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Comment c’est loin explication ?

Comment c’est loin explication ?

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J’ai pas mal cherché pour trouver LE bonfilm pour cette vidéo. Aujourd’hui on s’intéresse aux dialogueset le cinéma francophone regorge de chef d’œuvres en matière de bons mots. Certains auteurs et dialoguistes ont su écriredes répliques simplement brillantes. Poétiques, capturant l’essence d’uneémotion, l’essence d’un personnage, ou encore des phrases devenues cultes par leurstyle et leur intelligence comique. Des dialogues riches, des dialogues complexes,des dialogues impactants… Et puis finalement, ce film… Orel : “Franchement.”Gringe : “Ouais ?” *silence* Orel :” J’sais pas.” …Je l’ai trouvé. Aujourd’hui, on va analyser quelques-unesdes techniques d’écriture de Comment c’est loin sorti en 2015, le premier film d’Orelsan,un mec pas très connu qui fait du rap. Je sais pas si vous en avez entendu parler… Il s’est entouré de ses potes ainsi quede sa mamie sous les projecteurs et de C. Offenstein derrière la camera. Pour ce qui est du scénario, il a reçu uncoup de main de S. Murat. Et donc ce scénario reprend le concept del’album “Orelsan et Gringe sont les Casseurs Flowters”. Un album de Gringe et Orelsan. Les Casseurs Flowters. l’histoire est toute simple : Orel et Gringesont deux trentenaires de Caen qui font plus ou moins du rap. Et ils ont 24 heures pour écrire une chansonsinon, leurs producteurs les laissent tomber Le problème c’est qu’il n’ont jamaisréussi à finir un morceau à cause du grand antagoniste de l’intrigue : leur flemme. le film suit leur journée entre bus, pliage de serviettes et balade pour acheter des sandwichs en triangle bref : tout faire pour éviter de se mettre au boulot. Alors oui. C’est vrai. Show don’t tell, il faut faire passer l’informationpar l’image et pas par le dialogue c’est le principe n°1 en écriture. Ok. Certes. Mais. Comment c’est loin, c’est un film qui a su parler à beaucoupde monde avec son sujet, son message et ça bah c’est pas mal grâce aux dialogues. Donc exceptionnellement aujourd’hui, showdon’t tell, eh bah on s’assoie dessus ! Bienvenue dans Plot Point. Mais avant de commencer, petit point de théorie de l’écriture. Quand on écrit les répliques d’un dialogue,on a un objectif en tête. Généralement, c’est l’un de ces trois-là : exposer une information pour le spectateur, comme l’identité d’un personnage Hubert : “ça va Jack ?”Jack : “ça va Hubert !” ou le caractériser, par exemple en lui donnant une certaine manière de s’exprimer. Jack : “C’est la piquette Jack, tu sais pas jouer, t’es mauvais !” Mais là où ça devient intéressant, c’estquand on se sert des dialogues pour introduire des enjeux dans une scène. Par exemple à coups de révélations fracassantes : *Tadaaam*Jack : “Jefferson !” Hubert : “Mwahahaha Jack !!” Evidemment il y a beaucoup d’autres outilsqui servent à donner de la couleur aux dialogues. Le choix des mots, du ton, le rythme, lesfigures de style, le jeu d’un acteur… écrire un dialogue c’est un art à part entièreet un métier, donc pour éviter que cette vidéo ne dépasse les 5 heures, on va seconcentrer sur le lien entre dialogue et personnages. Mais si vous voulez approfondir le sujet,je vous renvoie à la super vidéo de Calmos, qui décortique les procédés littérairedes répliques de Michel Audiard dans Les Tontons Flingueurs. Qu’est ce qui fait qu’un dialogueest réussi ou non ? Dans ma 1e vidéo, j’avais pris l’exemple d’un dialoguede Titanic, dans lequel un couple avait une conversation vraiment pas naturelle,pour exposer qui ils étaient et quels étaient les enjeux. La scène a été coupée au montage, remplacéepar un seul plan qui faisait passer toutes ces mêmes informations, mais par l’image. Donc trop en dire, forcer l’exposition,ne pas camoufler le sous texte c’est ce qui fait un mauvais dialogue. Quand ça sonne « pas naturel » et qu’onentend plus le scénariste nous donner les informations que les personnages s’exprimer,bref, c’est pas terrible. Le bon dialogue lui, il fait l’inverse. Il permet d’en apprendre plus sur l’histoireet les personnages, mais de manière détournée. Il ne dit pas, il fait comprendre. Alors quand il fait passer du sous textepar des silences, des non-dits et autres sous entendus là on a tout gagné. Donc on pourrait dire qu’un bon dialogue,il n’est pas naturel, mais il a l’air naturel. Et justement pour ce qui est du naturel dansComment c’est loin Mamie d’Orel : “Tiens, j’ai apporté du paté !” Il y a tout ce qu’il faut. Déjà, ce qui saute aux oreilles avec lesdialogue, c’est ce style d’expression très naturel des personnages. C’est simple, on dirait que ce sont lesacteurs qui ont écrit eux-mêmes leurs répliques. Mais au delà de ça, ils ont chacun une manièreprécise de s’exprimer. Le patron d’Orel par exemple, qui utilisedes formules bien à lui : Patron : “C’est pas un temps à sortir en marcel. Marcel Cerdan” Patron : “mets ton marcel et serre les dents” Ses beaux parents, qui expriment leur statut social : Beau papa : “Tu vas m’en dire des nouvelles, c’est du Gervey-Chambertin Aegerter” Beau papa : “T’aimes le Chambertin au moins ?” Orel :”Bah j’crois ouais…” Et puis bien sûr, il y a Claude. Claude :”On est en retard pour l’happy houuuuuuur !!” Cette question de style, elle est très importante. Déjà, c’est l’occasion de placer desexpressions marrantes parce que ce film est marrant. Et pour ce qui est de l’humour, il reposesur 3 mécaniques : Le côté un peu bateau de certaines répliques : Orel :”J’l’ai soufflée avec mon nez !” Le timing : Claude : “Je vais vous donner un seul conseil et ça va être le meilleur…” Claude : “…Abandonnez.” Orel : “Okay.” et bien sûr :le rien. Orel : “Quand t’achètes 30 paquets ils t’en filent 1 gratuit” Orel : “au début j’trouvais ça dégueux mais du coup, il me reste 30 paquets.” Orel : “donc j’me suis habitué.” Orel : “Tu veux pas que je les fasse cuire les tiennes ?” Et c’est ça le plus marquant au niveaudes dialogues du film. Tout le monde parle tout le tempsmais pour ne rien dire. Pas de gros enjeux, pas de gros sujets. Mais je mets ça de côté et on va y revenirun peu plus tard. Parce que là, on va entrer dans le vif du sujet. La technique d’écriture. Alors, je me doute qu’en travaillant sesdialogues, Orelsan s’est pas mal basé sur la manière de parler de ses acteurs, vu qu’illes connaissait déjà. Mais ça ne veut pas dire qu’il n’a paseu à y réfléchir. Et pour trouver ce que disent les personnages,il faut connaître ses personnages. Alors je vous propose de prendre nos cobayes,Orel et Gringe, et de décortiquer couche par couche les facettes de leur personnalitépour définir leur manière de s’exprimer. Enfin niveau par niveau, des couches de personnage,ça sonne bizarre. 1e niveau : qu’est-ce qui nous saute auxyeux quand on découvre les protagonistes ? Leurs traits de surface ? Orel on peut direque c’est un gars mou, lent, immature mais plutôt sympa. Gringe lui, il a plus de caractère et uncôté mélancolique, désabusé et un poil profiteur. Déjà en partant de ces points-là, on peutcommencer à imaginer leur manière de s’exprimer. Elle doit faire transparaître leur personnalité. Et le meilleur moyen de faire transparaîtreune personnalité grâce au dialogue c’est par le conflit. Par exemple dans cette scène au début dufilm, on a un conflit basique en 3 temps Regardez comment c’est construit : Gringe : “J’peux te taper 50 balles ?”1. Gringe se sert dans la caisse de l’hôtel mais Orel refuse. Orel : “Euh bah non.”Gringe : “Boh allez ?” 2. Gringe insiste sans trop faire d’efforts.Orel refuse encore, mais plus mollement. Orel : “Bah j’sais pas, non.” 3. Gringe l’incite à mentir. Gringe : “On s’en fout, dis qu’un client est parti sans payer.” Orel ne s’y oppose pluset termine par une blague. Orel : “A force, mon patron va croire qu’on est à Gotham City.” Rien que cet échange nous en dit beaucoupsur le caractère des personnages et leur relation. Et ce qui est bien avec ce dialogue, c’estqu’il me permet d’enchaîner avec le niveau 2. Au fur et à mesure de l’intrigue, on découvrede nouveaux éléments sur eux. Orel a un problème avec l’alcool qu’ilne veut pas s’avouer et Gringe, il joue avec le feu en trompant sa copine. Ça aussi, ces traits plus profonds, ils setraduisent par le dialogue. Pour Gringe, c’est simple : il ment.Il ment à sa copine il pousse à mentir et se ment à lui même. Et pour Orel, c’est plus subtile que ça. Beau papa : “Et toi Aurélien ? Le rap, ça avance ?” Orel : “Ca va ouais…” Orel : “d’ailleurs faut que j’y retourne parce que…” Orel : “On a… du pain sur la planche…” A chaque problème, à chaque malaise,il désamorce la situation par une blague ou change de sujet. Et ce sont ces éléments qui vont caractériserle plus leurs répliques. Malhonnêteté pour Gringe et fuite pour Orel. Mais si on y regarde de plus près, onretrouve ça aussi chez d’autres personnages. En fait chaque fois qu’un problème un peu graveou dérangeant est amené, ils changent de sujet. Père d’Orel : “Bon allez, salut…” Et ça, ça nous ramène à ce que je disaisplus tôt : le fait que les personnages passent leur temps à parler pour ne rien dire. Alors d’une part, ça sert à porter l’humourdu film mais surtout, ça sert à noyer les problèmes. à l’image des personnages quipréfèrent faire la fête, perdre leur temps, trouver des excuses pour ne pas avoir à s’ouvriret discuter des sujets importants. Et c’est peut-être pour ça qu’ils n’arriventpas à écrire leur chanson, et qu’ils restent bloqués sur des sujets superficiels. Pourtant ils en ont des trucs intimes à exprimer. mais si ça ne peut pas passerpar les dialogues, il faut trouver autre chose. Et justement , depuis le début de cette vidéoj’ai volontairement omis un détail le fait que Comment c’est loin, c’est une… Cette bonne vieille comédie musicale ! Quand en pleine histoire, les personnages sont prisd’une envie de se mettre à chanter ou danser pour exprimer leurs sentiments. Aujourd’hui, le genre s’est énormémentdéveloppé, il a pris d’autres formes s’est modernisé et on le retrouve danstoutes sortes de cinémas en y adoptant les spécificités locales. Mais la plus grosse partie de ce qui la caractérise s’est formé sur les planches de Broadway là où une tradition et des codes on vu le jour avant de s’exporter ailleurs. Comme chez Disney, qui conçoit une partiede ses classiques d’animation dans cet esprit Broadway. Et dans cette tradition, les chansonsne sont pas là gratuitement elles ont des fonctions narratives. La première chanson qui sert d’exposition générale la « I want song » dans laquelle le protagonisteexprime ce qu’il désire ou une chanson de midclimax qui amène les éléments quiferont basculer l’intrigue. Tout ça pour dire que les chansons de lacomédie musicale ont plus ou moins les mêmes fonctions que les dialogues. Et on retrouve ça dans Comment c’est loin. Le film s’ouvre avec “Stupide”, un clip quisert d’introduction aux personnages mais en donnant des informations différentes des dialogues. On y découvre le côté fun et immature despersonnages mais aussi le fait qu’ils abandonnent tout ce qu’ils entreprennent. Et on peut trouver une fonction aux différenteschansons “Quand ton père t’engueule” ou “Le mal est fait”, qui parlent des problèmes d’alcool et de tromperie dans lesquelles les personnages révèlent des pensées trèsintimes ou “Deux connards dans un abribus”, qui repose sur le même concept que les dialogues : parler pour ne rien dire. Et bien sûr “J’essaye j’essaye”, dans laquelle Orelrévèle qu’il est très conscient de la situation dans laquelle il se trouve, et qu’il aimerait que les choses changent. Orel : *chante* “et on s’détruit la santé pour se sentir en vie” Orel : *chante* “chuis moins p’tit, chuis plus vieux, mais j’ai jamais grandi.” Donc, le rôle des chansons, c’est d’apporterun autre niveau de profondeur aux personnages. C’est par la musique qu’ils révèlentleurs problèmes, leurs envies…Mais en plus des fonctions narratives, la musique, elleest au coeur du film. Le but des personnages est d’écrire unechanson, mais ils n’y arrivent pas par flemme et parce qu’ils ne savent pas sur quoi écrire. Sauf qu’évidemment, on découvre au filde l’histoire que derrière cette paresse, il y a des non-dits. En fait, aucun des deux n’y croit. Gringe pense qu’ils n’ont aucune chancedans le milieu du rap et Orel n’assume pas de faire de la musique. Et c’est une fois qu’ils auront crevél’abset, qu’ils auront assumé, que le problème pourra se régler, grâce à cettediscussion importante qu’ils n’ont jamais voulu avoir : Gringe : “Quand est-ce qu’on a commencé à kiffer la médiocrité ?” Orel : “Ca a toujours été là, je crois.” Orel : “C’est pour ça qu’on fait les choses à moitié” Orel : “qu’on termine jamais rien. Qu’on abandonne.” Orel : “Parce qu’on sait que nous même, on n’est pas terminés.” Et évidemment, une fois qu’ilsse sont dit les choses : Gringe : “Mais tu sais que c’est ça qu’il faut qu’on raconte dans la chanson ?” Show don’t tell ouais ! mais qui a dit qu’on ne pouvait pas “montrer” à travers le dialogue ? Tout repose sur l’équilibre entre cequi est dit, et ce qui se cache derrière les mots. Avec une formulation efficace ou, en noyantle discours, le but du jeu, c’est de faire révéler aux personnages des choses sur eux,sans les dire. C’est exactement ce que fait Orelsan, dansses dialogues et chansons. Il a travaillé ses répliques pour qu’ellessoient drôles et qu’elles portent aussi du sens. Mais le truc en plus, c’est que ça sonnetellement naturel, que ça respire l’honnêteté. Et ça, c’est la grande force du film. Le but d’Orel et Gringe, c’est de trouverune chanson qu’il parlera aux gens Mais c’est aussi l’enjeu du scénario pourOrelsan qui traite avec une certaine bienveillance de beaucoup de sujets forts : l’angoissede céder à la médiocrité, la flemme, l’amitié et plein d’autres choses dans lesquellespas mal de gens peuvent se reconnaître. Et le plus beau, c’est qu’on retrouvetout ça dans “Inachevés” LA chanson qu’ils réussissent à écrire à la fin du film,qui retrace toute l’évolution des personnages et leur permet d’avancer. Alors la prochaine fois que vous regarderezun film ou une série écoutez ce qui est montré entre les lignes ! (et abonnez-vous ! La bise !)

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