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Quels sont les pronoms inclusifs ?

Quels sont les pronoms inclusifs ?

Comment créer un formulaire automatique ? > Fichier > Options > Barre d’outils Accès rapide > Choisir « Toutes les commandes » dans la liste déroulante > Sélectionner Formulaire > Ajouter > OK. Il faut commencer par créer un groupe dédié à l’outil formulaire pour le retrouver plus facilement, on va l’insérer dans l’onglet « Données ». Qui a inventé NFT ? Après avoir vu les évolutions qu’il avait proposé refusées, Vitalik Buterin décide alors de faire bande à part et de créer une nouvelle cryptomonnaie, qui deviendra le ciment de la révolution NFT : Ethereum. Comment voir si un document est un faux ? Parmi ces éléments on peut évoquer : La vitesse scripturale : normalement, les imitations de signatures comportent une vitesse graphique plus faible, les traits finaux s’arrêtent soudainement, on peut observer la présence de torsions et petits tremblements, de doutes, de reprises inhabituelles, etc.7 août 2016 Où il y a le plus de bitcoin ? En octobre 2021, C#Corner a publié le classement des pays ayant le plus grand nombre de détenteurs de cryptomonnaies. Le Top 5 était le suivant : Inde : 100 millions. USA : 27 millions. Comment Appelle-t-on une personne qui dit ce qu’elle pense ? L’égocentrique est une personne qui ramène tout à elle. Tout ce qu’elle dit, ce qu’elle fait, ce qu’elle pense, ce qu’elle entreprend a plus de valeur que ce que font les autres. Il peut nous arriver à tous d’avoir parfois des comportements égocentriques.


Je viens en paix… et j’espère que vous aussi ! Voilà un sujet au moins aussi explosif que le   débat sur la chocolatine. J’aimerais parler avec vous, le plus sereinement possible d’écriture   inclusive… qui ne se résume pas au fameux point médian, c’est plus vaste que ça. Et j’aimerais   en parler via un spectre particulier, celui de la recherche scientifique — vous le savez,   c’est mon dada. Qu’est-ce qu’elle dit, la recherche ? Plutôt pour ? Plutôt   contre ? Plutôt ne se prononce pas ? Eh ben c’est pas si simple. Evidemment, c’est jamais   aussi simple. Sur un sujet aussi houleux, je me dois d’être transparente pour que vous sachiez   avec quels biais j’aborde le sujet : j’ai une éducation française de France. C’est ma langue   maternelle. Mon niveau est moyen, c’est-à-dire que mon français est plein d’imperfections mais   je me fais très bien comprendre, du moins je pense. Ça fait 13 ans que je vis au Québec. Ici,   le débat sur l’écriture inclusive ou écriture épicène (c’est plutôt comme ça qu’on l’appelle   ici) est beaucoup moins virulent qu’en France, et dans mon entourage professionnel, c’est en train   d’être mis en place presque partout. Au cours des dernières années, personnellement je suis passée   par tous les stades : depuis le refus de changer ma façon d’écrire parce que je trouvais ça moche   et chiant (en toute honnêteté) à une utilisation quasi systématique aujourd’hui, où je fais ma   petite tambouille personnelle en picorant dans les règles qui me conviennent le plus. Et évidemment,   travailler sur cette vidéo m’a encore fait évoluer, on en reparle à la fin. Voilà,   vous connaissez mon positionnement personnel mais je ferai de mon mieux pour ne pas orienter la   vidéo. En fait, c’est difficile de demander à toute une population de changer sa façon   d’écrire tellement c’est ancré en nous. Il faut une sacré bonne raison pour le justifier. Alors   on va parler de ça. Déjà, quel est le problème que l’écriture inclusive essaie de résoudre ? Est-ce   que ce problème est si important que ça ? Mais aussi… Est-ce que cette écriture est   une solution qui marche ? (Y’en a plein des mauvaises solutions, est-ce que celle là est   la bonne ?) Et est-ce que ça ne crée pas d’autres problèmes en chemin ? Grosso modo, est-ce que le   jeu en vaut la chandelle ? Le fond du problème, moi je l’analyse comme ça. C’est qu’en Français,   on a des règles de grammaire qui ne sont pas cohérentes avec la façon dont notre cerveau   fonctionne. Si je vous montre cette image. Vous allez voir soit une dame âgée avec son nez ici,   son menton là et sa bouche. Soit une jeune dame qui nous tourne presque les dos. Son nez est là,   et ça c’est son oreille. Votre perception peut changer au fil du temps mais vous ne   pouvez pas voir les deux en même temps. Vous pouvez d’ailleurs fermer les yeux puis les   rouvrir plusieurs fois d’afilée, et une fois de temps en temps vous verrez que votre perception   va changer. Allez-y, faites le test. Mettez la vidéo sur pause si vous voulez prendre le temps   de le faire. Notre cerveau, le petit coquinou, a joué au “déducteur précoce”. Il a tiré une   conclusion alors même qu’il n’a aucun élément pour justifier une interprétation ou une autre. Là,   c’est avec une image. Mais avec du texte, ça donne quoi ? Notamment, quand on met une phrase   au masculin. “Les spectateurs commentent la vidéo de Scilabus sans agressivité”. “Les spectateurs”,   c’est qui ? Est-ce que c’est que des hommes, donc le masculin est particulièrement adapté ? Ou   est-ce que c’est un groupe au genre inconnu ou qui contient plusieurs genres où on applique la   règle “le masculin l’emporte sur le féminin”. Que fait notre cerveau dans cette situation ? Est-ce   qu’il se fixe sur un seul de ces sens quand il entend une formulation au masculin ? Et si oui,   lequel ? C’est là qu’on fait appel à la recherche. Tada ! En vrai ça c’est de la mise en scène,   j’ai tout lu en numérique. L’essentiel de ce qui est là c’est ma comptabilité des dernières années.   Pour déterminer vers quelle interprétation notre cerveau se dirige quand il entend la   forme masculine, il faut arriver à attraper la représentation mentale qu’on se fait, au moment où   on l’entend. Et pour ça, y’a plein de méthodes. En voici une première. Et je vous mets dans la peau   des personnes ayant participé à l’étude. Je vais vous montrer une phrase, puis une seconde phrase.   Et juste après avoir fini de lire, vraiment du tac o tac, il faut que vous me disiez si la phrase 2   est une possible suite logique à la phrase 1. Je vous donne un exemple : (1) les footballeurs   ont gagné, (2) il l’a bien mérité. Ça, ce n’est pas une suite logique parce que les footballeurs   correspondent à un groupe, et qu’ensuite on ne parle plus que d’une seule personne. Donc là on   aurait dit non. C’est bon ? On y va pour de vrai. (1) “Les infirmiers sont sortis de l’hôpital”. (2)   “Du beau temps étant prévu, plusieurs femmes n’avaient pas de veste”. Paf ! Qu’est-ce que   vous avez répondu ? Évidemment, vous êtes un peu biaisé.e.s parce que vous connaissez le sujet de   la vidéo, mais il fallait répondre que oui, ça marche. Le masculin pluriel peut représenter un   groupe de personnes qui contient des femmes. Ce que vous venez de vivre, c’est une expérience qui   a été faite sur 35 personnes, avec 36 phrases dans le même style que celles-ci. Parfois avec   des noms de rôles stéréotypés. Donc au masculin, techniciens, policiers, aviateurs ; au féminin,   esthéticiens, infirmiers, assistants maternels, qu’on mettait quand même au masculin, et encore   d’autres fois des noms neutres comme voisins, musiciens, promeneurs. Et la suite de la phrase   changeait aussi. Parfois, c’était au féminin comme ici, parfois c’était au masculin. Si le masculin   active réellement le neutre dans la tête des gens, alors 100% des réponses auraient dû être “oui,   c’est une suite logique”. *Fait non de la tête* Voici les résultats. Avec les   stéréotypes masculins, à peine plus de la moitié des gens trouvaient que la présence du féminin   (qui est en orange ici) était une suite logique à un rôle au masculin. Alors même que tout le   monde connaît la règle “le masculin l’emporte sur le féminin”. Et quand on avait des stéréotypes   féminins ? Même chose. Et sans stéréotypes ? Même chose aussi. Donc en orange, c’est quand   la seconde partie de la phrase est au féminin quand la première est au masculin. Et en rouge,   c’est quand la deuxième partie de la phrase est au masculin quand la première est au masculin aussi.   Cette étude n’a pas été faite qu’en français. Elle a aussi été faite en allemand, qui est aussi une   langue grammaticalement genrée et qui a les mêmes problématiques que nous. Et comme vous le voyez,   ça c’est les résultats pour l’allemand. Les résultats sont très similaires : on a les mêmes   tendances. Ce qu’on peut retenir de cette étude, c’est que la présence du féminin dans la seconde   partie de la phrase a semblé moins cohérente que lorsque c’était du masculin. Le masculin,   bien qu’il soit voulu comme générique, est souvent interprété de façon spécifiquement masculine.   Alors ce genre d’études s’intéresse à des processus mentaux qui sont déjà élaborés : on a   lu le texte, on a intégré son sens, et on a quand même eu le temps d’avoir une mini réflexion sur   ce qu’on vient de lire. On est assez conscient. Qu’est-ce qui se passe avant ça ? Comment notre   cerveau gère le masculin au moment où il le lit ? Ça se mesure. Cette étude date de 2019, c’est   très récent. Elle a été faite en allemand mais je vous en parle quand même puisque, à ce sujet,   l’allemand et le français amènent a priori à des résultats similaires, on l’a vu. Ici les   chercheuses ont placé 32 électrodes sur le crâne des personnes participantes pour capter l’activité   électrique du cerveau. Pour faire simple, plus le cerveau charbonne pour comprendre quelque chose,   plus l’activité électrique sera forte. Ensuite, elles ont affiché une phrase et ont mesuré   l’activité électrique pendant que les personnes lisaient une phrase. Voici un exemple de phrase.   Les étudiants sont allés à la cantine parce que quelques-unes des femmes avaient faim. Mais aussi.   Les étudiants sont allés à la cantine parce que quelques-uns des hommes avaient faim. Les deux   phrases sont correctes grammaticalement puisque “les étudiants” étant sous la forme masculine,   son sens est aussi neutre. Mais, avec ces mesures, on sera capable de dire si l’une des deux formes   a demandé plus d’effort au cerveau. Vous vous souvenez, le cerveau est un “déducteur précoce”,   et quand il lit “les étudiants”, il s’est déjà formé une image mentale de ce groupe. Si la   suite de la phrase où on précise le genre du groupe ne génère pas de pic d’activité,   c’est que sa déduction était la bonne. Si ça génère un pic d’activité au contraire, c’est   que son interprétation du départ n’était pas bonne et qu’il doit se réajuster. Avec ce genre d’étude,   on peut affiner les résultats (je trouve ça trop cool) au point de savoir s’il s’agit d’un   problème de règle de grammaire (de la syntaxe) ou de sens (de sémantique). Exemple. Si je vous donne   une recette : “dans mon gâteau, j’ai mis de la farine, des oeufs, du chocolat et du béton”. Là,   pioup, sur le mot béton, vous avez eu une activité électrique dans votre cerveau, environ 400ms après   avoir entendu le mot. En fait, vous avez détecté une erreur de sens, de sémantique. On ne met pas   de béton dans un gâteau, a priori. Et si je vous dis “dans mon gâteau, j’ai mis des oeufs,   du chocolat et farinons”. Là, pioup, sur le mot farinons, vous avez eu une autre activité   électrique, cette fois-ci environ 600ms après avoir entendu le mot. Vous avez détecté une erreur   grammaticale, ce n’est pas un verbe conjugué qui devrait être là, c’est un nom commun. Là   on a un problème syntaxique. Dans cette étude en particulier, les personnes participantes n’avaient   qu’à lire les 236 phrases qui leur étaient données pendant que les chercheuses mesuraient l’activité   électrique de leur cerveau. Elles ont surtout détecté de la difficulté au niveau de la syntaxe   (celle qui se fait à 600ms) quand la seconde partie de la phrase était au féminin. C’est-à-dire   que leurs cerveaux ont détecté une erreur grammaticale. C’est là que le cerveau charbonnait   le plus. Ça veut dire que le féminin était alors une surprise pour le cerveau qui s’attendait à   du masculin. Là on a vu que deux études, mais ce pavé, c’est vraiment pas que de la mise en scène   (toute la biblio est en description évidemment). La littérature est vraiment fournie ! Et étude   après étude, elles arrivent toutes inlassablement à la même conclusion : le masculin dans sa forme   neutre, n’est jamais neutre. Parce que le masculin crée une image masculine dans la tête des gens peu   importe l’intention qu’on avait au moment de l’écriture. Mais il reste encore des choses à   déterminer du point de vue de la recherche, mais c’est des points plus de détail. Est-ce que ça   crée des pics dans le cerveau N400 ou P600 ou les deux, dans des analyses de tracking de nos yeux,   quels sont les mots sur lesquels on passe le plus de temps, quelle est l’influence des formules   anaphoriques, et si on met tel pronom plutôt que celui-là, quelle est la part des processus   online ou offline, comment ça se passe selon les langues etc etc. Oui, le détail est hyper complexe   mais l’idée générale, elle, est assez claire : le masculin neutre n’est pas neutre. Notre   langue a un biais masculin. Vous ferez attention la prochaine fois que vous lirez quelque chose.   Quelle est votre image mentale au moment où vous le lisez ? Est-ce que vous voyez un groupe   d’hommes ? Un groupe mixte ? Alors, qu’est-ce que ça peut faire tout ça ? Il y a un biais masculin,   ok. Et alors ? Est-ce qu’on va changer notre grammaire pour 600ms ? Là aussi, on a des réponses   avec la recherche. Par exemple, cet article “un ministre peut-il tomber enceinte”. Cet article   est vraiment assez fou. Je vous conseille sa lecture, déjà parce qu’il est en français, ça aide   beaucoup. Et là les auteurs présentent plusieurs études, 5, où ils comparent le comportement des   personnes testées quand elles sont exposées à du masculin, par exemple “informaticien” ou à une   formulation en doublon comme informaticien / informaticienne. Dans une des études,   ils demandent à des passantes et des passants de citer des personnes qu’ils ou elles pensent aptes   à occuper le poste de premier ministre. Dans un cas, ils posaient la question : “Citez tous les   candidats de droite ou de gauche que vous verriez au poste de premier ministre”. Dans l’autre,   c’était la même question mais en remplaçant “les candidats” par “les candidats/candidates”. Le   résultat est assez fou. 3 fois plus de femmes ont été citées quand la question était posée   avec le doublon. Sérieux, je trouve ça juste fou : juste le fait que l’on prononce le mot candidate,   au féminin donc, ça ouvre une porte mentale qui permet de penser aussi à l’autre moitié   de la population. Autre étude, toujours issue du même article. Cette fois-ci on leur donnait un   nom de métier au masculin (par exemple avocat) ou avec le doublon (avocat/avocate). Et on leur   demandait d’inventer un personnage typique de ce métier. Comment cette personne s’appelle,   ce qu’elle fait, ses goûts, etc. Et là, le résultat est encore assez troublant. Il y a eu   4.5 fois plus de récits de femmes avec le doublon qu’avec le masculin. On est toujours loin du 50%   quand même. Je prends une autre étudem cette fois-ci faite sur des enfants. Quand on présente   une description de métier réputée masculine (pilote, pompier, mécanicien) écrite au masculin,   les enfants considèrent que les hommes auront plus de succès que les femmes dans ce métier… effet qui   est atténué si la description du métier est donnée dans un langage inclusif. Et on a le même résultat   chez les ados. Autre élément intéressant mais un peu différent. On peut noter une corrélation   (j’emploie bien le terme corrélation) entre les pays qui ont des langues grammaticalement   genrées — la nôtre, l’allemand, l’espagnol. Ces pays sont associés à de plus grandes inégalités   hommes-femmes que ceux dont les langues ne sont pas, ou moins, genrées. Intéressant quand même.   Et c’est hyper insidieux en fait. Parce que si à chaque fois qu’on entend parler d’un métier,   d’un trait de caractère ou d’un statut social, il est évoqué au masculin, on renforce alors   cette vision masculine des choses. Je m’arrête ici, mais la recherche en a encore bien sous le   pied. Alors on en arrive à la question : est-ce que le jeu en vaut la chandelle ? Est-ce que ce   problème justifie que l’on change notre langue ? Ça c’est à vous de le décider. Si c’est l’égalité   entre les genres que l’on recherche, puisque des inégalités peuvent être créées ou en tout cas sont   véhiculées par notre langue, alors, on peut se dire qu’il y a quelque chose à faire là-dessus,   histoire d’ouvrir la porte à quasiment 50% de la population. Mais est-ce que l’écriture inclusive   est une bonne solution pour ça ? Je suis sûre que je peux planter un clou dans mon mur avec   un marteau piqueur, mais c’est peut-être pas la bonne idée. Ça donne quoi pour l’écriture   inclusive ? Alors déjà, il y a un petit prérequis : il faut qu’on se mette d’accord sur ce qu’est   l’écriture inclusive. Grosso modo, ça repose sur deux grands principes : la féminisation et la   neutralisation. La féminisation, c’est par exemple de mettre les métiers au féminin (chirurgienne,   enseignante, mécanicienne, autrice…) quand il s’agit d’une femme, évidemment. Et la   neutralisation c’est comme remplacer le mot Homme avec un grand H par le mot humain,   ou encore de formuler ses phrases sans notions de genre ; comme au lieu de dire “ceux qui aiment le   chocolat” par “si vous aimez le chocolat”. Là on fait disparaître la notion de genre. Et bien sûr,   ça me semble évident mais je le précise : tout ça ne s’applique qu’à des humains. C’est pas proposé   de dire un ou une table. C’est une table. On s’entend que la table ne va pas s’empêcher de   postuler à une offre d’emploi parce qu’on recherche un tabouret. Je vous affiche une   liste de techniques d’écriture inclusive qui me semblent pertinentes, mais je vous   avoue que selon l’institution, ou le groupe à qui vous demandez, la liste des techniques va   varier. Donc ne prenez pas cela comme un guide. Mais donc, déjà vous remarquerez qu’il y a pas   mal de choses qu’on utilise déjà au quotidien et qui sont vraiment acceptées. Les doublons,   la féminisation des métiers… l’écriture inclusive ne se résume vraiment pas aux controversés point   médian et au pronom iel, pas du tout. Ça en fait partie, mais c’est pas que ça. Donc,   la question c’était : est-ce que ça marche, cette écriture inclusive ? En fait j’ai déjà répondu à   la question avec mes exemples sur les passants qui devaient choisir les candidats/candidates,   l’invention des personnages, l’évaluation du succès par les enfants et les ados, tout ça.   Ces études-là montraient l’efficacité du doublon, qui est une forme d’écriture inclusive. A noter   que je n’ai jamais trouvé d’article contradictoire à ce sujet. L’usage du doublon conduit à beaucoup   plus de représentations féminines. Et pour les autres techniques, me direz-vous ? Eh ben écoutez,   c’est pas mal là que l’abondance de la littérature s’arrête. Le reste est assez peu évalué pour   l’instant, particulièrement pour les formes les plus récentes, sans surprise. Pour ce qui est des   formes abrégées dont le fameux point médian fait partie, l’essentiel de la recherche s’intéresse   plutôt à la lisibilité, la compréhensibilité et à l’esthétisme des textes. Ce qui nous amène en   fait à notre dernière grosse section. L’écriture inclusive, ça a l’air de marcher sous certaines   formes qui ont été évaluées, on ne sait pas pour les autres ; mais est-ce que ça ne crée pas de   nouveaux problèmes ? Là encore, on ne croule pas sous les études : on a environ une dizaine   d’études dont plusieurs publiées en allemand, langue que je ne parle pas personnellement.   Donc je me réfère en partie au résumé de la littérature réalisé par Frie… Friedrich (je   parle pas allemand, ça se voit ?)… par Marcus, et cette étude-là est en anglais, donc celle-là je   peux la lire. Certaines des études s’intéressent à la barre oblique, d’autres au tiret,   et je vous avoue que les résultats ne sont pas concordants d’après cet article de Marcus. Par   exemple. On a un groupe de personnes qui a été exposé à 3 versions d’un même texte : au masculin,   au neutre (donc en changeant les formulations pour ne pas avoir la présence du genre), et en écriture   inclusive avec des barres obliques pour montrer la présence du feminin et du masculin. Il leur   a été demandé d’évaluer entre autres la lisibilité des formulations. Il s’est avéré que la lisibilité   était réduite dans la formulation avec les barres obliques, mais pas dans la formulation neutre.   Même principe avec une autre étude en allemand encore. Cette fois-ci, on utilisait la majuscule   plutôt que la barre oblique ou le point médian. Cette fois-ci le questionnaire n’a montré aucun   problème pour aucun des deux textes. À noter qu’en allemand, ils utilisent beaucoup plus   souvent la majuscule que nous, donc ils y sont plus habitués. Puisque l’essentiel des études   à ce sujet sont basées sur des questionnaires, évidemment, il y a plusieurs limites. Notamment,   je pense que vous pouvez le deviner mais l’habitude a probablement un grand rôle. La   première fois que moi j’ai été exposée à un point médian, mes yeux ont évidemment buté sur cette   graphie différente, mais maintenant franchement je n’y fais plus attention… D’ailleurs,   je vous parle de cette impression personnelle, mais à ce sujet, il y a une étude qui ne se   base pas sur des questionnaires mais sur le fait de mesurer des temps de lecture. Ça, ça permet   de voir si on bloque sur un mot qui aurait une graphie différente par exemple. En l’occurrence,   ce qui a été testé, c’est de faire lire un texte rédigé au masculin (avocats, ils, etc), au féminin   (avocates, elles), en écriture inclusive avec des tirets, ou encore avec l’écriture inclusive mais   avec des doublons. Toutes les formes ont créé un ralentissement de la lecture par rapport au texte   écrit au masculin, qui était le plus rapide. Mais à la première occurrence seulement. Une fois la   première occurrence passée, la vitesse de lecture devenait la même dans toutes les situations. La   première fois, ça fait bizarre… mais on s’habitue vite ! Donc pour les techniques qui impliquent de   changer la graphie du texte, la question de la lisibilité des textes, son esthétisme,   sa compréhensibilité… franchement, aujourd’hui en recherche c’est pas tranché, mais si je devais   tirer une tendance et essayer de deviner quel est le sens du vent, j’ai l’impression que ça   se dirige vers le fait que c’est avant tout une question d’habitude… Pour terminer, je soulèverais   deux points qui reviennent souvent dans les débats mais que je ne développe pas parce qu’il n’y a   pas ou peu de recherche. Par exemple, est-ce que l’écriture inclusive implique des difficultés de   lecture pour les personnes dyslexiques ? Vous pourrez trouver beaucoup de papiers d’opinion   mais en recherche, je n’ai absolument rien vu passer. La question reste en suspens. Enfin,   pour le pronom neutre iel, c’est très récent. Il y a un tout petit peu de recherche sur son   équivalent suédois qui a été mis en place en 2012. Mais pour le français, c’est trop frais, il n’y   a pas encore, à ma connaissance, de recherches là-dessus… d’autant que si on veut mesurer des   effets à long terme, il faut d’abord que ce soit mis en place. Il y a aussi le fait que   la question du iel est à l’intersection entre l’écriture inclusive et l’écriture non genrée.   Ce qui amène à d’autres questionnements pour lesquels je ne suis pas allée lire   la littérature. C’est donc là que moi j’arrête la vidéo. En résumé, si on s’en tient à la recherche,   notre langue a un biais masculin, ce biais est préjudiciable aux femmes. L’écriture inclusive   atténuent ces problèmes notamment via l’usage du doublon. On ne sait pas encore vraiment ce que ça   donne sur les formes les plus récentes comme le point médian ou le pronom iel. C’est ça que la   recherche nous dis. Pour terminer, je me permets d’ajouter une petite note sur ma façon de faire,   pas pour vous dire quoi faire mais plus parce que je me souviens de la première fois que j’ai   ouvert un guide d’écriture inclusive ou épicène. Ma réflexion à la fin de ma lecture c’était,   “Mais voyons ! Ça va être hyper chiant à écrire, ça va être redondant, désagréable,   moche…” et puis j’ai essayé. Et le contraste entre la liste des règles et la mise en place   en situation réelle est quand même vraiment fort et je trouve que ça vaut la peine d’entrer dans le   concret. Tout ce script, j’ai essayé de l’écrire en écriture inclusive, évidemment. Mais comme   ça ne me vient pas forcément du tac o tac d’avoir les bonnes formulations, j’ai pu noter tout ce   que j’ai consciemment modifié dans mon texte. Et voici toutes mes modifs conscientes. Vous voyez,   toutes ces minutes de vidéo pour juste ça comme modifications ? Je trouve personnellement que   ça ne casse pas 3 pattes à un canard. Est-ce que ça vous a gêné.e à l’écoute ? Peut-être que oui,   peut-être que non, peut-être que c’est une question d’habitude aussi. Je vous avouerais   que moi quand j’écris, je ne pense pas aux règles d’écriture inclusive, je pense plutôt   aux problèmes. Parce que quand je me surprends à écrire au masculin, je le détecte (enfin des fois,   je suis sûre que j’en laisse passer plein, je ne suis pas infaillible). Mais je sais   que le masculin que je laisse passer, que je voudrais comme générique, est préjudiciable pour   les femmes, chose qu’évidemment je ne veux pas entretenir. Une fois que j’ai pu identifier le   problème, je passe en mode solution et là je fais ma tambouille avec les règles qui m’arrangent.   Perso, ma préférée, c’est la forme épicène où il n’y a pas de mention de genre. Mais des fois,   ça donne des formules compliquées, ou alors ça me fait utiliser la voix passive que je n’apprécie   pas beaucoup. Dans ces cas-là, je change pour utiliser des doublons. Et quand j’ai trop de   doublons d’affilée et que je trouve ça un peu trop lourd (à mon goût, c’est très subjectif),   ben je mets un point (et je ne m’occupe pas qu’il soit médian ou le point normal du clavier,   peu importe pour moi). Toute cette tambouille devient assez rapidement automatique, à mon sens.   C’est pas un gros effort par rapport au gain que cela amène. Moi je considère que le jeu en   vaut la chandelle. Peut-être pas vous. C’est à vous de voir, ça vous appartient. Sauf que là,   vous le voyez, il y a très peu voire pas du tout de points médians dans mon texte pour 3 raisons.   Premièrement, c’est un texte qui se destine à l’oral et le point médian ne se prononce pas   donc si on veut que ça s’entende, il faut d’autres techniques comme celle du doublon. Deuxièmement,   j’ai décidé de ne pas l’utiliser publiquement, ou du moins le moins possible, parce que c’est   une forme qui est malheureusement chargée politiquement et idéologiquement (en France   surtout). Et je sais que si je mets un point médian, je vais changer l’attention du public   sur ça, alors que je cherchais à faire passer un message scientifique, donc mon objectif ne serait   plus rempli. Et troisièmement, parce que je n’ai pas beaucoup de plaisir à me faire insulter, pour   tout vous dire. Les rares fois où j’ai essayé, ça ne s’est pas bien très passé. Je n’utilise   pas non plus le iel pour désigner un groupe, mais pas par conviction, c’est plutôt que je n’ai pas   l’habitude, je sais pas encore trop comment faire. On verra comment ça évolue, je suis ouverte à ce   que mon usage de la langue soit fluide, s’ajuste et évolue avec le temps, comme une langue vivante   en fait. Voilà, j’espère que cette vidéo vous aura informé.e, c’était son but premier, et que vous   avez maintenant quelques clés pour déterminer si, selon vous, le jeu en vaut la chandelle. Si jamais   vous avez des critiques, l’espace commentaires est fait pour cela. Mais, vous le savez, la courtoisie   est une très jolie qualité. J’ai fait de mon mieux pour appuyer mes propos de papier de recherche,   j’apprécierais que vous fassiez de même si vous voulez montrer qu’un passage de la vidéo est faux.   Si jamais j’ai fait une erreur, ce sera précisé dans le commentaire épinglé sous la vidéo et dans   la description si ça venait à arriver. Je vous souhaite une bonne journée, à la prochaine, bye.

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