tunisien et il a 24 ans. Bonjour, toi ! Ça va ? Tu es belle toi.- Merci ! Mon cœur, tu es belle. Je suis belle ? Qu’est-ce qui t’a plu chez moi ? Tu m’as donnéle courage d’avancer, le courage d’aller loin,d’aller toucher mes rêves. En plus, tu es gentille. Moi, chez toi,ce qui m’a plu, c’est toi. Tu me manques.- Toi aussi, tu me manques. C’est long quand même. Je te dis à plus tard. Une fois la webcam coupée, Marie-Ange et Nejmeddine vont rester encontact en permanence par chat interposé. C’est dur parce que moi après,je me retrouve toute seule. Je rumine, je regarde la téléou alors, je lui laisse des messages. Effectivement,durant toute la journée, Marie-Ange ne va cesserde lui envoyer des messages. Elle ne l’a encorejamais rencontrée. Elle a donc décidé de partir en Tunisiepour enfin le voir en chair et en os. Parce que pour elle,c’est clair, c’est l’homme de sa vie. Elle envisage même déjàde se marier avec lui. Avant de partir, elle va en parler avecdes amis proches vivant dans la région, Gaëtan et Ingrid,accompagnés de leur fille Marion. Ça va ?- Ça va. En forme ? Ils ne sont pas du toutau courant de cette histoire. Marie-Ange va tout leur dévoiler.Autant dire qu’ils vont tomber de haut. Quoi de neuf ? Depuis le mois de novembre,l’année dernière. J’ai rencontréquelqu’un sur Internet. Ok ! Ça fait un grand coup au cœur.- Comme un coup de foudre ? Ce n’est pas un coup de foudre. On ne peut pas l’expliquer. C’est venu comme ça. Ça ne te fait pas peur ?- Pas du tout. Depuis combiende temps, vous discutez ? Depuis le 8 novembre 2010à 19h 30 exactement. Tu maîtrises même l’heure et tout.- Oui. Tu as les secondes ? Il aura 25 ans au mois d’août. Il n’a pas mon âge, le mari.- Oui, mais je m’en fiche. Moi, je ne regarde pas l’âge. L’âge, je m’en fiche.- Tu comptes le voir quand ? Je prends l’avionpour la Tunisie. C’est un Tunisienton nouveau chéri ? Oui. J’adore la Tunisie. Ça va aller jusqu’où ?- Jusqu’au mariage. Tu pars dans un truc…- C’est absurde. C’est absurde.- Pour moi, ce n’est pas clair. Oui, j’accepte. Tu le connais à peineet tu pars d’un coup. Je pars d’un coup. C’est un peu rapide quand même. Je ne trouve pas,au contraire. Comprends-la,elle s’inquiète pour toi. Oui, mais je suis contenteen même temps Tu n’as peur qu’il se marie juste pourles papiers et pouvoir venir en France ? J’en ai marre qu’on me disetout le temps ” Tu n’as pas peur.” C’est normal qu’on s’inquiète. J’en ai marre qu’on me dise,” Tu n’as pas peur.” Non, je n’ai pas peur. J’y vais, je fonce. On m’a averti, j’ai des gensqui m’ont dit de faire attention, ça peut être un mariage blancou un mariage gris pour les papiers parce que c’est un étranger. Non, je ne veux pas savoir. C’est mon cœur qui parle,c’est maintenant. C’est la première foisque je te vois parler ainsi. Si tu as des sentimentscomme ça, c’est impressionnant. Pour un mec comme moi qui te connaît,elle me fait tomber des nues. C’est ça ton mont blanc. Mets-toi à ma Marie-Ange. Au moins, je vois que… Je m’intéresse à toi.Tu restes mon amie. Maintenant après,c’est à toi de savoir si vraiment… C’est la bonne personne. Gaétan et Ingrid ne sont pasles seules mises au courant. La meilleure amie de Marie-Ange,Victoire a été mise au courant. Elle habite à Annecy et elle est toutaussi inquiète concernant cette histoire à tel point qu’elle a décidéde partir avec elle en Tunisie pour être certainedes intentions de Nejmeddine. Allô !- Oui, ma Loulou. Ça va ?- Tu es prête ? Moi, toujours.- Ta valise est prête ? Ma valise est presque prête. Pas tout à fait ?- Bientôt. J’ai encore deuxou trois trucs à mettre. OK, je suis prête pourte rejoindre après. Oui.- Pour te voir. C’est pareil pour moi.- Ça va être des grosses larmes. Je le sens,des grosses larmes. Non.- Bien, je te laisse. Ça marche.- Je te fais de gros bisous. OK, ça marche.- À demain, bisou. Gros bisou. Voilà. La voici, Victoire. Elle doute de cette histoire d’amour. Pour elle, c’est sûr, Nejmeddine veut épouserMarie-Ange pour un but bien précis. Si cet homme veutse marier avec Marie-Ange, c’est tout simplement pour ça, pour les papiers,pour venir s’installer en France. Dans le sud de la France,du haut de ses 26 ans, Aubin se prépare difficilementà vivre un événement majeur. Dans quelques semaines,il va devenir papa et c’est devenuune véritable obsession pour lui. Il est éboueur et harcèle de questionsSamir, son collègue, qui a quatre enfants. Ce qui terrorise le plus Aubin,c’est l’accouchement. Quand elle a eu ses contractions,tu as réagi comment ? Je l’ai emmené vite à l’hôpital,puis ça a commencé à démarrer. Ça a duré peut-êtredeux ou trois heures. L’accouchement, c’est une chose, maisAubin tient à couper le cordon ombilical, même si ce gestele terrorise au plus haut point. Je souhaite couper le cordon. Tu peux le faire.- Oui. Pouvoir séparer la liaison entrela maman et la petite. Ça me tient à cœur, mais est-ce queje vais y arriver avec tout ce sang ? C’est mou, c’est dur,ça se coupe facilement ? Oui, facilement. C’est long, c’est court ? Oui, c’est long, mais pas trop. Je sectionne au ventre du bébéet au ventre de la maman aussi ? Oui.- Je le coupe en deux fois ? Non, tu le coupes en une fois. Le bout qui reste après.C’est coupé à ras du nombril ? Non, non. Ce n’est pas coupéà ras du nombril. Ils mettent une seconde,ils le laissent et il sèche. Après, tu nettoies tousles jours et ça fait le reste. Ça va le faire. Il est très angoissé. Plus les jours passent,plus il arrive et plus, il s’angoisse. Il a du mal à dormir, il n’arrête pas, il ne vit pas beaucoup. Là, en ce moment,il est perturbé. Il y a des fois oùje fais des crises d’angoisse. J’espère ne pas en faire. S’il m’arrivait,je vais me calmer tout seul sans les montrer à Ludivine qui, elle,va être déjà beaucoup angoissée. Ça va ? Ça va et toi ?- Tu as fini tard aujourd’hui. Ludivine a 24 ans. Ils vivent ensembledepuis près de six ans. Leur histoire dure depuisqu’elle avait quatorze ans. Aubin n’est pas seulementinquiet auprès de ses collègues. Une fois à la maison, il surveillesa compagne pour tout, de peur qu’il arrivequelque chose de mal au bébé. Autant dire que les menussont inspectés de près. Qu’est-ce qu’on mange ? J’avais prévu une tarte à latomate, une salade composée. Lave-la bien la salade. Oui, t’inquiète. Bien, laver la salade de peurd’attraper la toxoplasmose. Tu as mis de la javel ? Oui.- Bon, ça va. Fais gaffe,ce serait bête de l’attraper à la fin. Ne t’inquiète pas.Je n’en mange pas si je n’en mets pas. J’ai l’impressiond’être un peu sa fille. Il surveille un peutout ce que je fais. C’est pour mon bien-êtreet aussi celui de la petite. Comme c’est notre premier bébé, on veutabsolument que tout aille pour le mieux. Il fait attentionà ce que je mange. Là, en ce moment,il ne veut plus que je conduise. Il dit que c’est un peudangereux en fin de grossesse. Cet après midi, elle a une dernièreconsultation avant l’accouchement pour vérifier si tout va bien. Aubin sera évidemment là. Il tient à visiter les lieux avantla naissance de sa fille. Il ne l’a pas encore fait jusqu’à présent,une raison de plus de s’inquiéter. Je lui ai demandé comment çase passait, qu’on nous fasse visiter. Là où on se met et tout. Normalement, c’est une dernière.On verra ça. Si je me mets derrière toi. On va dormir là-bas le premier soir.- Ça aussi, j’ai pensé à leur demander. Autant le prochain hôtel. Comme on dit, ça change la vie. Elle est trop belle dessus. Aubin est très timidepour le moment vis-à-vis de sa fille. C’est à peine s’il ose toucher le ventrede Ludivine, de peur de la déranger. Je ne veux pas trop lui toucherle ventre en journée aussi. Quand elle dort, ça la réveille. C’est là où je vais mettre ma main, Quand ça la réveille,elle mettra un coup de pied. Là où j’ai ma main alors. je pense peut-être qu’elle abesoin de sentir son père. Ludivine accouchera ici, à l’hôpital deSalon-de-Provence dans quelques semaines. C’est ici qu’elle va passer la visitemédicale avant la naissance de leur fille. C’est la toute dernière. Oui, la dernière visite. La prochaine fois qu’on sera ici,on repartira à trois. Bonjour !- Bonjour. Ça va ?- Ça va très bien. Ils vont être reçus par Florence, qui vavérifier les battements de cœur du bébé. Une chose qui inquièteénormément Aubin. Il a ralenti par rapport l’enfant ? Au début,ça faisait autre chose. Regardez. Il bat normalement. C’est dans les normes,entre 120 et 160. Verdict,tout se présente bien pour le moment. Devant la sage-femme, c’est Aubinqui pose l’essentiel des questions. Ludivine va elle,garder le silence. Le col a un petit peu bougé. À partir de maintenant,on va faire un peu de marche, tout ça. Oui, ce que vous voulez. Déjà 37 semaines, c’est le momentde profiter, vous ne risquez rien. Si ce n’est d’accoucher. Il faut y aller. Le bébé maintenant,il est bien formé ? 37 semaines,c’est bien pour un premier. Ma crainte, c’était qu’ilne bouge pas, mais ça va. Depuis des semaines, il y a une chose quiobsède Aubin et qui l’empêche de dormir. c’est de devoir couperlui-même le cordon. Je souhaiterais couper le cordon. D’accord !- J’espère y arriver. Ça me tient à cœur. Le but, c’est de rester derrière elleet de l’aider le plus possible. Puis du coup, d’arriverà couper le cordon et tout. Si vous avez tenu tout ce cap,vous arriverez à le couper. Si je m’évanouis,vous me prenez en charge. Vous allez me laisser ?- Non ! On a déjà le bébé et la maman, le papa, il ne faut pasqu’il tombe dans les pommes. Florence prescrit un traitement à Ludivinepour se détendre avant l’accouchement. Vous vouliez de l’homéopathiepour préparer l’accouchement ? Ça accélère ou … ? Ça accélère,ça déstresse, ça dépend. Un traitement qui va immédiatementintéresser Aubin pour lui-même. Je peux le prendre ?- Oui. Parce que comme je suis stressée,tendu, le soir, j’ai du mal à dormir. Après, j’ai plein de questionsqui me trottent dans la tête. Surtout de l’angoisse. Tous les deux,cinq granules le soir, on a le dodo. Comme ça, on dormira bien.- Oui, vous dormirez bien. J’ai l’impression qu’il est un peuenceinte à ma place. C’est lui qui a eu tous les symptômes.Je n’en ai pas eu de toute ma grossesse. Pas des nausées,ni des vomissements. Près de Limoges, à 47 ans,Marie-Ange s’apprête à partir en Tunisie pour rencontrercelui qu’elle aime. Un jeune homme de 24 ans, Nejmeddinequ’elle a rencontré sur Internet. Elle n’a qu’une envie, se marier avec lui,ce qui inquiète beaucoup son entourage, notamment sa meilleure amie,qui fera le voyage avec elle. Victoire est sûre qu’il veut se marierpour avoir les papiers et vivre en France. Marie-Ange la comprend. Elle n’hésite pasà en parler avec Nejmeddine. Gaëtan et Ingrid et Marion sont partis,donc, on a discuté un petit peu. Oui.- Puis… ils ont des petites appréhensions,ce qui est tout à fait normal. L’important, c’est notre histoire. C’est notre schéma. On va aller jusqu’au bout. Je vais me battrecontre tout pour toi. Arrête, tu vas me faire pleurer. Il y a Victoire aussi. Elle aussi, tu vas la voirpour la première fois. Oui ! Victoire, elle a un caractère bien… Bien trempé, comme on diten France, elle a du caractère. On va en parler. Voilà, oui. On va profiter de nos moments ensemble. Voilà, que tout le monde fasseconnaissance de tout le monde. C’est ça le but. Le départ pour la Tunisieest pour demain. Marie-Ange fait sa valise sous les yeuxde Nejmeddine par webcam interposée. J’emmène celle-là ? Oui, c’est ça que j’attends moi. Voilà ! Noire ? Oui, c’est ça. La noire. La blanche. La blanche ? C’est avec un très grand décolleté. C’est bien. J’aime les décolletés, je suis content. Oui, j’en ai d’autres. Non, pas celle-là. Pourquoi ? Celle-là, non. Tu la détruis celle-là. Non, je ne la détruis pas. Voilà, je pose toutdedans et je la ferme. Voilà, ma valise est fermée. Bisous, je t’aime. Je t’aime toi.- Je t’aime toi. Bisous mon cœur.- Je te dis à plus tard. c’est quelque chosequi est tellement fort… quand on est en contacttous les deux par webcam. On n’a même pasbesoin de se parler. Rien qu’en se regardant,on s’est compris. On va dire la même chose. C’est fusionnel. Ce sont des frissons tout le temps. Il ne faut pas que je craque,ce n’est pas possible. Depuis neuf mois, Marie-Angecommunique avec Nejmeddine par internet. Pour la première fois, elle vale rencontrer en vrai, demain. Je vais me retrouver avec lui. C’est quelque choseque j’attends depuis. Je pense que demain, ça vaêtre une grosse émotion. Le lendemain,c’est à Paris, à l’aéroport d’Orly, que Marie-Ange retrouve Victoire,qui va l’accompagner pour ce voyage. Mon petit cœur.- Ça y est, tu es prête ? Ça va ? Pas trop stressée ? Non, tant que je neserai pas dans l’avion. Victoire ne partage pas l’enthousiasmede Marie-Ange pour cette histoire. Elle ne veut pasêtre une rabat-joie. Elle a donc décidé pour le momentde ne pas faire de critique. Tunis.- Tu es sûre de toi ? Oui.- Sûre ? Oui. Une fois qu’on est dedans,on ne descend plus. Je ne descends pas. Une heure et demie plus tard,les deux amies atterrissent à Tunis. Nejmeddine est devant l’entrée principaleaccompagné par Slim, l’un de ses amis. Tu m’as manqué. Tu m’attends depuis ? Je suis là. Tu es beau comme ça. Tu en penses quoi ? Tu es très belle. Au naturel.Ça te va alors. Tu es vraiment très belle. Tu es très belle. Je suis très belle.- Oui. Tu m’as manqué toi. Non. Des roses ! Marie-Ange est heureuse. Nejmeddine semble comblertoutes ces attentes. Victoire reste en retraitet l’observe d’un œil très critique. Je me suis dit à mon avis,il a dû louper sa carrière d’acteur. Sincèrement, c’est vrai.Je ne sais pas. Il est gentil, mais je trouvequ’il en fait peut-être un petit peu trop. De son côté, Aubin va devenir papa pourla première fois et il est tout excité. Autant, la future maman, est calme,autant lui n’arrive plus à tenir. Il veut s’occuper de tout etveut assister à l’accouchement, même si cela le terrifieénormément. On va visiter la maternité ?- Oui. Aubin le voulaitdepuis longtemps. Pour se rassurer, il voudrait voirles lieux avant l’accouchement. C’est ici que le papa mettrases petites chaussures, sa petite blouse.- Ok. Si à un moment, vous sortez pour voirla famille, donner des nouvelles, vous remettez tout. D’accord ?- Ok. Aubin pensait pouvoirvisiter les locaux au calme. Sauf qu’il va très vite êtreplongé dans l’ambiance. Une autre salle d’accouchement,comme celle de tout à l’heure. Ici, on peut aussi accoucher,mais c’est sans péri. Là, il y a une dame qui accouche.- A priori, oui. Sans périduralepeut être, ou avec. D’accord ! Rien que d’entendre déjà je voisque la dame a l’air de souffrir un peu. Elle aura besoin de vous. Comment y arriver et tout,c’est ça qui me stresse un peu. La première chose que j’ai faite,j’ai regardé Aubin, Je l’ai vu paniquer. Il ne disait rien au début,il s’est un peu décomposé. Il avait un petit peules larmes aux yeux. Il s’est dit, ” Mais mon Dieu,c’est ce qui va t’arriver. “ Ça m’a un peu angoisséede le voir stressé. C’est là le souci. S’il va arriver être à 100 %le jour de l’accouchement. Ça peut vous aiderà vous détendre. Elle a l’air de souffrir quand même. Après, on ne sait pascomment on les met les bébés. S’il est à droite, à gaucheoù vous nous avez dit. En général, c’était fortcomme ça ou ça dépend ? Ça dépend de vous. On verra. Bonjour.- Vous allez bien ? Depuis des mois, Aubin ne pense qu’aufutur accouchement et ne vit que pour ça, à tel point que sa famille pense qu’ilprend du poids à la fois que Ludivine. Il a pris dix kilos depuis le débutde la grossesse de sa compagne. Aubin a pris combien de kilos ?- Deux ! Non, Aubin, ne mens pas. Combien ?- Je ne sais pas. Ça vous regarde s’il a pris du poids ?- Neuf ! Aubin, il va accoucher bientôt.- Non, ça va. Là, je me rends compte qu’il fait le mêmepoids qu’elle, alors qu’elle est enceinte. Je fais moins.- Non. Tu fais moins de trois qu’elle.- 300 grammes de moins. Il a pris du poids, mais s’est mis aussià avoir des envies de femme enceinte. Souvent, depuis que je suisenceinte, il ramène des fraises. Je demande pourquoi,il dit qu’il en a envie. Avant, il ne le faisait pas. On fait le même poids et il a prisdix kilos depuis que je suis enceinte. Il a le ventrequi commence à s’arrondir. On dirait quec’est lui qui est enceinte. Il va bien s’occuper de sa petite. Oui ! Il va s’en occuper. Il va être chiant, je vous le dis. Non ! Je suis chiant ? Il ne faut pas te laisser faire. C’est vrai ça, il va être chiant. Ne te laisse pas faire,c’est toi la maman. Oui.- Moi, le papa. Il a beaucoup grossi. Il s’occupe de choses que vraiment50 ans en arrière, ça ne se faisait pas. Mon mari ne s’est pas occupé dechoses comme lui le fait maintenant. La façon dont elle grossit,le bébé qui bouge. On dirait que c’est lui, parce qu’elle,elle est cool, elle est assise. Comme si c’est lui qui ressent. On dirait qu’il ressentdes douleurs qu’elle n’a pas. Pour calmer ses angoisses,Aubin a besoin d’agir. Il prépare la future chambre de leur filleen prévoyant tout dans les détails, comme le kit de surviepour le jour de l’accouchement. Ça, c’est pour le jour Jpour aller à la maternité. Là, il y a le caméscope. Pour garder les moments,faire les photos On a de la monnaie.On a des pièces d’un euro. Ça a mis du temps à arriver pour…- Pour boire le café. Parce que ça dépend,s’ils font une césarienne ou pas. Pour boire le café. Sa sucette pour le jour J. C’est marqué,”Orlane aime son papa”. Elle a une sucette personnalisée. Il ne reste plus qu’à ceque le bébé arrive. Question de jour,d’après toi ou de semaines ? De son côté, Marie-Ange a atterrien Tunisie pour rencontrer Nejmeddine, son amoureuxrencontré sur Internet. Elle n’a qu’une envie, se marieravec lui, malgré la différence d’âge. Ce qui inquiète Victoire, sa meilleureamie, qui a décidé de l’accompagner. Elle est convaincue, elle, quele jeune homme n’est pas sincère. Nejmeddine, habite à 30 kilomètresde Tunis, à Mornaguia. Il vit encore chez ses parents. Sa sœur Rouloud, âgée de 21 ans,est venue les accueillir. Je suis contente. Leurs parents sont actuellementen Arabie Saoudite avec leurs deux frères. Ils savent pour Marie-Ange etont donné leur accord pour le mariage. Tu es dans ta maison. Je suis dans ma maison ?- Oui. Je suis dans ma maison. Nejmeddine a 24 ans,c’est encore un tout jeune homme et la chambre qu’il partageavec ses frères peut en témoigner. C’est mon lit. Quand on voit sa chambre,moi, je me dis, il est jeune. Il n’a que 25 ans.Pour moi, c’est un grand enfant. On a passé neuf moisdans cette chambre-là. Celui du milieu.- Celui du milieu. C’est ça qui est là,l’histoire de Marie-Ange et moi. C’est dans cette pièce qu’il a l’habitudede discuter avec Marie-Ange via Internet. Celle-ci lui a envoyé une quantitéde cartes postales depuis leur rencontre que Nejmeddine a gardédans ce petit meuble. Tout ça de Marie-Ange. Je n’aime pas, ça se voit.- Ça se voit. Oui, oui, je sais. Regard, courrier, câlin,ce sont des belles cartes… depuis que je t’ai rencontré. Ce soir, pas question pour Nejmeddinede dormir dans cette chambre. Il a prévu de passer la nuit avec elledans un petit salon juste à côté. On dort là.- Ici ? On va faire chambre à part. Toi, tu dors là et moi,je dors à côté. Tu n’es pas sérieuse. Tu n’es pas sérieuse.- Je ne suis pas sérieuse ? On dort ensemble.- Oui. Tu me manques toi. Nejmeddine a décidé de faire découvrirla région à Marie-Ange et Victoire. Ça, c’est mon bled,c’est la Tunisie, c’est la beauté. J’espère que le lac sera comme ça. Marie-Ange ne va pas hésiteret va se précipiter dans l’eau. Pas moi. Ne fais pas ça. Victoire est moins détendue et elle ne quitte pas des yeux Nejmeddineessayant de jauger en permanence la sincérité du jeune homme. Dans son regard, il y a beaucoupde chose qui dit qu’il est faux. Il voudrait se marier justetout simplement pour les papiers. J’ai vu à ses yeuxqu’elle n’est pas bien convaincue et je suis sûrqu’elle attend le résultat. Je suis sûr qu’elle va nous suivre,qu’elle va nous contrôler. L’inquiétude de Victoireva monter d’un cran. Marie-Ange va s’amuser à arroserNejmeddine, ce qui ne lui a pas plu. Une réaction que Victoireva juger violente à son goût. Elle ne va pas pouvoir s’empêcherd’en parler à sa meilleure amie. Ça m’a surpriscomment il a haussé le ton sur toi. Je n’aime pas ça. Comment ? Ce n’est pas grand-chose,mais moi ça me… Ce n’est rien. Ce n’est rien. Pour toi, mais moi, ça me recule. C’est vrai ?- Oui. Pourquoi tu ne lui as pas dit ? C’est la première fois queje le vois te parler comme ça. Ça ne m’a pas touché. Ce n’est pas méchant. Elle m’a donné son avis. C’est très bien. Je garde son avis, mais je pense qu’on ne peut pas savoir,on ne peut pas connaître. Ce n’est pas en quatre, troisou deux jours qu’on va le connaître. Seulement, elle a déjàun a priori de Nejmeddine. Nejmeddine se rend bien compteque Victoire se méfie de lui. Il ne semble pas désespéré toutefoisde la faire changer d’avis. Si on met nos objectifssur des papiers, on aura des objectifs comme ça. J’y mets Victoire aussi dans mes objectifsde changer aussi à elle le regard. C’est la soirée, tout le mondeest rentré dans la maison de Nejmeddine, c’est l’heure de se coucher. Marie-Ange se retrouvera seulepour la première fois avec lui. Ils vont dormir dans la même pièce,mais pas dans le même lit. Nejmeddine a déjà tout prévu. Tu le mets là, près de moi. C’est mieux que le canapé. Tu me donnes un oreiller ? S’il te plaît. Ça va ?- Oui. D’accord ! Tu me donnes celle-là. C’est mieux que le canapé. Je mets souventparce que j’ai mal au dos. Pour ça, je ne dors passur un matelas, Sur la terre. Bonne nuit, mon cœur. Je t’aime. Nous sommes le lendemain matin,c’est Victoire qui va venir les réveiller. Bonjour ! On se retrouve en terrasse ? Oui. Elle ne sait pas ce qu’il s’est passédans la chambre durant la nuit. Victoire est du genredirect dans la vie. Pour elle, la périoded’observation est terminée. C’est au petit déjeuner qu’elle décidede parler de ses inquiétudes à Nejmeddine. Ma sœur s’estmariée avec un Algérien et c’était toutsimplement pour les papiers. Ma sœur a vécules pires années de sa vie. Moi, je n’ai pas envieque ça arrive à Marie-Ange. C’est ça …- Moi, je te le dis. Ça me fait peur,j’en ai même parlé à Marie-Ange. Oui. Je ne veux que son bonheur. Je veux quetu la rendes heureuse. De toute façon, elle le sait. Si un jourça se passe mal avec David, je monte à Limoges. Non, cette femme,elle ne mérite pas le mauvais. Elle ne mériteque la joie, le bonheur. Il faut queje me batte pour elle, pour qu’elle n’ait pasla même situation que ta sœur. Marie-Ange a eu beaucoup de problèmesavec son entourage à cause de moi. Même toi, je suis sûrque tu as la même idée. Alors, il ne faut pasque je la laisse comme ça pour que son entourage dise,” Tu as vu et c’est ça”. Oui. Je ne peux pas lâcher comme ça. Pour Victoire,je pense qu’elle est bouleversée. Elle n’est pas atteintemais elle a commencé. Je vois qu’elle m’a aimé,qu’elle me trouve bien. Je suis sûrqu’elle a changé un peu de regard. Dans le sud de la France, Aubin a du mal à gérer son stress. Pour la première fois,il va devenir papa et ça le met dans tous ses étatsau point de faire un début de couvade. Trois semaines sont passéesdepuis leur dernière visite à l’hôpital. Il est 02h du matin. Ludivine vientde perdre les eaux. Elle et Aubin viennentd’arriver en urgence à la maternité. Grâce au kit d’urgence d’Aubin,ils n’ont rien oublié. Voilà la premièretenue à la petite. La petite Orlanequi va le porter raffinement cet après 12 h ou ce soir. Pour le moment,ils ont le sourire, heureux de voir enfinleur attente prendre fin. Les jours, on aurait dit des mois.Les heures, on les comptait. On a essayé toutes les méthodes, les méthodes françaises,italiennes, anglaises, tout. L’anglaise a le plus marché. On a mangé et c’est chez son papaqu’elle a perdu les eaux. Ça a bien marché. Tu vas dégonfler un peu ce ventre. Apparemment, ça a bien marché. Les contractionsne se font pas encore sentir. Ludivine est donc très détendue. Les heures passent et les chosesne semblent pas s’accélérer. Passé le stressde la perte des os, la tension retombe et il n’y a plusgrand-chose à faire à part dormir. Le lendemain 12h,les choses n’ont pas vraiment évolué. Ludivine a étéplacée sous monitoring, mais les contractionsrestent encore timides. C’est parfait. C’est bien alors. Oui, parce qu’en effet,depuis ce matin, les contractions que vous avez eues,ça a bien préparé le col. Tant mieux. Il y a des chancesqu’elle accouche ce soir ou cette nuit, on va voir. Le matin, il y a quand même. Ce soir et cette nuit, c’est loin. C’est déjà l’après-midi.- Oui. Pour ça, on n’a pas le choix. Non.- Il faut attendre. Encore attendre, une chose devenueimpossible pour Aubin. Ça a bien bougé.Je suis déçue en fait. Elle dit que ça a bien bougé, mais elle me dit encorepour cette nuit ou demain matin. Je ne comprends pas tout. Une attente qui ne finit jamais.- Je lui demande de sortir gentiment ? Orlane, c’est l’heure. Ce qui m’énerve un peu,c’est que ça n’arrive pas. Elle nous dit,ça progresse, ça progresse. Ça va ?- Oui. J’ai vu qu’il y avaitdes contractions bien régulières. J’ai l’écran là-bas. Elles font mal alors celle-ci.- Oui. D’accord ! Dans tous les cas,j’ai eu le médecin et il a confirméce que je vous disais. Des contractions plus un colqui a un petit peu bougé. On ne fait riende plus pour l’instant. Vous ne pouvez pasnous dire la date fixe ? Pour s’y préparer.- Non, je ne sais pas. À tout à l’heure.- Merci, à tout à l’heure. Aubin étaitun peu déçu parce que lui, quand elle a dit ça,il pensait que c’était la fin, que ça a été dilaté à huit ou neuf et que ça allaitse faire rapidement. Non, c’était au tout début. Lui, il était impatientcar depuis la veille, il attendait ça. Il est 15 h 30. Cette fois-ci,Ludivine a perdu le sourire. Les contractions se sont accélérées etdeviennent de plus en plus douloureuses. Je les sens dans le ventre,dans le dos et dans les jambes. J’ai l’impressionque mon bassin s’écarte. Là, tu me fais peur. Ça va aller. C’était fusionnel. J’ai vite compriset j’ai vu qu’elle souffrait. Elle souffrait,elle baissait les bras. J’ai eu mal à la laisser toute seule, de ne pas être avec elle derrière,de ne pas pouvoir l’épauler. On va sortir un peuprendre de l’air. Tu as aussi sommeil.Tu n’as pas dormi. Juste que si tu t’allonges, tu as mal. On va aller marcher. Oui.- Allez ! La nuit est tombée et le bébé nesemble toujours pas vouloir sortir. Ludivine n’a pasencore reçu de péridurale. Les douleurs sontdevenues intolérables pour elle et cette fois-ci,Aubin ne peut rien y faire. Là, c’est douloureux. J’ai les jambesqui tremblent et tout. Toi, tu as de la force. Je commande les épinards ?- Il faut que ça se calme. Ludivine va recevoir sa péridurale. C’est à contrecœurqu’Aubin va devoir quitter la pièce. On va vous laissersortir le temps que je prépare … Je peux garder çapour forcer un peu ? Ça devrait aller. Comme tu veux. Pour moi, elle fait un effort. Viens, je te fais un bisou. Courage. Dans quarante minutes, c’est bon. Tu veux un coup de pschitt ? Non, ça va. Ça va te rafraichir un peu. Dans la bouche. Je peux lui mettre de pschitt ?- Bien sûr. Voilà- Ça fait du bien. Il y a les électrodes. Ça m’énerve. Ça m’énerve de la voir comme ça.Je ne peux pas rester avec elle. Je vais sortir. Au moins, je ne l’entendraipas crier de là-bas. Entendre ses cris,ça va m’énerver. Pour se calmer,il va descendre prendre un café et attendre encore et toujoursque sa fille se décide enfin à arriver. En Tunisie,Marie-Ange est heureuse. Elle n’est pasdéçue par Nejmeddine, le jeune hommerencontré sur Internet et avec lequel elle veutse marier malgré la différence d’âge. Victoire, son amie, reste sceptiquesur les intentions du jeune homme. C’est pour çaqu’elle a décidé de la suivre. Marie-Ange est sur un petit nuageet ne semble pas perturbée par les inquiétudes de son amie. Ça va vous paraître idiot,mais j’ai l’impression … d’être chez moi. Sa grande passion,ce sont les grenouilles. Nejmeddine va donclui offrir un petit cadeau. Oui, celle-là est belle. Oui ?- Oui. C’est pour toi. Ma grenouille. Ce n’est pas grand-chose,mais pour moi, c’est énorme. Au fond, il me connait bien. Il me connait bien. Je vois bien qu’il est intentionnépar rapport à Marie-Ange. Je ne suis pas rassuré à 100 %,mais je suis rassuré quand même. Victoire de son côté estintéressée par une djellaba. Ça te va bien. Magnifique. La djellaba coûte25 dinars, soit 12 € environ. 25, sérieux ?- Oui. Nejmeddine va négocier pour elledans le but de faire baisser le prix. Un grand geste. C’est un grand geste,ce n’est rien entre les amis. 22, 5 centimes. D’accord, ça te plaît ? Ça va ? Félicitation. Un geste qui va adoucir Victoire quicommence à voir le jeune autrement. C’est un deuxième homme,un autre homme. Je le trouve comme… un petit mec sympaqui a l’air d’être sympa. Elle a sauté, elle m’a embrassé,« Merci Nejmeddine.» Ça, c’est une petite étapepour changer son regard. Quand je les ai vustous les deux s’embrasser, je pense qu’elle adonné son accord, son oui. Elle l’a accepté, c’est bon. Aujourd’hui, Marie-Ange a décidéde faire à manger pour tout le monde. Elle prendrapossession de la cuisine avec l’aide de Rouloud,la sœur de Nejmeddine. J’ai décidéde faire un couscous. Nejmeddine aime ça. Je vais le fairegoûter mon couscous Je vais le chercher. Il va éplucher un peu. Nejmeddine ?- Oui. Tu viens ? Allez, viens m’aider. Tu épluches un peu les légumes. Venir dans la cuisineest une grande première pour lui. Attends, ce n’est pas comme ça.- Ce n’est pas grave. Tu t’en fiches.Ça ne fait rien. Il a des petites fleurs. C’est la premièrefois que je suis là, pas pour manger. C’est vrai ?- Oui. Tu ne pourras plus le dire. 24 ans, c’est fait. C’est la première fois.- Tu ne pourras plus le dire. Avec toi, il y atoujours une première fois. Quand il va venir en France, il va m’aider à fairela cuisine française. Je ne sais pas. Je vais t’aider.C’est pour ça je te le dis. Tu l’épluches,après le couper en rondelles. Cela me fait couler des larmes.- C’est vrai ? Tu vas avoir des larmes ? Non, je ne peux pas. Deux cousines de Nejmeddineviennent rendre visite à la famille. C’est tout étonné qu’ellesle découvrent dans la cuisine. Bonjour !- Salut ! Ça va ?- Oui. Ça, c’est ma cousine.- Enchantée. Qu’est-ce que tu fais ?- Couscous. Couscous ?- Oui. Tu as loupé le meilleur. Il avait un tablier en fleurs. Il l’a enlevé. Il a eu trop honte. Ça va, toi ? Maintenant,tu coupes en petits bouts. Comme ça ?- Oui, nickel. Impeccable, oui. Alors, ça vous a faitquoi de le voir en cuisine ? C’est la première fois. Parce qu’ici, les Tunisiensn’entrent jamais à la cuisine. Les hommes ? Ce ne sont que les femmesqui entrent ici. Vraiment,elle a fait une bonne chose. Elle l’a changé. C’est bien. Je te félicite. Merci. Je crois que ce moment de cuisine,c’était l’apothéose d’un tout. C’est un tout. Je pense que ça vaaller que pour du bon. À Salon-de-Provence, l’accouchement tant redoutépar Aubin est enfin arrivé. Ludivine, sa compagne,vient de recevoir la péridurale. Il va donc avoirle droit de la rejoindre. Ça va, toi ? Aubin gère de plusen plus mal le stress. Ludivine n’est plus la seuleà avoir besoin du brumisateur. Cela fait 24 hqu’ils sont arrivés à l’hôpital et la petite Orlanesemble enfin se décider à sortir. Poussez le bébépendant les contractions. On prend une grande inspiration. Vous gardez l’air et vous pousseztrès fort en bas. Allez-y ! Allez, pousse, super. C’est très bien. Ouvre ta bouche. Vas-y, force. Vas-y !- Très fort. Arrache-moi ce poignet,vas-y arrache. Allez, vas-y, tire. Allez, tire, arrache. Aubin avait peurde s’évanouir dans la salle. Devant son stress et son teint blanc, l’équipe médicale commenceà avoir les mêmes inquiétudes. Monsieur, vous voulez sortir ?- Non. Vous vous sentez de rester ?- Oui. Si ça ne va pas, vous vous asseyez. Allez plus fort que ça. Allez, mon amour. De toutes vos forces. Allez. Crie si tu veux. Allez, vas-y. Il est 02h du matin. Le bébé est en partie sorti, mais Aubin n’ose pas le regarder,de peur de se sentir mal. Elle a fait le plus dur là. Tu as fait le plus dur. Oui. Tu as fait le plus dur. Le coup d’œil qu’il vientde jeter confirmera ses inquiétudes. Il ne se sent pas capabled’assister à ce spectacle et préfère quitterla salle pour le moment. Là, c’est réel. Ils arpentent les couloirsen essayant de retrouver ses esprits. Sauf qu’en faisant ça, il est en trainde louper la naissance de sa fille. Il va retourner auprès de Ludivine, pile au momentoù le bébé vient de sortir. Allez mon cœur.Vas-y. Oui, ça y est ? Elle arrive. Pour le moment,le bébé est encore silencieux, Aubin va fairece qu’il redoute depuis des mois, couper lui-même le cordon. Voilà. Allez, regardez-le. Ne vous inquiétez pas. Le cordon est coupé. Orlane est enfin libérée,et va être remise à Ludivine. Sauf que Aubin est ailleurs,choqué par ce qu’il vient de faire. Le bébé est posédans les bras de sa mère, mais son père, pour le moment,n’ose plus s’approcher du lit. Orlane est emmenée dansune salle de soins se trouvant à côté, Aubin, complètement sonné,ne la voit même pas passer. Bravo. C’est juste à côté. Félicitations. Quand le bébé est sorti, je n’ai pasvoulu le voir, il était tout sale. J’avais une montée de chaleur. Aubin vatout de même se ressaisir. Il n’a pasencore vraiment vu sa fille. C’est dans la salle de soinsà côté qu’il va la retrouver, et qu’il va enfin laisserlibre cours à son émotion. Tout va bien ?- Regardez. Orlane ! Toute belle. Elle veut papa. La pression,je crois qu’elle peut redescendre. Quand j’ai posé les yeux sur elle,beaucoup de bonheur. C’est la fusion de notre amour quidure depuis bientôt dix ans maintenant. C’est une joie,qu’on ne peut pas expliquer. On ressent quelque chosequ’on ne peut pas décrire. C’est une Ludivine plus détenduequ’il va retrouver un peu plus tard, portant sur elle la petite Orlane. Un bébé en pleinesanté de 3,6 kilos. Ça te fait quoi ?- Je ne réalise pas. Elle est là, c’est ta fille. Elle te fait un gros câlin en plus. Si les gens demandeà qui elle ressemble… Je pense que ce sera plus toipar rapport à moi. Elle pleure.Qu’est-ce qu’elle a ? Il est ému,il est vraiment content. Ça faisait longtempsqu’il attendait le bébé. Il disait, ” Allez accouche,ce soir, c’est le bon soir.” On ne voyait jamais la fin. Là, il a enfin réalisé. Ça y est, elle est là. Une nouvelle vie commence. En Tunisie, Marie-Ange s’intègreplutôt bien dans la famille de Nejmeddine. Celui qu’elle a rencontrésur Internet et voudrait épouser. Pas question pour ellede considérer l’avis des autres, sur leur différence d’âgeet sur la sincérité du jeune homme. Le soir venu, Marie-Ange va avoirun coup de téléphone inattendu. Sa maman cherche à la joindre. Elle ne sait pasqu’elle est en Tunisie et ignore toutde son histoire avec Nejmeddine. Ça va ? Alors ? Oui. Je vais te dire où je suis. Je suis parti en Tunisie. Je reviens le quatre. Ça fait neuf mois que je discute avecquelqu’un sur Internet que j’ai rencontré. C’est quelqu’unque je te présenterai. Je l’aime énormément. Je suis super bien avec lui. Je voulais que tu l’apprennes. Voilà. Maintenant, tu le sais.Je reviens maman. Si je te le dis,c’est que je reviens. Tu parles de l’ambiance. Je reviens. Ici, c’est bien. Je te laisse. La nouvelle ne semble pasdu tout avoir plu à sa maman. Une discussion qui varamener Marie-Ange à la réalité. Pas de larmes. Non. Pas de larmes. Regarde-moi. Regarde-moi. C’est un gros poids, c’est énorme. Ça va aller, tu verras. Tu verras. On est ensemble, ça va aller. Mon cœur. Regarde-moi. Tu es là avec moi, on a parlé à ta maman, ça va passer. On va se battre et on continue. Ça va passer. Je ne veux pas m’arrêter. Ce sont toujours des préjugés. On s’en fout. C’est bien pour nous. Ça nous donne plusle courage d’aller loin. Il n’y a pas de larmes. Que ? Que de quoi ? Que… de… bonheur. Victoire retourne en France. Marie-Ange va rester cinq joursde plus auprès de Nejmeddine avant de rentrer chez elle. Lendemain matin celle-cifait ses adieux à sa meilleure amie. Une Victoire qui sembleavoir changé d’avis sur le jeune. Comme je te dis,je t’apprécie beaucoup. Il reste quand même encore 30 %. Je suis convaincuepar rapport à Nejmeddine. Par rapport à ses efforts, durant deux jours,il en a réellement fait. Que ça ne dure pas que deux joursque ce soit tout le temps. Que ça soit toute leur vie. Là je serai vraimentconvaincue à 100 %. On aura des contactsen France, ça, c’est sûr. Oui.- Prends soin de toi. Toi aussi,mais fais gaffe à toi. Bien sûr. Bon voyage ! Pour Marie-Ange, l’avenir ne faitaucun doute, elle est convaincue. Dans quelques mois,elle va se marier avec Nejmeddine. Je veux montrer à tous mes amis. Je veux montrer à toutle monde qu’il est différent de ce qu’on peut dire,de ce qu’on peut raconter, de toutes ces choses qu’on peut dire … sur les mariages blancs, les papiers. Nous, ce n’est pas ça,ce n’est pas notre histoire. Ce n’est pas ça. Nous, c’est une histoire d’amour. À Salon-de-Provence, Ludivine a enfin donnénaissance à Orlane, sa petite fille au grand soulagementde Aubin, qui était terrifié à l’idée de vivre l’accouchement. Très rapidement, celui-ci va setransformer en véritable papa poule, prenant un réel plaisirà changer lui-même sa fille. Il ne manque rien du tout. Ça y est, ouvre les yeux.Coucou mon cœur. Coucou. Le papa ? Il va également se précipiterpour demander conseil aux puéricultrices avant que Ludivine ne le fasse. Le cordon restantle centre de ses obsessions. Après, le bout du cordon,on peut toucher, tirer ? Pas tirer, mais c’est un peucomme du caoutchouc. D’accord.- On désinfecte. Non, ça va.Je pensais que c’était plus difficile. Non, ça va, c’est simple. C’était le cordonqui me gênait un peu. On peut le toucher,le retourner dans tous les sens. Ça va lui border les yeux,je sais qu’un œil coulait. L’œil droit. Je vous la laisse ? Oui. Bébé. Il est où ? Est-ce qu’il va me laisserm’occuper de mon bébé quand même ? Je l’ai porté pendant neuf mois. Il faudrait quand mêmeéquilibrer les tâches. Pour le moment,ce n’est pas vraiment le cas. Aubin s’est installé dans le lit,à la place de Ludivine, ne quittant pasune seule seconde sa fille. Nous sommes six jours plus tard. Ludivine et Orlanequittent l’hôpital aujourd’hui. L’énergie d’Aubinn’a pas faibli, au contraire. Avant leur arrivée, il veutque la maison soit impeccable. Ça va être tout beau,tout propre, tout bien désinfecté. Aucun microbe. Direction l’hôpital pour allerchercher Ludivine et leur fille. Dans la voiture,Orlane est installée à l’avant, à côté de lui. Bébé, on y va. Ludivine, elle,devra monter à l’arrière. De retour chez eux,Aubin va se perdre dans la contemplation de sa fille,éperdu d’admiration. C’est tellement beau. Depuis qu’on est parti,elle n’a pas bronché. Merci pour tout ce quetu as a fait à la maison. De rien.C’est normal. Ma bichette,qu’est-ce qu’il y a ? Juste après coup, tu ne vas pas me faireune dépression d’accouchement. Regarde le beaubébé que tu m’as fait. Ce n’est pas encorebien réel pour moi, parce qu’on vient justede rentrer de la maternité. On n’a pas pu bien profiterdes premiers pleurs de la nuit, de son premier bain à la maison. Des premiers repas et tout ça. On ne connaît pas encore,donc on est heureux. On est un peu dans un rêve. La famille est enfin réunie. Reste à savoir si Aubinva pouvoir se détendre et laisser Ludivine tenirenfin son rôle de maman.

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