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Quel est l’objectif de réduction des émissions de méthane sur nos installations en 2030 ?

Quel est l’objectif de réduction des émissions de méthane sur nos installations en 2030 ?

Pourquoi Faut-il réduire les emissions de CO2 ? 2019. Le GIEC nous recommande de nous limiter à l’émission d’une certaine quantité de gaz à effet de serre afin de limiter le réchauffement à 1.5°C par rapport à la température moyenne observée en 1900. Tout cela pour éviter des dommages irréversibles à notre planète et ses écosystèmes au travers.5 déc. 2020 Comment réduire les émissions de GES ? Pour réduire les émissions de GES de son logement, l’idéal est d’opter pour un système de chauffage reposant sur les énergies renouvelables. On peut notamment penser aux pompes à chaleur aérothermiques et aux dispositifs fonctionnant à l’aide du bois-énergie comme les poêles à bois ou les chaudières à granulés.7 mai 2021 Quel est le rôle du méthane ? Le méthane est un gaz à effet de serre dont l’importance a été longtemps négligée. Il serait responsable d’un quart du changement climatique d’origine humaine. Son pouvoir de réchauffement est 28 fois plus élevé que celui du CO2, mais il ne reste dans l’atmosphère qu’une dizaine d’années.24 févr. 2020 Comment réduire les émissions de méthane ? Une vache émet environ 600 L de CH par jour, contre 60 L pour un mouton. Un additif alimentaire reconnu comme anti-méthanogène pourrait aider à la réduction de la 3-NOP. Les études montrent qu’il offre un potentiel de réduction de 20 à 40 % de la production de CH4.6 avr. 2022 Comment réduire nos émissions de gaz à effet de serre ? Contenu :

Comment diminuer l’émission de gaz à effet de serre ?
Pourquoi il est important de lutter contre le réchauffement climatique ?
Quel est le premier gaz à effet de serre ?
Quel est l’effet du méthane sur l’environnement ?
Comment faire pour éviter le réchauffement climatique ?
Quelles sont les mesures prises pour diminuer les rejets de dioxyde de carbone ?
Quelles sont les stratégies de lutte contre le changement climatique ?
Quelles sont les 5 causes principales du réchauffement climatique ?
Quelles sont les solutions pour lutter contre l’émission de gaz à effet de serre ?
Quel est la chose qui pollue le plus au monde ?
Quel est le but de la COP 21 ?
Quelles sont les solutions pour lutter contre le changement climatique ?
Quelles sont les solutions pour la protection de l’environnement ?
Comment limiter les émissions de gaz à effet de serre à grande échelle ?
Quel est le pays le plus écologique du monde ?
Quel est le pays qui pollue le moins ?
Quels sont les objectifs de la COP 22 ?
Quel est l’objectif d’une COP ?
Comment réduire les émissions de gaz à effet de serre ?
Quelle est la conclusion du changement climatique ?
Pourquoi réduire impact environnemental ?
Comment agir pour réduire notre impact sur l’environnement et le climat ?
Quel est le pays le plus respectueux du monde ?
Est-ce que Internet pollué ?
Quel est l’objectif de la COP 26 ?
Quels sont les objectifs de la COP 21 ?
Quelle est l’ambition des accords de Paris d’ici 2050 ?
Quelles ont été les mesures prises lors de la COP 21 ?
Quelles sont les causes les conséquences et les solutions du changement climatique ?
Comment protéger notre environnement pour l’avenir ?
Quels sont les objectifs de la protection de l’environnement ?
Quel est le peuple le plus heureux du monde ?
Quel est le pays le plus heureux d’Europe ?
Quel est le plus gros consommateur d’électricité en France ?
Qui pollue le plus au monde ?
Quel est le principal objectif de la COP26 ?

Comment diminuer l’émission de gaz à effet de serre ?

Pour réduire les émissions de GES de son logement, l’idéal est d’opter pour un système de chauffage reposant sur les énergies renouvelables. On peut notamment penser aux pompes à chaleur aérothermiques et aux dispositifs fonctionnant à l’aide du bois-énergie comme les poêles à bois ou les chaudières à granulés.7 mai 2021

Pourquoi il est important de lutter contre le réchauffement climatique ?

Une augmentation du niveau de CO2 dans l’atmosphère réduit les besoins en eau des plantes, permettant ainsi une croissance plus rapide et une augmentation du rendement des cultures.

Quel est le premier gaz à effet de serre ?

Le dioxyde de carbone (CO2) est le premier GES émis par l’homme. On mesure d’ailleurs l’effet des autres gaz par rapport à lui en équivalent CO2. Il représente 77 % des émissions.8 oct. 2019

Quel est l’effet du méthane sur l’environnement ?

Effets sur l’environnement Le méthane est un gaz à effet de serre. C’est le troisième plus important gaz à effet de serre à contribuer au réchauffement de la planète après la vapeur d’eau (H2O) et le dioxyde de carbone (CO2).

Comment faire pour éviter le réchauffement climatique ?

6 gestes pour lutter contre le réchauffement climatique

Quelles sont les mesures prises pour diminuer les rejets de dioxyde de carbone ?

Les mesures Construction de véhicules hybrides, meilleure isolation des bâtiments, contrôles de la performance énergétique des équipements industriels… Si l’ensemble des mesures identifiées sont mises en œuvre, elles devraient permettre d’éviter l’émission de 14 gigatonnes de CO2 par an en 2030.28 janv. 2009

Quelles sont les stratégies de lutte contre le changement climatique ?

L’adaptation et l’atténuation sont deux stratégies complémentaires pour réduire et maîtriser les risques liés au changement climatique. L’atténuation a pour objectif de limiter fortement les émissions de CO₂ et ainsi de réduire les risques climatiques dans le futur.

Quelles sont les 5 causes principales du réchauffement climatique ?

Les causes de la hausse des émissions La combustion du charbon, du pétrole et du gaz produit du dioxyde de carbone et du protoxyde d’azote. L’abattage des forêts (déforestation). Les arbres contribuent à réguler le climat en absorbant le dioxyde de carbone (CO2) de l’atmosphère.

Quelles sont les solutions pour lutter contre l’émission de gaz à effet de serre ?

Réduire les émissions des transports, notamment l’avion et la voiture. Encourager la marche, le vélo et les transports en commun. Améliorer l’isolation des bâtiments. Modifier son alimentation : manger local, consommer moins de viande, diminuer le gaspillage alimentaire.

Quel est la chose qui pollue le plus au monde ?

Le secteur énergétique La production d’énergie et d’électricité est la championne des secteurs polluants. Elle est à l’origine de 31,5 % des émissions de GES.

Quel est le but de la COP 21 ?

L’objectif général de la COP 21 reprend celui annoncé lors de la Conférence de Copenhague : limiter à 2°C le réchauffement planétaire par rapport à 1850 ; il va même un peu plus loin en ajoutant que les efforts des Etats doivent s’intensifier pour espérer limiter l’augmentation généralisée des températures à 1,5°C.14 sept. 2022

Quelles sont les solutions pour lutter contre le changement climatique ?

5 solutions pour lutter contre le réchauffement climatique :

Quelles sont les solutions pour la protection de l’environnement ?

Que puis-je faire pour protéger l’environnement ?

Comment limiter les émissions de gaz à effet de serre à grande échelle ?

Réduire les émissions des transports, notamment l’avion et la voiture. Encourager la marche, le vélo et les transports en commun. Améliorer l’isolation des bâtiments. Modifier son alimentation : manger local, consommer moins de viande, diminuer le gaspillage alimentaire.

Quel est le pays le plus écologique du monde ?

Danemark

Quel est le pays qui pollue le moins ?

Nouvelle-Calédonie

Quels sont les objectifs de la COP 22 ?

La COP 22 est la 22ème conférence des parties de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques. Elle avait pour objectif de définir un plan d’actions par rapport à la signature de l’Accord de Paris lors de la COP 21.

Quel est l’objectif d’une COP ?

Les objectifs principaux seront la création d’un système mondial de taxe sur le carbone, la fin de la dépendance au charbon, l’élimination progressive des combustibles fossiles et la fin des investissements dans l’économie grise ou brune.

Comment réduire les émissions de gaz à effet de serre ?

Contenu :

Quelle est la conclusion du changement climatique ?

Tout indique que le réchauffement récent du climat perturbe profondément les écosystèmes terrestres, entre autres le caractère hâtif des phénomènes printaniers (apparition des feuilles sur les arbres, migration des oiseaux, ponte des œufs) et le déplacement de l’aire de répartition d’espèces animales et végétales.

Pourquoi réduire impact environnemental ?

Réduire les impacts. Agir sur les impacts environnementaux de l’entreprise, mais aussi sur ses produits ou services, contribue à renforcer sa performance globale. À court terme, réduire les impacts environnementaux de l’entreprise consiste à diminuer les gaspillages de matières, d’énergie, et donc ses coûts.

Comment agir pour réduire notre impact sur l’environnement et le climat ?

6 gestes pour lutter contre le réchauffement climatique

Quel est le pays le plus respectueux du monde ?

A la tête du classement, le Danemark est suivi du Luxembourg, de la Suisse, du Royaume-Uni (81,3) puis de la France avec un score total de 80/100. L’hexagone arrive en 5e position et perd trois places par rapport au classement de 2018.

Est-ce que Internet pollué ?

La consommation mondiale de streaming vidéo émet 300 millions de tonnes de CO₂ dans le monde chaque année [16]. Cela correspond à la pollution numérique d’un pays comme l’Espagne ! Regarder une heure de vidéo consomme autant d’électricité qu’un réfrigérateur pendant une année [17].

Quel est l’objectif de la COP 26 ?

L’objectif premier est de définir des manières pour chaque pays de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. L’accord de Paris, traité international adopté en 2015 visant notamment à limiter l’augmentation de la température à 1,5°C d’ici 2030, en reste la ligne directrice.24 déc. 2021

Quels sont les objectifs de la COP 21 ?

Il a été adopté par 196 Parties lors de la COP 21 à Paris, le 12 décembre 2015 et est entré en vigueur le 4 novembre 2016. Son objectif est de limiter le réchauffement climatique à un niveau bien inférieur à 2, de préférence à 1,5 degré Celsius, par rapport au niveau préindustriel.

Quelle est l’ambition des accords de Paris d’ici 2050 ?

Par l’accord de Paris, les pays ont renouvelé leur engagement en faveur de l’action climatique et se sont mis d’accord sur de nouveaux objectifs afin d’accélérer les efforts visant à limiter le réchauffement de la planète.

Quelles ont été les mesures prises lors de la COP 21 ?

Retour sur la COP 21

Quelles sont les causes les conséquences et les solutions du changement climatique ?

Le Réchauffement climatique : causes, impacts et solutions…

Comment protéger notre environnement pour l’avenir ?

Pour réduire considérablement l’utilisation de plastique, apporter son propre sac réutilisable au lieu d’en acheter systématiquement est la meilleure solution. Il faut également éviter d’acheter des produits avec beaucoup d’emballage, souvent inutile, et. privilégier au maximum l’achat de produits en vrac.

Quels sont les objectifs de la protection de l’environnement ?

Maintenir les équilibres naturels ; Recoloniser certains milieux de vie ; Mettre en place des réserves naturelles pour conserver la faune, la flore et le milieu naturel ; Limiter la commercialisation des espèces en voie de disparition.

Quel est le peuple le plus heureux du monde ?

1er – Finlande En tête de ce classement pour la cinquième année consécutive : la Finlande.25 avr. 2022

Quel est le pays le plus heureux d’Europe ?

Le célèbre « World Happiness Report », étude annuelle sponsorisée par les Nations Unies a nommé la Finlande comme pays le plus heureux du monde, ce vendredi 18 mars 2022.18 mars 2022

Quel est le plus gros consommateur d’électricité en France ?

Aix-en-Provence en tête Parmi les communes de plus de 100 000 habitants, c’est à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) que la consommation électrique est la plus forte (2,46 mégawatts par habitant) devant Bordeaux (Gironde, 2,21 mégawatts) et Nice (Alpes-Maritimes, 2,12 mégawatts).29 avr. 2022

Qui pollue le plus au monde ?

Ainsi, en 2020, la Chine arrive en tête d’un tel classement avec des émissions de CO2 représentant 9 899 millions de tonnes, soit plus de 30 % des émissions mondiales. Les États-Unis sont à la deuxième place avec 4 457 millions de tonnes de CO2 émis (13,8 % du total mondial).4 févr. 2022

Quel est le principal objectif de la COP26 ?

Les négociations sur les grands enjeux climatiques se poursuivent à Glasgow dans le cadre de la COP26. L’objectif premier est de définir des manières pour chaque pays de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre.24 déc. 2021


Bonjour à tous et bienvenue dans cette vidéooù on va parler de la transition énergétique, et en particulier celle du système électriqueà l’aide du dernier rapport de RTE. RTE pour Réseau de Transport d’Électricité,c’est une filiale d’EDF. C’est le responsable d’équilibre du systèmeélectrique français. Donc, c’est RTE qui assure, entre autres,que la production d’électricité est égale à la consommation, ce qui est la conditionde la stabilité du réseau électrique. RTE a produit un rapport qui propose différentsscénarios d’évolution de la production électrique jusqu’en 2050 et c’est dece rapport dont je vais parler. Je pense qu’il y a beaucoup d’attentessur cette vidéo alors je vais être claire. Ce que je vais faire ne prétend pas êtreune analyse critique exhaustive. D’abord parce que la transition énergétiquecouvre des sujets que je ne connais pas ou peu. Ensuite parce que je suis un petit gars quitravaille tout seul dans un coin. Faire un travail similaire à celui de RTE,ou en faire une critique poussée, demande des moyens économiques et humains conséquents. Enfin, certaines hypothèses, données oumodèles ne sont pas accessibles. C’est notamment le cas des modèles quisimulent le fonctionnement du système électrique qui sont évidemment centraux pour comprendrefinement ce qui se passe. N’avoir à sa portée que des résultats,souvent agrégés, ne permet pas une analyse poussée de tous les points. Rassurez-vous tout de même. Le travail de RTE est issu d’un mécanismede concertation de nombreuses parties prenantes et du public. Ce travail intègre donc déjà un exercicede co-construction, d’analyses, de critiques et d’intégration de ces critiques à unniveau bien supérieure à ce que pourrait faire une personne seule. Je vais utiliser des figures du rapport pourappuyer mon propos. N’hésitez pas à mettre sur pause si vousvoulez les lire et les comprendre entièrement. J’ai construit cette vidéo autour des élémentsque je trouvais les plus importants et intéressants, ce qui est évidemment subjectif. Beaucoup de ces éléments ne sont pas spécifiquesau rapport de RTE mais permettent de mieux comprendre la question de la transition énergétiqueen général et de la transition du système électrique en particulier. Allez, c’est parti. Je ne peux pas parler de l’évolution dusystème électrique dans les prochaines décennies sans parler de l’évolution de la consommationénergétique en général. Vous voyez ici la consommation d’énergiefinale en France depuis les années 1960. Déjà on peut voir que cette consommationd’énergie a été multipliée par pratiquement trois entre 1960 et le milieu des années2000 alors que la population a augmenté d’environ un tiers sur cette période. Cette forte augmentation de la consommationd’énergie vient surtout de l’augmentation de la consommation du pétrole avec l’explosionde la mobilité. On voit la mise en place de notre sociétéreposant lourdement sur les voitures avec les défauts que ça implique. Depuis 1960, le charbon a vu sa consommationse réduire en France. Par contre, le gaz fossile a vu sa consommationaugmenter dès les années 70. J’ai fait le choix, dans cette vidéo, dedésigner le gaz naturel par gaz fossile pour éviter toute confusion. Je pense, en effet, que l’appellation de gaznaturel rend beaucoup trop de services à cette ressource fossile. Le gaz fossile est principalement utilisépour le chauffage, les chauffe-eaux, la cuisson et dans certaines industries comme, par exemple,l’industrie verrière ou la production d’ammoniac pour les engrais. On voit également la part de l’électricitédans la consommation finale et la transition du système électrique dans les années 70et, surtout, 80 lorsque la production nucléaire est venue remplacer le pétrole dans la productiond’électricité française. Cette construction très rapide des centralesnucléaires a un revers sur lequel je reviendrai un peu plus loin. En 2019, la consommation finale en Franceétait de 1617 TWh et la consommation d’électricité était de 473 TWh. Cette consommation d’électricité ne représentedonc que 30% de la consommation énergétique. Vous le savez sans doute déjà mais c’estun point important à garder en tête: les questions de l’utilisation de l’énergiene se résument pas à l’électricité qui n’est qu’une partie de l’énergie qu’onutilise. Pour la production d’électricité, grâceau nucléaire, la France émet peu de CO2. Mais, pour les transports, la production dechaleur et l’industrie, la France utilise encore de grandes quantités de ressourcesfossiles. Si on regarde les émissions sur le territoirefrançais en 2019 et qu’on divise par la population, on obtient des émissions de gazà effet de 6,6 tonnes d’équivalent CO2 par habitant. On fait ici l’inventaire des émissionsdirectes. Mais, si on retire les émissions liées auxproduits exportés et qu’on ajoute ceux liés aux produits importés, on trouve autourde 9 tonnes d’équivalent CO2 par français selon l’évaluation la plus récente. C’est ça qu’on appelle l’empreintecarbone. Passer de l’inventaire national à l’empreintecarbone augmente donc de près d’un tiers les émissions d’équivalent CO2 par français. L’empreinte carbone moyenne d’un françaisest supérieure à la moyenne mondiale à cause du niveau de consommation et de l’utilisationde ressources fossiles dans les transports, la production de chaleur et certaines industries. La France a signé l’Accord de Paris ets’est donc engagée à réduire ses émissions territoriales de gaz à effet de serre. Pour ça, la France s’est dotée d’unefeuille de route: la stratégie nationale bas carbone, SNBC. La SNBC est une proposition de trajectoire,une direction dans laquelle il faut aller. Mais, il y a encore beaucoup de travaux pourdécrire les différentes possibilités permettant de tenir cette trajectoire. La SNBC sera retravaillée à différenteséchéances, notamment pour intégrer le nouvel objectif européen de réduction de 55% desémissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à 1990. D’ailleurs, vous pouvez donner votre avissur la stratégie française sur l’énergie et le climat jusqu’au 15 février 2022. La question climatique n’est pas la seuleraison pour décroître l’utilisation de ressources fossiles. On le fait aussi pour lutter contre la pollutionde l’air, parce que ces ressources s’épuisent, parce que ça pèse lourd sur la balance commercialeet parce que c’est la source de beaucoup de vulnérabilités. Nous importons toutes ces ressources fossileset sommes à la merci des pays qui nous approvisionnent, ces ressources fossiles nous coûtent chèreset les variations de prix ou de volumes peuvent rapidement avoir des conséquences socialesimportantes. L’actualité avec l’envolée récentedes prix du gaz vient encore souligner ce point. Notre dépendance aux ressources fossilesn’est pas seulement un gros problème écologique. Si on regarde ce que donne la stratégie nationalebas carbone pour la consommation d’énergie finale, on obtient ceci. Vous voyez que la transition énergétiqueenvisagée pour la France ne suppose pas seulement de garder une électricité bas carbone, çasuppose aussi de réduire fortement les énergies fossiles dans la consommation énergétiquefrançaise. On voit une sortie du pétrole et on décarbonele gaz restant avec du biométhane ou du gaz de synthèse. On voit également une augmentation prévuepour la consommation d’électricité et une réduction importante de la consommationd’énergie finale. Cette réduction de 40% de la consommationd’énergie finale en trois décennies a suscité pas mal de réactions. Alors je vais prendre un peu de temps pourdévelopper ce point. Pour rappel, l’énergie finale est l’énergievendue au consommateur. Une réduction de la consommation d’énergiefinale peut avoir deux origines. D’abord, on peut réduire la consommationd’énergie en changeant volontairement certains comportements et on retrouve toutes les questionsautour de la sobriété. Si de plus en plus de personnes choisissentde chauffer un peu moins leur logement ou de passer de la voiture au vélo, ça induitévidemment une baisse des besoins en énergie. Et pour ces deux exemples, les gains peuventêtre importants. Mais, la stratégie bas carbone insiste beaucoupplus sur un deuxième levier: l’amélioration de l’efficacité énergétique. C’est une variable très importante quiest présente dans tous les scénarios. L’idée est d’avoir la même chose aufinal mais en consommant moins d’énergie. L’efficacité énergétique s’est amélioréeces dernières décennies et continue de le faire C’est ici qu’on va trouver la questionde l’isolation des bâtiments qui permet de réduire les besoins en énergie à servicerendu équivalent. C’est donc de l’efficacité énergétiqueet non de la sobriété. Par contre, si vous baissez volontairementla température chez vous, là c’est de la sobriété. Mais, l’efficacité énergétique couvreégalement des changements de technologie qui peuvent avoir de très gros effets rapidement. J’ai longuement parlé des voitures électriquesdans deux précédentes vidéos. Dans la seconde, j’expliquais qu’il fallait28 milliards de litres de carburants par an pour les voitures en France aujourd’hui. Ce qui fait pas loin de 300 TWh par an d’énergiefinale sous forme d’essence et de diesel. Si on avait, à la place, des voitures électriques,il faudrait environ 100 TWh d’électricité pour faire les mêmes déplacements… parcequ’un moteur électrique a un bien meilleur rendement qu’un moteur thermique. Alors oui on compare des choses un peu différentes:avec 1 kWh de carburant, vous ne pouvez pas faire les mêmes choses qu’avec 1 kWh d’électricité. Mais, pour le même nombre de kilomètres,vous réduisez de deux tiers les besoins en énergie finale. Et c’est la même chose pour une autre technologie,dont je n’ai pas encore parlé sur la chaîne: celles des pompes à chaleur. C’est un moyen de chauffage électriquetrès efficace qui permet, pour aller vite, de remplacer 3 kWh de chauffage au gaz ouau fioul par 1 kWh d’électricité. Encore une fois, pour un même service rendu,on peut avoir une forte réduction de la consommation d’énergie finale. Et on a vu que les transports et la productionde chaleur étaient une part importante de l’énergie utilisée en France. Donc, il n’est pas absurde d’avoir uneréduction importante de l’énergie finale avec le déploiement de technologies beaucoupplus efficaces du point de vue de cet indicateur. Une amélioration aussi importante de l’efficacitéénergétique est un objectif très ambitieux mais pas absurde. Maintenant que ce point est clair, je vaisme concentrer sur le système électrique. Idéalement, il me faudra un jour traiterdu reste de l’évolution du système énergétique envisagée dans la SNBC et, notamment, laquestion de la biomasse. Le travail qu’a produit RTE pour le systèmeélectrique s’inscrit donc dans le cadre de la SNBC en détaillant ce qu’on peutfaire pour l’appliquer dans le cas du système électrique. À partir de maintenant, on va se concentrersur ce point d’interrogation. La trajectoire de consommation d’électricitéproposée par la SNBC est l’élément de départ du travail de RTE sur le systèmeélectrique. Cette trajectoire aboutit à une consommationd’électricité en 2050 de 645 TWh, ce qui fait 35% de plus qu’aujourd’hui. La consommation électrique représenteraitalors 55% de l’énergie finale consommée en 2050 contre 25% aujourd’hui. Il y a des discussions complexes pour savoirsi cette trajectoire de production électrique est souhaitable ou réaliste. Certains pensent que c’est une surestimation,d’autres une sous-estimation. C’est un débat qui dépend pour une bonnepart de la société qu’on veut avoir à l’avenir. Ce débat sort du cadre de cette vidéo etj’ai pas assez de connaissances, ou de compétences, pour me positionner sur cette question. Je dirais juste que cette trajectoire serarévisée régulièrement en fonction de l’évolution de la consommation, du déploiement de différentestechnologies, de l’amélioration de l’efficacité énergétique et de choix politiques. Qu’elle soit révisée à la hausse ou àla baisse, comprendre ce qu’il se passe avec la trajectoire de consommation de référencesur laquelle se base RTE est utile. Sur cette figure, vous voyez la consommationderrière cette trajectoire répartie entre différents secteurs. Le tout somme à 645 TWh en 2050. On voit une grosse augmentation de la consommationélectrique dans les transports, dans l’industrie et dans la production d’hydrogène qui vientpour une bonne part substituer l’hydrogène utilisé aujourd’hui dans différentes industrieset produit avec des ressources fossiles… un sujet déjà traité sur la chaîne. Pour le résidentiel-tertiaire, on a des besoinsen légère baisse alors même qu’on va électrifier la production de chaleur. C’est dû à l’amélioration de l’isolationdes bâtiments et au remplacement d’une partie des chauffages électriques conventionnelspar des pompes à chaleur trois fois plus efficaces. On commence donc notre réflexion sur l’évolutiondu système électrique avec une première contrainte. Il faut augmenter la production d’électricitépar rapport à aujourd’hui pour réduire les émissions de CO2 dans d’autres secteurs:transports, production de chaleur et industrie. Et évidemment, on veut faire ça avec del’électricité bas carbone. Une seconde contrainte importante découlede l’état de la production électrique française aujourd’hui. Aujourd’hui, la France produit un peu plusde 500 TWh d’électricité et en consomme un peu moins de 500, on exporte donc de l’électricité,majoritairement bas carbone, vers nos voisins… réduisant, ainsi, les émissions de CO2 endehors de nos frontières et améliorant légèrement notre balance commerciale. La production électrique française reposeaujourd’hui pour une large part sur la production nucléaire complétée par des renouvelableset, malheureusement, un peu de fossiles. Les centrales nucléaires en fonctionnementont été construites très rapidement. Un rythme dont on serait très probablementincapable aujourd’hui parce que les exigences de sûreté sont plus importantes, que lesréacteurs sont plus complexes et qu’on a perdu des compétences industrielles. Le modèle de société était égalementdifférent à l’époque avec un pilotage fort de l’État. La prouesse technologique d’hier a une conséquencedésagréable. Vous voyez, ici, l’évolution du parc prévuentre 2020 et 2035 et des hypothèses sur la durée de vie des centrales au-delà. Dans les trois prochaines décennies, on risquefort de perdre une large part des centrales nucléaires qui sont aujourd’hui le soclede la production électrique française. Alors on peut se poser la question d’uneprolongation au-delà de soixante ans mais ce sera à l’autorité de sûreté nucléairede trancher et une telle prolongation est très incertaine. On ne peut pas préjuger de la décision aussiloin de l’échéance et il serait dangereux de faire reposer dessus l’avenir de notreapprovisionnement en électricité. En dehors de quelques centrales nucléairesen fin de vie et des barrages hydroélectriques, il ne restera, en 2050, pas grand-chose dece qui fonctionne aujourd’hui. La durée de vie des installations photovoltaïqueset éoliennes étant considérée inférieure à 30 ans. Il faudra remplacer l’existant d’ici 2050. Mais, renouveler une installation éolienneou photovoltaïque est plus facile qu’en construire une nouvelle. D’ici 2050, il faut donc construire, oureconstruire, tout un parc de moyens de production électrique. Il y a un point très important à comprendreici: Nous sommes dans une période charnière où il faut faire rapidement des choix dontnous vivrons les implications pendant les prochaines décennies. Le caractère bas carbone de notre électricitén’est pas un acquis et, peu importe ce qu’on construit pour remplacer nos vieux réacteurs,il faut commencer à sérieusement y penser parce que construire tout un système électriquene s’improvise pas au dernier moment vu les temps d’obtention des permis, de consultationsdiverses et de construction. C’est ça l’enjeu. Ce qu’on construit aujourd’hui, ce n’estpas pour remplacer du nucléaire qui serait fonctionnel, c’est pour s’assurer que,dans les décennies à venir, l’électricité reste bas carbone et soit présente en suffisammentgrande quantité pour nous permettre de réduire la consommation d’énergies fossiles. L’augmentation prévisible de la demanded’électricité et le renouvellement du parc sont deux éléments fondamentaux pourcomprendre le sujet de la transition énergétique en France. Mais, ça ne nous dit pas ce qu’on doitconstruire. Le rapport de RTE propose six scénarios deréférence qui répondent tous à l’évolution de la consommation électrique envisagéepar la SNBC. Un scénario c’est une description vraisemblablede l’avenir. Un scénario n’est ni une prédiction, niune prévision. Il permet de mieux cerner les conséquencesde différentes évolutions, de différents choix. Les futurs possibles ne se résument évidemmentpas à ces six possibilités même en fixant la consommation électrique en 2050. Il faut voir ces scénarios comme des trajectoiresqui permettent de comprendre les choix qu’on peut faire. Il faut également avoir conscience que lestrajectoires proposées seront révisées au fur et à mesure des évolutions réelles,des choix politiques et des développements technologiques. Les six scénarios considérés par RTE permettentd’avoir une fourniture d’électricité aussi fiable que celle qu’on a aujourd’hui. Pour s’assurer de la solidité de ces scénarios,RTE simule un grand nombre d’années avec une variabilité météorologique qui prenden compte les effets du changement climatique. J’ajoute que la production des pays voisinsest aussi modélisée en fonction de leur trajectoire de transition énergétique. Quand il y a des imports ou des exports, cen’est pas une variable magique qui viendrait régler tous nos problèmes mais une représentationde ce que seraient les excédents et les déficits de production électrique de nos voisins européens. Je ne vais pas m’étendre sur la méthodologiescientifique. On est vraiment dans le cœur de métier deRTE et je fais plutôt confiance à leur travail sur ces points. Au début, je vous ai dit que ce travail avaitété fait en concertation avec de nombreuses parties prenantes. C’est peut-être trop petit pour que vouspuissiez voir mais il y a des centres de recherche et des universités, des entreprises commeEDF, Orano, GRDF, Bouygues, mais aussi des associations pro nucléaires comme les Voixdu nucléaire ou antinucléaires comme Greenpeace et le Réseau Sortir du nucléaire. Des acteurs avec des positions et des expertisestrès différentes ont pu donner leurs avis et participer à l’élaboration de ce travail. Les scénarios ont été construits en s’appuyantsur l’expertise des industriels sur leur capacité à développer les différents moyensde production utilisés. Les scénarios proposés ne sont donc pasdes modélisations informatiques hors sol mais des descriptions de l’avenir qui s’appuientsur différentes expertises externes pour être vraisemblables. Ici vous voyez l’évolution de la productionélectrique dans ces six scénarios. Elle augmente dans tous les cas pour suivrela trajectoire de consommation de la SNBC. Le premier scénario, M0, atteint le 100%renouvelable en 2050 avec une sortie accélérée du nucléaire. Il y a ensuite deux autres scénarios sansconstruction de nouveaux réacteurs nucléaires qui atteignent le 100% renouvelable en 2060. M1, table sur les énergies renouvelablesréparties de manière diffuse sur le territoire national et une part importante de photovoltaïquesur toiture. M23 comporte le plus d’éolien et tablesur l’installation de grands parcs éoliens et photovoltaïques suivant une logique d’optimisationéconomique. À noter que la production renouvelable inclut75 TWh d’hydraulique et de bioénergie qui est en commun dans tous les scénarios. Il y a ensuite trois scénarios avec du nouveaunucléaire, N1, N2 et N03 qui ont respectivement, 26%, 36% et 50% de nucléaire en 2050. Pour la suite, retenez au moins qu’on déploiedu nouveau nucléaire dans les scénarios N et pas dans les scénarios M. On voit que même un maintien de la productionnucléaire au niveau actuel fera baisser la part du nucléaire dans la production d’électricitéà cause de l’augmentation de la consommation. La part de renouvelables en 2050 est d’aumoins 50% dans tous ces scénarios. C’est un point important: il y a une massificationdes renouvelables dans tous les scénarios. Quand on regarde les trajectoires de développementde nouvelles tranches nucléaires, on voit que RTE avait initialement proposé une trajectoirehaute qui a été revue à la baisse après les échanges avec la filière nucléaire. Je cite le passage qui parle de cette trajectoirehaute “cette proposition n’a pas été reprise par des acteurs industriels, qui ontindiqué que les contraintes de supply-chain rendaient difficilement envisageable d’atteindreun tel rythme”. Vous pouvez mettre sur pause pour lire cetautre passage où RTE explique qu’une trajectoire à 70% du nucléaire aurait été possiblesi on avait commencé à s’y mettre dans les années 2000. C’est trop tard pour ça. On peut le regretter, ou pas, mais des scénariosà plus de 50% de nucléaire en 2050 semblent juste hors jeu à cause de contraintes industrielles. Revenons à la figure, on voit les trajectoiresde développement de nouvelles tranches nucléaires dans les 3 scénarios N. Le scénario N1 demanderait la constructionde huit nouveaux EPR d’ici 2050. Il faudrait commencer la construction maintenantpour avoir deux nouveaux réacteurs entrant en service en 2035 suivis de deux de plustous les 5 ans. Le scénario N2 demanderait la constructionde 14 EPR d’ici 2050. On en aurait 4 en 2040 comme dans le N1 puis8 en 2045 pour atteindre le 14 en 2050. Vous voyez que le scénario N03 qui vise uneproduction plus élevée de nucléaire en 2050 que N2 n’aura pourtant pas, à cettedate, plus d’EPR que le N2. N03 parvient à produire plus d’électriciténucléaire en repoussant au maximum la fin de vie des réacteurs existants, dont unepartie au-delà de 60 ans, et en construisant des petits réacteurs nucléaires, les fameuxSMR, en plus des EPR. Les incertitudes de ces trajectoires sontdiscutées dans le rapport et j’en parlerai un peu plus loin. RTE a également cherché à évaluer deuxscénarios alternatifs: une sortie rapide du nucléaire et un moratoire sur la croissancedes énergies renouvelables et de l’éolien en particulier. La conclusion est sans appel “Une sortierapide du nucléaire met en péril la trajectoire climatique du pays à court terme, tandisqu’un arrêt du développement des énergies renouvelables la met en danger à long terme”. J’invite ceux que ces sous-questions intéressentà aller lire le rapport et je me contenterai ici des trajectoires considérées comme compatiblesavec nos engagements environnementaux. Je pense que l’évocation de scénariosavec beaucoup de renouvelables soulève des questions notamment sur la gestion de l’intermittence,de la dépendance de l’éolien et du photovoltaïque à la météo. Pour que le système électrique fonctionne. Il faut qu’à tout instant la quantitéd’électricité soutirée du réseau électrique soit exactement égale à la quantité quiy est injectée. Pour maintenir cet équilibre, on peut jouersur la consommation ou sur la production. Aujourd’hui, la consommation est peu ajustabledonc c’est surtout la production d’électricité qui doit suivre la demande. On regroupe tous les moyens utilisés pourmaintenir cet équilibre sous le terme de “flexibilité”. Commençons par regarder quels seront lesbesoins de flexibilité dans les six scénarios de RTE en 2050. On voit qu’il y a des besoins d’ajustementsau sein d’une journée qui viennent de la variation de la production photovoltaïqueet de la variation de consommation: on consomme plus d’électricité le matin et en débutde soirée que la nuit. On a ensuite des besoins d’ajustement quiviennent de la variabilité de la production éolienne au sein d’une semaine et du faitque la consommation varie puisqu’on consomme moins le week-end. Il y a besoin de compenser des variationsentre les semaines d’une même saison. La consommation varie en fonction de la météoet notamment de la température. Et la production éolienne et photovoltaïqueest elle aussi sensible aux différences de météo entre les semaines. Il y a également des variations entre lessaisons. Vous voyez ici que l’éolien diminue lesbesoins de modulation car il produit plus en hiver où la consommation électrique estplus importante. À cette échelle, sa variabilité suit cellede la consommation réduisant les besoins pour adapter consommation et production.C’estun avantage important de cette technologie. Par contre, c’est l’inverse pour le photovoltaïquequi produit moins en hiver quand les besoins sont plus importants et il faut donc compensercet effet. Le scénario qui y est le plus vulnérableest le scénario M1 où il y a beaucoup plus de photovoltaïque. Enfin, il peut y avoir des variations entreles années, essentiellement liées à la température pour la consommation et à l’éolienqui produit plus certaines années que d’autres. Faites attention à la lecture: les échellesne sont pas les mêmes. Il faut quelques centaines de GWh par jourpour l’échelle intra-journalière mais plusieurs dizaines de TWh par an pour le stockageintersaisonnier. Sans grande surprise, on voit que les scénariosM avec plus de renouvelables ont besoin de davantage de flexibilité. Ajouter de l’éolien et du photovoltaïquedans le mix électrique se fait d’abord à peu de frais mais plus on en a, plus ilfaut ajouter des moyens pour gérer leur variabilité. J’aime beaucoup cette représentation quipermet de comprendre qu’on a des besoins de modulation à différentes échelles. Si vous aimez réfléchir au système électriqueje pense que c’est une bonne base pour avoir une idée des besoins de flexibilité. Contrairement à ce que certains pensent,les réponses à ces besoins de flexibilité ne se limitent pas aux moyens de stockage. Par exemple, la production éolienne ne variepas exactement pareil partout. Avoir des productions réparties sur le territoirefrançais et européen permet de lisser la production éolienne, c’est ce qu’on appellele foisonnement. J’en avais longuement parlé dans les vidéossur le réseau électrique où j’avais essayé de le quantifier et j’y renvoie ceux quece sujet intéresse. Il y a aussi un passage du rapport de RTEdans le chapitre 7 qui aborde cette question. Plus globalement, les interconnexions jouentun rôle important dans l’optimisation du système électrique parce qu’elles permettentde distribuer des surplus locaux de production renouvelable et de mettre en commun à l’échelleeuropéenne différents systèmes qui permettent la stabilité du réseau électrique. RTE envisage donc une augmentation des capacitésd’interconnexion avec nos voisins européens. Une tendance existante qu’on retrouve dansla stratégie de l’Union Européenne et des pays membres. Développer davantage les interconnexionsest économiquement et physiquement justifié et a des implications politiques. Cette évolution renforce la coopérationentre États européens et accroît les interdépendances au sein de l’Union Européenne. Le rapport discute de ces aspects politiquesdans le chapitre 7 en rappelant que le modèle énergétique de 2050 sera moins dépendantde l’étranger si on réussit la transition énergétique planifiée dans la SNBC. On passerait de la situation actuelle oùdeux tiers de nos besoins énergétiques reposent sur des importations de ressources fossilesà une situation où quelques pourcents des besoins en électricité proviendraient denos voisins européens. Vous pouvez mettre sur pause pour lire endétail la figure qui résume ce point. C’est un rappel de la situation de dépendancedans laquelle la France est aujourd’hui pour son approvisionnement en énergie. Les interconnexions sont considérées commeune flexibilité qui joue sur toutes les échelles temporelles puisqu’elles permettent de mettreen commun des flexibilités qui jouent sur des échelles de temps différentes. Attention, ce n’est pas magique non pluset ça dépend de la distribution dans le temps des excédents et déficits de productionde nos voisins européens qui sont simulés par RTE. Dans les flexibilités, on a ensuite la variationde la consommation. C’est déjà ce qu’on fait depuis desdécennies avec le pilotage des chauffe-eaux électriques qui sont décalés dans des périodesde faible consommation par le mécanisme d’heures creuses. C’est une flexibilité qui ne joue qu’àl’échelle de la journée. Dans le futur, pouvoir décaler la charged’une partie des voitures électriques aiderait grandement. C’est un point que j’avais déjà évoquédans la vidéo sur la voiture électrique. Il y a également des effacements ponctuelsde consommation, notamment certains sites industriels en cas de tension sur le réseau,un mécanisme qui existe déjà aujourd’hui mais pourrait s’étendre à l’avenir avecl’évolution des technologies et des secteurs consommant de l’électricité. Les électrolyseurs apportent de la flexibilitédans la consommation. L’idée générale, c’est qu’il fautbeaucoup d’électricité pour produire de l’hydrogène. Mais, si il y a des tensions sur le réseau,on coupera les électrolyseurs. Donc si on produit de l’hydrogène par électrolysepour répondre à des besoins industriels, ça peut avoir un intérêt pour la stabilitédu réseau même si on n’utilise pas l’hydrogène pour produire de l’électricité. Vous voyez que les flexibilités de consommationont des effets sur des échelles de temps limités. La charge d’un véhicule électrique, parexemple, peut être décalée de quelques heures ou déplacée dans la semaine maispas d’un mois sur l’autre. Seuls les électrolyseurs peuvent jouer surde plus longues périodes. Ce serait le cas, par exemple, si on a desélectrolyseurs qui produisent peu en hiver parce que les marges de production sont moindrespendant cette saison. La possibilité d’arrêter les électrolyseursdépendra des besoins en hydrogène, des possibilités de stockage et des capacités de productiond’hydrogène et d’électricité. Aujourd’hui, seuls quelques pourcents dela consommation est flexible. En 2050, la proportion de la consommationpouvant être interrompue ou décalée dans le temps serait autour de 15%. La consommation d’électricité évolueavec l’arrivée de nouveaux usages. Voilà pour la consommation, parlons maintenantdes flexibilités qui permettent d’ajuster la production. Le stockage par batterie peut permettre destocker des surplus de production électrique pour les utiliser quand on en a besoin. Mais ce stockage n’a de pertinence que surun temps court. C’est un bon moyen de stockage pour lisserla production photovoltaïque mais c’est beaucoup plus limité sur des échelles detemps plus longues. Le rapport donne dans le chapitre 12, lescapacités de batteries stationnaires dans différents scénarios. On voit qu’elles sont beaucoup plus importantesdans les scénarios qui ne prévoient pas de nouveaux réacteurs nucléaires. On voit également que les capacités cumuléesde batteries dans les véhicules électriques sont bien supérieures à ce qu’il y a surle réseau. Mais, on a vu que le pilotage de la chargedes véhicules électriques apporte de la flexibilité à la consommation. En plus, RTE considère qu’1,1 million devoitures électriques, soit 3% du parc en 2050, seront capables de réinjecter l’électricitéstockée sur le réseau, jouant un rôle se rapprochant des batteries stationnaires. Donc les batteries des voitures électriquesjoueront également un rôle dans la stabilité du réseau électrique. Dans les moyens de stockage, on a ensuiteles STEP pour Station de Transfert d’Énergie par Pompage dont on a déjà parlé dans unevidéo. En gros, ce sont des barrages hydroélectriquesréversibles. En cas de surproduction électrique, on pompel’eau d’un réservoir bas vers un réservoir haut. Et quand on veut récupérer cette énergie,on turbine l’eau comme pour un barrage hydroélectrique classique. C’est un excellent moyen de stockage quipermet de récupérer 70 à 85% de l’électricité utilisée pour pomper l’eau. Aujourd’hui, c’est, de très loin, lemoyen de stockage le plus utilisé dans le monde. Il est adapté pour des modulations à effectuerau sein d’une journée ou d’une semaine. On y pense moins mais les barrages hydroélectriquesreprésentent également un stock d’énergie. Ce sont des moyens de production renouvelableset pilotables mais limités par la quantité d’eau stockée. Il faut donc gérer au mieux cette réservepour qu’elle soit disponible dans les moments de tension. RTE envisage une augmentation des STEP del’ordre de 3 GW et une augmentation d’1 GW d’autres installations hydrauliques. Vous voyez qu’on a séparé ici, l’hydrauliqueau fil de l’eau qui n’est pas pilotable, des centrales de lac qui le sont et des STEPqui sont des moyens de stockage. Si vous êtes perdu sur la question de l’hydroélectricité,je vous renvoie à la vidéo que j’ai faite, il y a déjà quelque temps, sur ce sujet. Comme on le verra un peu plus loin, dans lesscénarios où il en reste, les centrales nucléaires permettent également d’ajusterla production électrique, ce sont des moyens pilotables. Mais, elles ont leurs limites… Aujourd’hui, l’ajustement ultime se faitavec des moyens de production très flexibles: les centrales au gaz fossile. Vous voyez sur cette figure l’évolutiondans le temps et suivant les scénarios des capacités thermiques flexibles installées. L’idée dans ces scénarios de transitionn’est pas de se passer complètement de ces centrales mais de les décarboner en passantdu gaz fossile au biogaz ou à l’hydrogène et ses dérivés. RTE table beaucoup plus sur l’hydrogèneque sur le biogaz dont le gisement est limité et pourrait être mieux utilisé ailleurs. On voit que les scénarios M sans nouveaunucléaire sont beaucoup plus demandeurs de centrales au gaz, même plus qu’aujourd’hui. Mais, on regarde ici la capacité installée. Pour avoir une idée de la quantité de gazconsommé, il ne faut pas regarder la capacité installée mais la production d’électricité. Ça tombe bien, RTE fournit aussi ce résultat. Vous voyez qu’à l’horizon 2050, il yaurait moins de production électrique avec ces capacités thermiques qu’aujourd’huidans tous les scénarios. L’implication est évidemment que les centralesau gaz en 2050 fonctionneront beaucoup moins souvent que celles d’aujourd’hui. Il y a cependant une petite subtilité. On l’a dit, les interconnexions se multiplienten Europe. Ce qui revient à mutualiser une partie desmoyens de production et de stockage de l’électricité. Si on ajoute les importations et qu’on soustraitles exportations, ici dans le scénario M23, on voit que ça augmente la production d’électricitépar les centrales au gaz. Je pense que c’est globalement le cas parceque nos voisins prévoient d’importantes capacités de centrales au gaz dans leursscénarios de transition énergétique. Si nos voisins réduisent leur nombre de centralesau gaz, si la France ne veut pas être dépendante des centrales de ses voisins ou si les interconnexionssont moins développées, il faudra plus utiliser les centrales au gaz existantes et/ou construiredavantage de centrales au gaz sur le territoire français. On reste sur des besoins inférieurs à unevingtaine de TWh donc inférieur à 3% de la consommation annuelle d’électricité. Même en prenant les effets des importationsen compte, on voit que les modélisations de RTE remettent sérieusement en cause l’idéeque le déploiement de moyens renouvelables s’accompagne d’une augmentation de l’utilisationdu gaz puisque le scénario M23, 100% renouvelables en 2060 repose moins sur le gaz que la productionactuelle d’électricité en France. Maintenant, qu’est-ce que ça donne quandon combine toutes ces flexibilités ? Vous pouvez faire pause maintenant si vousvoulez voir de quelle manière les productions et les flexibilités se complètent dans unesemaine particulièrement difficile dans le scénario M23 et N2. Pour aller vite, on ouvre à fond les barrageshydroélectriques, on fait tourner les turbines à gaz et on importe. Encore une fois, les imports ne sont pas supposésmais simulés. Malheureusement les pays exportateurs et importateursne sont pas précisés sur cette figure. Sur cette autre figure, on voit l’évolutiondes capacités flexibles installées en France. De manière logique, les scénarios avec moinsde nucléaire ont davantage besoin d’hydrogène et de batterie. Le scénario N03 à 50% de nucléaire en 2050semble pouvoir se passer de moyens de stockage qui sont également peu présents dans lescénario N2 à 36% de nucléaire en 2050. Dans le scénario N03, les moyens renouvelablescouvrent 50% de la consommation électrique en 2050 dont près de 40% provenant des éolienneset des panneaux photovoltaïques. Intégrer jusqu’à 40% de moyens renouvelablesvariables semble donc pouvoir se faire sans difficulté. Regardons d’un peu plus près le scénarioM23 qui est un scénario 100% renouvelable en 2060 qui s’appuie sur un développementde grands parcs éoliens et photovoltaïques suivant une logique d’optimisation économique. Dans ce scénario, il y a 72 GW d’éolienterrestre, 60 GW d’éolien en mer et 125 GW de photovoltaïque couvrant 75% de la productiond’électricité. En plus des barrages hydroélectriques, desSTEP et des interconnexions qui sont communs à tous les scénarios, le scénario M23 abesoin de 15 GW de flexibilité de la demande, 20 GW de thermique décarboné et 13 GW debatteries alors que la puissance installée de renouvelable intermittent monte à prèsde 250 GW. On voit donc clairement qu’on n’a pasbesoin d’une turbine au gaz ou d’une batterie derrière chaque éolienne ou panneau photovoltaïque. La gestion de la variabilité de ces moyensest un problème complexe qui mérite mieux que les représentations caricaturales qu’onretrouve trop souvent. Autre point intéressant, dans les scénariosavec beaucoup de renouvelables intermittents, il y a des périodes où récupérer la surproductionn’est pas possible ou pas rentable. On perd donc une partie de la production desrenouvelables. C’est ce qu’on appelle l’écrêtementet j’en avais parlé dans les vidéos sur le réseau. Il y a également des pertes associées àl’utilisation de stockage et notamment à la production de l’hydrogène ensuite utilisédans les centrales au gaz pour produire de l’électricité. Le rendement de la boucle électricité, hydrogène,électricité n’est que de 30%. Ces deux effets induisent des pertes qui sontplus élevées dans les scénarios sans nouveau nucléaire. On voit nettement que les scénarios sansnouveau nucléaire demandent plus de production pour la même consommation finale afin decompenser les pertes. Parlons un petit peu des coûts. Le chapitre sur l’analyse économique fait77 pages et va bien au-delà des éléments que j’ai choisis de vous montrer. Si vous n’êtes pas satisfait par une partiedes hypothèses que je vais présenter, l’analyse économique teste de nombreuses varianteset vous pouvez aller lire tout ça pour affiner votre opinion. On regarde ici une comparaison des coûtsde production de différentes filières pour 2030. La prolongation des centrales nucléairesexistantes apparaît comme rentable tout simplement parce que les centrales nucléaires en fonctionnementaujourd’hui sont en grande partie amorties. Les coûts des travaux nécessaires à laprolongation des centrales nucléaires sont rentables quand on les ramène à l’électricitéque ces prolongations permettront de produire. Une fermeture anticipée des centrales nucléairesexistantes ne serait pas seulement discutable sur le plan écologique mais aussi sur leplan économique. La rentabilité économique de cette prolongationest longuement développée dans le rapport et je doute qu’elle puisse être remiseen question. Quand on regarde les coûts de productionestimés par RTE à l’horizon 2050, on voit que seul le photovoltaïque sur petite toitureest plus coûteux que le nouveau nucléaire. Si vous avez retenu les quantifications précédentes,vous voyez que RTE anticipe des réductions de coûts pour les renouvelables d’ici 2050,ce qui est défendable au vu des évolutions passées et anticipables. Des quantifications comme celle-ci reposentsur de nombreuses hypothèses qui sont détaillées dans le rapport avec des analyses de sensibilité. Mais regarder les coûts de production desdifférentes filières ne suffit pas. Ce qui comptent ce n’est pas le coût del’électricité en sortie des centrales mais le coût de l’électricité au niveaude votre prise électrique. Entre les deux, il faut prendre en comptele réseau électrique mais aussi les différentes flexibilités dont on a parlé et notammentles moyens de stockage et les centrales au gaz. En tant que consommateur et citoyen le seulcoût qui a un sens, c’est le coût du système dans son ensemble. Si ce point était clair pour tout le monde,on gagnerait beaucoup de temps dans les questions autour des coûts. RTE évalue ce coût complet pour les différentsscénarios dont on a parlé jusqu’ici. On voit que les scénarios avec du nouveaunucléaire sont moins coûteux alors même que le nouveau nucléaire était plus coûteuxpar MWh. Cette différence s’explique par de plusgrands besoins de flexibilité et de renforcement des réseaux des scénarios avec plus d’énergiesrenouvelables. On voit que le scénario M1, qui développesignificativement le photovoltaïque sur toiture, coûte environ un tiers plus cher que le scénarioN03. C’est une différence importante de 20 milliardsd’euros par an mais ce n’est pas non plus un facteur deux. Aujourd’hui, pour un particulier, la productiond’énergie et les réseaux composent environ deux tiers du prix de l’électricité. Si c’est la même structure en 2060, onaurait des variations de prix d’un peu plus de 20% maximum entre les extrêmes. L’écart de coût entre le scénario M23,100% renouvelable en 2060, et le scénario N03 se réduit à une dizaine de milliardd’euros par an. Si on prend en compte les incertitudes, lesdifférences de coût entre ces trajectoires ne me paraissent pas énormes. Je pense qu’échouer à développer assezd’électricité bas carbone pour répondre aux besoins de la transition peut s’avérerbeaucoup plus coûteux. Je précise que ces coûts intègrent le démantèlementdes installations et la gestion des déchets, notamment ceux du nucléaire. RTE a eu une démarche conservatrice dansl’évaluation de ces coûts en aval. Il est important de noter que le calcul descoûts reposent sur des évaluations économiques avec des hypothèses fortes. En changeant, par exemple, le taux des intérêtsnécessaires aux investissements initiaux dans les moyens de production, vous pouvezchanger les résultats. RTE a fait le choix d’avoir les mêmes conditionsde financement pour toutes les technologies: un taux de 4%. Ce qui correspondrait à un soutien de l’Etatsous une forme ou une autre. Ce n’est pas aberrant: le développementhistorique du nucléaire a bénéficié d’un fort soutien de l’Etat et le déploiementactuel des renouvelables est également soutenu par l’État par d’autres mécanismes. Les modes de production avec la plus longuedurée de vie, sont très sensibles aux coûts du financement. Ce qui fait le plus varier le coût du nucléairec’est son financement. Le coût du système dépend donc de choixpolitiques sur le soutien des différentes technologies. Et le prix de l’électricité dépend d’autreschoix politiques comme l’organisation du marché ou les taxes. Ici, j’ai parlé du coût qui n’est qu’unepartie des éléments qui influe sur le prix. Vous ne pouvez pas déduire le futur prixde l’électricité à partir de la seule discussion des coûts. Pour résumer: J’ai mis en avant quatrepoints que je trouve intéressant sur la question des coûts (i) prolonger les centrales nucléairesexistantes est rentable. (ii) Ne vous faites pas avoir par ceux qui montrent uniquementle coût de production des différents moyens, le coût qui vous intéresse en tant que citoyenet consommateur est le coût du système dans son ensemble. (iii) À l’exception du photovoltaïquesur petite toiture, les technologies renouvelables sont moins coûteuses que le nouveau nucléaire. Mais, les coûts des flexibilités augmententau fur et à mesure qu’on ajoute de l’éolien et du photovoltaïque. Ce sont ces coûts qui expliquent que desscénarios avec du nouveau nucléaire sont un peu moins coûteux. (iv) Les écarts decoûts ne sont pas monstrueux, ce qui incite à inclure d’autres critères dans le choixdes scénarios. Trancher sur les seuls coûts alors qu’ilssont proches serait, à mon avis, une erreur. On l’a dit le but de la transition énergétiqueest la réduction des émissions de CO2 et l’atteinte, en 2050, de la neutralité carbone. Regardons d’un peu plus près ce que lerapport dit sur les émissions de CO2 du système électrique. On en a souvent parlé sur cette chaîne,tous les moyens de production émettent indirectement des gaz à effet de serre par leur construction,leur entretien et leur démantèlement. Laissons de côté la question de la biomasse,très peu utilisée par RTE. Vous voyez la distinction très nette entrece qu’on appelle logiquement les moyens de production bas carbone et les moyens deproduction qui reposent sur la combustion de ressources fossiles. La priorité absolue pour lutter contre lechangement climatique est de se débarrasser des énergies fossiles. Le rapport anticipe également l’améliorationde l’empreinte carbone des différents moyens de production grâce à l’améliorationde ces technologies et/ou à la réduction du recours aux énergies fossiles pour leurproduction. Cet effet est important sur le photovoltaïquequi a, aujourd’hui, des émissions supérieures à d’autres technologies bas carbone enrestant très inférieur aux technologies fossiles. Une objection qu’on pourrait faire à cetype de représentation, c’est qu’on ne prend en compte le fait que certains moyensde production sont pilotables et d’autres non. Et c’est vrai que, comme pour les coûts,ce qui a le plus de sens c’est de regarder les émissions associées au système entier. Si on fait ça, on voit que les scénariosavec du nouveau nucléaire émettent un peu moins de CO2. On regarde ici les émissions du systèmeélectrique en 2050. RTE donne également son calcul avec une hypothèseplus pessimiste sur l’amélioration technologique des différents moyens de production. On peut voir que la présence de moyens destockage, notamment de batteries, induit des émissions supplémentaires mais la part desémissions allouables aux flexibilités est faible devant celles allouables aux moyensde production, ce qui contredit certaines idées reçues. Dans les six scénarios proposés par RTE,les émissions de gaz à effet de serre induites par le système électrique en 2050 sont moindresqu’en 2019 alors qu’on produit plus d’électricité. Si on ramène ça au kWh, on trouve les quantificationssuivantes: environ 48 grammes d’équivalent CO2 par kWh pour le système électrique aujourd’huiet, en 2050, de 17 grammes de CO2 équivalent par kWh à 11 suivant les scénarios. Et si on retient l’hypothèse pessimiste,on est alors entre 23 et 14. Je rappelle que cette électricité bas carboneva permettre de réduire les émissions ailleurs. Sur cette figure, on peut voir les réductionsdes émissions en équivalent CO2 entre 2019 et 2050. L’électrification des usages contribuepour environ un tiers de la réduction des émissions d’ici 2050 avec une forte réductiondans le domaine des transports. On retrouve un point évoqué au début dela vidéo et qui me paraît fondamental à retenir. L’électricité bas carbone peut permettrede réduire les émissions de CO2 d’autres secteurs. Pour finir, il me paraît très importantde discuter de la crédibilité des différents scénarios. Attaquons maintenant ce qui est peut-êtrele point le plus important de la vidéo: Il ne suffit pas de créer un scénario pourque celui-ci puisse advenir. Par exemple, ce n’est pas parce qu’unscénario 100% renouvelable existe que le 100% renouvelable devient possible. N’importe qui peut proposer des scénariosde neutralité carbone. Si je fais l’hypothèse qu’en 2050, lapopulation mondiale renonce à se déplacer, se loger, se chauffer, se nourrir et se divertir,je peux faire un scénario de neutralité carbone les doigts dans le nez. Même chose si je suppose qu’en 2050 ona des technologies miracles qui produisent plein d’énergie pour pas chères et sansimpacts environnementaux. Et qu’on a d’autres technologies miraclespour retirer le CO2 de l’atmosphère, et régler les autres problèmes environnementauxau passage tant qu’à faire. Mais est-ce que vous jugeriez crédibles cesdeux scénarios ? Probablement que non… J’espère… Enfin vous demanderiez quandmême un peu plus de détails, non ? La difficulté n’est pas de produire unscénario mais de produire un scénario crédible, une situation future qui pourrait se produiresous certaines conditions. Juger la crédibilité d’un scénario demanded’examiner ces conditions, d’examiner les hypothèses sur lesquelles ce scénariorepose. Tous les scénarios de transition énergétiquecomportent des conditions, des paris sur l’avenir. RTE a cherché à minimiser le recours àdes paris trop risqués. Néanmoins, il reste des incertitudes quele rapport essaye de détailler. Comme expliqué en introduction, je ne meprononce pas sur les trajectoires de la stratégie nationale bas carbone qui pourraient elles-aussiêtre discutées. On va donc regarder les incertitudes pourla consommation électrique envisagée par la SNBC et qui sert de référence dans lesscénarios que j’ai longuement exposés. Regardons d’abord du côté du renouvelable. Il y a des incertitudes industrielles liéesau déploiement de grandes quantités d’éoliennes terrestres et de panneaux photovoltaïques. Encore un point important: dans tous les scénarios,il faut développer de grandes quantités de moyens renouvelables. La réussite de ces déploiements n’estpas acquise. Pour l’éolien en mer qui est encore balbutianten France, il y a un enjeu industriel mais également de développement, notamment sion veut déployer de l’éolien flottant qui n’est qu’à l’échelle pilote aujourd’hui. Il y a ensuite des paris sur le développementde technologies permettant l’intégration de grandes quantités de moyens intermittentsdans le réseau électrique. Il faut développer des flexibilités, etnotamment un système hydrogène, reconfigurer le réseau qui n’a pas été construit pourune production diffuse d’électricité, assurer la stabilité électrique sans lesgrosses centrales qui jouent ce rôle aujourd’hui et faire évoluer les réserves opérationnellesqui sont là pour compenser rapidement une production insuffisante d’électricité. Pour ceux que ces aspects techniques intéressent,ils sont détaillés dans un précédent rapport. RTE signale que pour ces 4 points, les validationstechniques à apporter demeurent importantes et nécessitent un effort de recherche etdéveloppement conséquent et soutenu. Il est également intéressant de noter queles incertitudes associées à ces points ne sont pas nulles dans des scénarios avecdu nouveau nucléaire parce que même ces scénarios comportent une part importantede renouvelables intermittents en 2050. Du côté du nucléaire, il y a des incertitudessur la prolongation de certains réacteurs actuels jusqu’à 60 ans. Seul le scénario M0 qui envisage un retraitplus rapide du nucléaire s’en sort un peu mieux. Le déploiement du nouveau nucléaire estd’autant plus incertain que le rythme de déploiement est élevé et on peut comprendrefacilement ce point au vu de la construction des EPR aujourd’hui en Europe. Enfin, pour le scénario N03, il y a de fortesincertitudes sur la possibilité de prolonger les réacteurs existants au-delà de soixanteans et sur le développement de petits réacteurs nucléaires qui n’existent pas encore aujourd’hui. J’ai entendu plusieurs fois que ce rapportprouve la possibilité d’un système électrique 100% renouvelable. Pourtant, il est écrit noir sur blanc querien ne garantit la faisabilité d’un scénario 100% renouvelable. Se lancer dans cette direction en espérantque la technologie trouve des solutions en cours de route est un pari technologique quipeut s’avérer dangereux. De la même manière, se lancer dans des scénariosavec une part importante de nucléaire est un pari industriel qui peut s’avérer toutaussi dangereux. RTE met explicitement en avant des scénariosde type N2 permettant de limiter les risques d’échec en s’affranchissant de plusieursparis technologiques et industriels. Garder une part de nucléaire permettraitde limiter les risques d’échec de la transition du système électrique. C’est un élément avec lequel je suis enphase. La transition du système énergétique s’annoncedéjà comme un chantier très difficile, il le sera encore plus si on exclut d’embléeune partie des technologies. Mais, si on fait le choix de déployer dunouveau nucléaire, RTE est également clair sur le fait qu’il faut se décider rapidement. Quel que soit le choix des trajectoires, sion veut suivre la consommation électrique envisagée par la SNBC, il faut se mettreà déployer massivement des moyens de production bas carbone. Vous pouvez voir que les rythmes de déploiementsont très exigeants dans tous les scénarios. On entame un énorme chantier pour transformernotre système électrique. Échouer à déployer suffisamment de moyensbas carbone risque de nous laisser avec des fossiles sur les bras dans la production électriqueet/ou dans les secteurs que l’électricité doit aider à décarboner. Alors je sais cette vidéo est déjà longuemais sur un sujet aussi vaste c’est loin d’être exhaustif. J’aurais pu développer davantage, par exemple,certains critères environnementaux comme la surface utilisée, les matériaux nécessairesou l’évolution de la question des déchets nucléaires dans les différents scénarios. Mais, c’est déjà bien trop long et passervite sur ces aspects serait, à mon avis, contre-productif. En plus, ce sont des questions que j’aidéjà traité, au moins en partie, ailleurs sur la chaîne. RTE a travaillé sur ces questions et desapprofondissements, notamment sur les matériaux, devraient sortir début 2022. Le travail qu’a produit RTE ici va, en effet,être approfondi au fil des mois à venir. N’hésitez pas à suivre tout ça ! Il ya probablement des éléments intéressants qui vont sortir ! Dans cette vidéo, on a vu qu’il fallaitcomprendre la transition énergétique dans son ensemble pour comprendre l’évolutionà venir de la production électrique. L’électricité bas carbone peut être unmoyen pour réduire l’utilisation de ressources fossiles dans les transports, la productionde chaleur et l’industrie. Une part importante de la production électriquefrançaise est aujourd’hui assurée par les centrales nucléaires qui seront arrêtéesdans les trois prochaines décennies. L’évolution du système électrique estdonc face à une double contrainte: il faut augmenter la production d’électricitémais également remplacer une bonne partie des moyens de production existants qui atteignentleur fin de vie. On est à une croisée des chemins et plusieursdirections sont possibles. Le rapport de RTE permet de se faire une idéedes évolutions du système électrique permettant de répondre à la consommation envisagéepar la stratégie nationale bas carbone. De nombreuses données sont disponibles surles coûts, les impacts environnementaux et les incertitudes de différentes évolutions. J’ai trouvé ce rapport particulièrementintéressant parce qu’il vient rectifier un certain nombre de fausses informationset j’espère qu’il permettra d’assainir un peu les discussions sur le sujet de l’énergieen général et de l’électricité en particulier. On voit que dans toutes les voies proposéesil faut déployer rapidement des moyens de production bas carbone. Les énergies renouvelables se développentde façon importante dans tous les scénarios et constituent, hydroélectricité comprise,au minimum 50% de la production d’électricité en 2050. À mon avis, l’analyse de ces scénariosmontre également que se passer de nouveau nucléaire est difficile et risqué. Voilà, j’espère que cette vidéo vousa plu, que vous avez appris des choses et que ça n’a pas été trop vite. C’est une vidéo sur un sujet bien pluslarge que d’accoutumée et je suis sûr qu’elle soulèvera beaucoup de questionsauxquelles je serai incapable de répondre. Je pense que le rapport de RTE vaut vraimentle coût d’être lu. Je vous recommande évidemment la synthèsemais également le chapitre 7 sur la sécurité d’approvisionnement qui couvre les flexibilitéset le chapitre 12 sur l’analyse environnementale. J’ai choisi de faire cette vidéo parcequ’elle m’a été beaucoup demandée mais aussi parce que je travaille sur une autrevidéo pour laquelle j’avais besoin d’introduire les enjeux de l’évolution du système électriqueet l’introduction commençait à prendre vraiment beaucoup de place. Au passage, vous avez pu voir qu’il me restede nombreux sujets à traiter: finir la petite série sur l’hydrogène, en faire une surla biomasse: agrocarburant, biogaz, bois… et parler de la rénovation des bâtimentset des pompes à chaleur. J’ai encore de quoi m’occuper pour quelquestemps pour ceux qui en doutait. Cette vidéo bénéficie de l’œil attentifde relecteurs qui aident ce contenu à être plus juste, précis et compréhensible etje les remercie pour ça. Un grand merci également à ceux qui me soutiennentfinancièrement et permettent à ce contenu d’exister. C’était le Réveilleur et à bientôt surle net.

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